DES MAREGRAPHES
Mise
à jour
09-Jan-2010 12:35
Vu
par Michel TORCHE et Pascal CANNESSANT - GRIEME
Voulez-vous accéder à l'espace BMS (Bulletin Météo Spécial) du GRIEME
Nous publions en temps réel l'ensemble des BMS pour la Côte d'Albâtre !
Cliquez ici
Avant de plonger.... un coup d'oeil sur
le ciel et la marée !
L’annuaire des marées, la carte marine et le G.P.S. (Global Positionning System/Système de Postionnement Global) sont devenus des outils indispensables à l’accomplissement des activités de plongée sous-marine en toute sécurité. L’instrument qui a servi à développer ces outils est encore en activité de nos jours sur nos côtes ainsi que dans d’autres parties du monde. Mais connaissez-vous cet instrument ?
Le marégraphe est ce dispositif qui a permit de déterminer le niveau moyen de la mer à un endroit donné en éliminant les variations dues aux vagues et, sur un temps plus long, le niveau zéro (altitude) en éliminant les variations dues à la marée. Cette altitude zéro peut faire office d’étalon et permettre d’établir les cartes marines et notamment les courbes de niveau.
Un peu d’histoire
C’est la navigation qui va pousser l’homme à s’intéresser de prés à l’observation des variations du niveau de la mer. Les premières traces de prévision des marées connues remontent à la dynastie Tang en l’an 770. Elles sont donc d’origine chinoise et ont été découverte à Hangzhou. Les pleines et basses mer, en fonction des différentes phases de la lune, sont inscrites sur des tables.
Le commerce maritime se développant de plus en plus, l’homme va élaborer des techniques de mesures plus précises afin de suivre les fluctuations du niveau des mers. Il va commencer par installer des échelles graduées (échelle de marée) près des ports, puis des appareils de mesure à capteur de pression ou à émetteur d’ondes acoustiques, pour aboutir à l’utilisation des satellites.
Au début du 18 ème siècle, les échelles graduées dites échelles de marée mise en place sur nos côtes fournissent les premières données exploitées. Vers le milieu du 19 ème siècle apparaît le marégraphe mécanique (à flotteur). C’est à l’ingénieur hydrographe Chazallon, membre de l’Assemblée Constituante en 1848, à qui l’on doit l’invention et la mise au point de ce système. Celui-ci permet d’obtenir, par l’intermédiaire d’un cylindre animé d’un mouvement de rotation uniforme, un enregistrement généralement journalier sous forme de rouleau de papier appelé marégramme, dont la courbe de marée représente les hauteurs d’eau instantanées en fonction du temps.
De nombreux modèles vont être développés suivant ce principe à travers le monde.
Depuis 1993 à nos jours, le service permanent du niveau moyen des mers, (P.S.M.S.L.), collecte, analyse, archive et diffuse les moyennes mensuelles et annuelles du niveau de la mer en provenance des marégraphes du monde entier. Il est installé en Grande-Bretagne, à l’observatoire de Bidston, au Proudman Oceanographic Laboratory (P.O.L).
Les données collectées servent à de nombreux organismes d’études de par le monde. Ces organismes ont permit de déterminer une élévation récente du niveau moyen des mers, les résultats sur 60 années, variant dans un intervalle de zéro à 3 millimètres par an.
Régionalisme...
MARSEILLE
Un modèle
de marégraphe mécanique, unique
au monde depuis la disparition de celui
de Cadix en Espagne et de celui d’Helgoland en Allemagne,
est toujours en service dans l’Anse
Calvo à Marseille. C'est
donc sur la "Corniche" de la cité phocééne,
non loin du Pont
de la Fausse Monnaie, que l'observatoire muni d'un marégraphe
totalisateur est implanté.
Cet instrument enregistre en permanence les variations du niveau de la mer Méditerranée. Il a été installé entre 1884 et 1885 par le Service du Nivellement Général de la France afin de définir de façon rigoureuse l’origine des mesures d’altitudes en France. Il faudra onze années de relevés pour obtenir le point zéro. Un rivet de bronze, recouvert d’un alliage de platine et d’iridium, scellé dans le granit, le marque de façon définitive. Cet appareil a été construit par M.Pape et M.Dennert suivant le système imaginé par l’ingénieur allemand Reitz et les modifications indiquées par Ch.Lallemand.
L'appareil fournit deux séries de mesures :
- des enregistrements sur papier (marégramme) qui donnent la variation
du niveau de la mer dans le temps,
- des moyennes du niveau de la mer dans le temps à l’aide d’un système
de totalisateur.
Depuis 1998, un marégraphe côtier numérique équipe le site pour les besoins de l’Institut Géographique National (I.G.N.), en collaboration avec le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (S.H.O.M). Cette collaboration a aboutit à à la mise en place un Marégraphe Côtier Numérique (M.C.N.) en juillet 1998. Cette étude a donc pour objet de faire un bilan sur la qualité des observations et des données du marégraphe de Marseille. Ce type de marégraphe est de type capteur ultrasonore. Il calcule le temps écoulé entre l’émission et la réception du signal sonore qui est ensuite traduit en hauteur d’eau. Ces données sont numérisées, puis analysées et traitées et servent, en autre, pour la prédiction de la marée par le S.H.O.M.
(La maison qui abrite le marégraphe
de Marseille)
Chateau d'If et Frioul
se
dessinent en arrière plan
ROUEN
Trois tours implantées sur les quais de Rouen sont connues sous le nom de "Marégraphe" et sont en fait des accumulateurs hydrauliques destinées à fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement des grues portuaires. Elles sont construites sur le principe d’un château d’eau et étaient équipées d’un couvercle flottant en fonte de 60 tonnes pour assurer une pression constante aux tuyauteries alimentant les grues du port.
(Rive-droite de la Seine,
sur le site de l'Armada)
Un marégraphe et une horloge fûrent ajouté en 1893 sur la première tour datant de 1885 située sur la rive droite de la Seine et la seconde fut équipé dès sa construction en 1901.
Ces marégraphes étaient chargés d’indiquer aux navires la hauteur d’eau disponible. Les deux tours implantées sur les quais de Boisguilbert et Ferdinand de Lesseps, rive droite, furent conçues par Lucien LEFORT et édifiés dans un style néo-normand. Elles sont à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1997. La troisième se trouve sur le quai Jean de Béthencourt, rive gauche de la Seine à Rouen.
(Le chasseur de mines PEGASE
non loin du marégraphe de Rouen - A gauche du navire)
LE MAREGRAPHE DE ROUEN DE NOUVEAU "OPERATIONNEL"
(Extrait de Paris-Normandie du Jeudi 10 Décembre 2009)
Connaissances sur
le marégraphe
A propos du marégraphe
de Marseille
Ou pour en voir
un peu plus et encore plus !
|
|
|
Sources documentaires
et photographiques
Thèse
de Guy Woppelmann Déc.1998
Rattachement
géodésique des marégraphes dans un système
de référence mondial par techniques de géodésie
spatiale
Soutenance
de Vincent Philippe Sept.2003
Etude
critique des observations du marégraphe de Marseille
Réalisée
par le service de géodésie et nivellement de l’Institut
Géographique National.
Site Internet de la Ville de Rouen
Photos
GRIEME