LE FRANCES FISHER Mise à jour 17-Jan-2018 23:51 Sources : LA SAGA DES EPAVES DU PAYS DE CAUX TOME 1 - PAGE 55 Accès à la fiche technique de notre base de données
Position : 49 55 676N pour 001 04 129E ouest jetée de Dieppe... 16 novembre 1909
En ce mois de janvier 2018, pour cette première publication de l'actualisation des fiches épaves des Sagas tomes 1 & 2, nous ne pouvions choisir autre sujet que le Frances Fisher, qui confronté à une Manche déchainée, vint s'échouer et mourrir sur les côtes de France, en Normandie ! Quand l'histoire et l'actualité se croisent à des dizaines d'années...
Reportage de Marc Moiroud-Musillo avec Stéphane L'Hôte (France Télévision)
TEMPETE EN MANCHE JANVIER 2018
LE FRANCES FISHER AVANT LA TOURMENTE
Source : Photo Ship Co
OFFICIALISATION DU NAUFRAGE
LE VOILIER S'ECHOUE TOUT D'ABORD SUR LA PLAGE DE SAINT VALERY EN CAUX
LES REMORQUEURS D'ASSISTANCE "MERCURE" ET "FURET" TENTENT DE SAUVER LE VOILIER
Le Mercure - Quiquengrogne
Le Furet - Fonds Marchand
LES ACTES OFFICIELS
MALGRE LES TENTATIVES POUR LE REMETTRE A FLOTS LE VOILIER SEMBLE INEXORABLEMENT CONDAMNE IL TERMINE SON AGONIE SUR LA PLAGE DE DIEPPE
Carte postale identique ou presque à celle ci-dessus A noter les commentaires manuscrits relatifs au naufrage du Frances Fisher
LE FRANCES FISHER N'EST PLUS QU'UN AMAS DE TÔLES
HISTOIRE D'EN SAVOIR PLUS AVEC WRECKSITE
On November 16th, 1909, FRANCES FISHER, on route from South Shields for Carrizal with a cargo of coke, came into collision with SS DALMATIA, off the Royal Sovereign Lightvessel. She was subsequently was abandoned and drifted ashore near St. Valery-en-Caux, France. Refloated and then beached near Dieppe. On December 1st, 1909 the FRANCES FISHER was broken up in situ.
En savoir plus sur le DALMATIA
A noter que ce cargo est passé dans les mains japonaises, puis a fini sa carrière au fond de l eau coulé par le U34.
Le Kenkoku Maru SS was a Japanese cargo steamer of 3,217grt. On the 29th December 1915 she was sunk by German submarine u-34 (Claus Rucker) when 75 miles SW of Glads Island, Crete when on route from Cebu for Savona.
VU DANS LA PRESSE REGIONALE NORMANDE
Le Journal de Rouen 19/11/1909
La Vigie de Dieppe 30/11/1909
L'Eclaireur du 11/12/1909
Le Journal de Rouen 30/11/1909
Le Journal de Rouen 01/12/1909
l'Impartial du 08/12/1909
l'Impartial du 04/12/1909
l'Eclaireur du 01/12/1909
l'Eclaireur du 04/12/1909
l'Eclaireur du 08/12/1909
l'Impartial du 01/12/1909
27 Novembre 2015 - Le Courrier Cauchois
Connaissance de Dieppe
MERCI A MONSIEUR DELARUE
Dans ce récit, nous devons remercier tout particulièrement les ouvrages de «Connaissance de Dieppe» qui ont relaté ce naufrage.
Un trois-mâts à sec de toile, paraissant désemparé, a été aperçu à Saint-Valery-en-Caux. Comme il semblait avoir l’intention de rentrer dans le port et qu’il s’approchait des jetées, le courant l’a dévié et il s’est échoué sous le sémaphore. Des sauveteurs sont partis par la terre pour aider l’équipage à débarquer. Ils ont été stupéfiés de voir qu’il n’y avait personne à bord. Les autorités maritimes sont venues et ont trouvé le nom du bateau : Frances Fisher, sans le nom du port d’attache. Avertis à Fécamp, les douaniers ont fait l’inventaire.
Il ne manquait que la baleinière que l’équipage avait prise pour évacuer le bord. La viande était sur le fourneau ; la soute aux vivres était approvisionnée. Le remorqueur fécampois Hercule ne put le renflouer. Quelques jours plus tard, les renseignements arrivèrent d’Angleterre. Jaugeant 1 359 tonnes, chargé de coke, il avait été abordé par un vapeur anglais, dans les parages du feu de Sovereign sur les côtes anglaises et son équipage était parti sur l’abordeur.
Le 23 novembre 1909, une équipe anglaise est arrivée à Saint-Valéry-en-Caux. Elle a débarqué du Frances Fisher des provisions et des valeurs, qu'elle a emmené avec des chevaux pour les mettre à l’abri dans les rochers. Pour soulager le Frances Fisher 500 tonnes de charbon ont été jetées à la mer. Affrété par les Anglais, un remorqueur dunkerquois a pu le tirer et l’emmener à Dieppe. Devant son état incertain de navigabilité, l’entrée du port de Dieppe lui fut refusée. Il fut alors échoué près de la jetée ouest. Après examen, les assurances ont renoncé au sauvetage ; la cargaison et l’épave seront vendues.
Le 5 décembre 1909, battue par la récente tempête, qui avait fait tomber les mâts, l’épave a été mise en pièces. Le bruit s’était soudain répandu, dans la matinée, que l’administration de la Marine avait décidé d’abandonner au pillage le bois et le charbon provenant du naufrage du voilier Frances Fisher. Le dimanche, les Dieppois accoururent avec des voitures à bras chercher des bois de démolition et du coke.
Pour la petite histoire, un employé de l’Octroi fut envoyé pour percevoir, auprès de chacun des « récupérateurs », la somme de 15 centimes, droit habituellement perçu, pour introduction en ville du combustible. La confiance régna de nouveau, et, cette fois, chacun se faisant cette réflexion toute naturelle que si l’administration percevait, c’est qu’on avait le droit de ramasser.
À midi, il ne restait plus de bois, mais il y avait encore à grappiller. Le coke que transportait le voilier s’était éparpillé sur le rivage. Il avait été depuis recouvert de galets mais, avec un peu d’effort, on pouvait le retrouver.
C’est ainsi que tout l’après-midi durant, on put voir des travailleurs creuser le galet pour dégager le coke dont ils remplissaient ensuite des mannes qu’ils s’étaient procurées, on ne sait où. Or, le lundi, un représentant de la maison de Dunkerque qui avait entrepris le sauvetage du Frances Fisher se présenta aux bureaux de la Marine, demandait à parler à Monsieur l’administrateur Téphany et, une fois en sa présence, l’informait qu’il venait de déposer une plainte en règle contre les pilleurs.
Le dimanche suivant, le 8 décembre 1909, Monsieur Moore, sauveteur propriétaire de l’épave du voilier retira sa plainte. À vrai dire, il ne le fit pas spontanément, mais sur les instances de Monsieur Robert Delarue. Celui-ci était à Dieppe le représentant de la Lloyd’s, l’assureur du Frances Fisher, pour le compte duquel monsieur Moore avait engagé les opérations de sauvetage.
Monsieur Robert Delarue était dieppois, et même un bon dieppois qui aimait non seulement sa ville mais aussi ses concitoyens. Et quand il vit les conséquences que l’acte de baraterie de dimanche pouvaient avoir pour nombre de braves gens qui ne s’étaient pas bien rendus compte de ce qu’ils avaient fait, et surtout pour certains fonctionnaires coupables d’un peu d’incurie, monsieur Robert Delarue pria monsieur Moore de retirer sa plainte et, pour l’y décider, s’engagea à le dédommager personnellement du préjudice qui lui avait été causé.
Voilà donc qui est arrangé. Ceux qui avaient fait, ce dimanche, des provisions de bois pouvaient se chauffer sans remords.
REMERCIEMENTS ET SOURCES
Revues Connaissances de Dieppe Saga des épaves de la Côte d Albâtre tome 1 Archives Départementales de Rouen 6P8/15 bris et naufrages Archives municipales de Dieppe (Fonds anciens) Maurice Duteurtre de Dieppe Association "Regards Cauchois" de Saint Valéry en Caux Collection de Monsieur Ries Quiquengrogne Courrier Cauchois du 27.11.2015 - Initiative Mr Lefebvre DOMiMAGE (Dominique RESSE) Collection Fonds Marchand