LA COMBATTANTE
- Nom : H.M.S. HALDON (G.B) puis LA COMBATTANTE (Fr) transfert aux F.N.F.L. le 15/12/1942
- Type : classe Hunt (Destroyer) - Type 3
- Nationalité : française
- Construction : Chantiers FAIRFIELDS - Glasgow 27 avril 1942
Sister ship classe Hunt avec variantes, tel que le H.M.S. Berkeley - Propriétaire : non renseigné
- Dimensions : longueur 85,40 m - largeur 9,50 m - tirant d'eau 3,60 m (moyen)
- Tonnage : non renseigné
- Motorisation : turbines à vapeur 19.000 chevaux - deux hélices
- Vitesse : jusqu'à 27 noeuds
- Armement : deux tourelles doubles de 102 mm - un Pom-Pom quadruple de 40 mm - un Pom-Pom simple - trois doubles affûts de 20 mm - deux tubes lance-torpilles
Equipement : trois radars - un ASDIC - Date Naufrage : 23 février 1945 - Causes du naufrage : mine de fond allemande
Victimes 117 survivants Douzaine de blessés - 62 tués et disparus dont deux britanniques - Positionnement Coordonnées géodésiques : Latitude : 53° 22'272 N - Longitude : 1° 01'597 E
La Combattante un navire de légende qui porte bien son nom
Sur cette image, remarquez l'absence du pom-pom d'étrave qui sera installé ultérieurement
Photo ECPA
LE NAVIRE
Le Haldon, un Hunt type III, est construit à Govan par Fairfield, il porte le numéro de chantier J 1995.
Mis sur cale le 16 janvier 1941, il est lancé le 27 avril 1942. Il est armé par les FNFL le 15 décembre 1942 sous le nom de La Combattante.
Le bâtiment, classé torpilleur par les Français, fait ses essais sur la Clyde du 15 au 25 décembre 1942, puis subit une période d'entraînement à Tobernory jusqu'au 12 février 1943. Le 27 mars 1943, il est rattaché à la première flottille de destroyers, à Portsmouth. La Combattante entre en opérations le 8 avril 1943 ; elle escorte d'abord des convois et effectue des patrouilles.
Le torpilleur La Combattante est le symbole même des Forces Navales Françaises Libres, les FNFL.
Sa carrière courte mais intense, toujours en première ligne, a été largement racontée (voir bibliographie). C'est probablement le bâtiment sous pavillon français qui a été le plus souvent engagé dans les combats en surface au canon, surtout si l'on tient compte de sa courte carrière. Le navire lui même reste moins connu.
La Combattante, destroyer de la classe Hunt, a une double origine. Il fit partie de la série des petits torpilleurs construit par les Britanniques au début de la guerre et sa mise en service sous le pavillon de la France Libre est le résultat de la demande du Général De Gaulle de disposer de bâtiments plus opérationnels que les anciens navires français récupérés en Grande-Bretagne.
Photographie volontairement inversée pour faciliter le répérage sur le plan de coupe du bâtiment
DESCRIPTION TECHNIQUE DU NAVIRE
Vue de loin, La Combattante révèle une véritable sihouette de destroyer, mais un destroyer raccourci, ou un peu "tassé". C'est un vrai navire de guerre, chargé de canons jusqu'à la proue, de tubes lance-torpilles, d'antennes diverses et mystérieuses.
Des bandes de peinture sur la coque servent de camouflage, la marque de coque L19 ajoute une touche militaire à l'ensemble. Une unique cheminée paraît immense avec plus de 8,50 m de haut, caractéristiques des Hunt III.
La Combattante a été vraiment conçue comme un navire de guerre et construite se les normes de la marine militaire. Les torpilleurs de type Hunt s'opposent ainsi aux bâtiments rapidement adaptés pour la guerre et réalisés avec plus ou moins de réussite comme les corvettes et les frégates, bien qu'étudiées comme navire de combat, sont montées aux normes de la marine de commerce dans les chantiers construisant ordinairement des navires marchands.
Derrière la cheminée, une plate-forme supporte un pom-pom quadruple. La drome d'embarcation est installée de part et d'autre et comporte, outre la baleinière de 8,20 m installée sur des porte-manteaux à bâbord, un canot à moteur de 7,62 mètres placé systématiquement à tribord. Le pom-pom quadruple est la principale arme contre les avions et il est à la base de l'armement contre avions des navires de guerre britanniques. Le canon, appelé 2pdr selon l'habitude des Anglais de désigner les armes de petit calibre par le poids du projectile, est en fait une arme de calibre 40 mn. Il est long de 1,575 m soit presque 40 fois le calibre et envoie un projectile de 0,764 kg à une vitesse initiale de 732 m/s. Il porte théoriquement à 6 220 mètres et à un plafond de 3 960 mètres. Il utilise aussi des projectiles de 0,907 kg. Ce canon est monté sur de nombreux types d'affûts, en montage octuple sur les grands bâtiments à partir de 1930, quadruple depuis 1936 et simple comme l'étrave de La Combattante. Malgré sa célébrité, le pom-pom est surclassé par le 40 mm Bofors.
On retrouve ce pom-pom quadruple sur presque tous les destroyers anglais de la guerre, dont il constitue le principal armement contre avions, bientôt renforcé par l'Oerlikon de 20 mm. Les frégates, dont la mission principale reste surtout la chasse aux sous-marins, ne portent pas de pom-pom quadruple.
L'affût double tubes lance-torpilles est monté dans l'axe de La Combattante. Cet affût est caractérisitique de la troisième série des Hunt sur laquelle il avait été préféré au troisième affût de 102 mm. A l'usage, les performances de ces mini-destroyers ont permis de les intégrer dans des opérations où le risque de combat avec des bâtiments de surface ennemis était grand. Ce fut notamment le cas en Méditerranée. La simple menace de torpilles gêne alors l'assaillant dans ses manoeuvres. Les tubes lance-torpilles des Hunt ont été embarqués surtout dans ce but, les chances de toucher une cible au combat avec une salve de deux torpilles étant très faibles. Les deux torpilles embarquées et conservées dans les tubes sont de type Mark VIII, de calibre 533 mm. Elles portent 365 kg de Torpex ; portée : 4 500 mètres à 45,5 noeuds, ou 6 400 mètres à 41 noeuds. Le nombre de tubes lance-torpilles est un élément essentiel dans les missions qui peuvent être assignées à un bâtiment.
Un petit rouf abrite la descente au poste arrière et au compartiment du réducteur. Le projecteur de 24 pouces qu’il supportait a été remplacé par un radar 271 Mk IV. L’aérien de ce radar est enfermé dans une "lanterne" caractéristique, que l’on retrouve notamment sur les corvettes. Le 271 est le premier radar centimétrique britannique. Le prototype a été monté en mars 1941 sur un destroyer et produit ensuite en priorité. Il permet enfin de détecter plus facilement les sous-marins en surface et même les périscopes proches. Ce modèle a joué un grand rôle dans la Bataille de l’Atlantique, les Allemands ignorant un temps son existence et n’ayant donc pas de détecteur de radar correspondant.
Le rouf arrière est surmonté par un affût double de 102 mm. Ce canon est l’arme principale du torpilleur. Un affût double de même modèle se trouve sur la plage avant. Le canon Mk XVI, à tir rapide, peut tirer contre avion et contre but en surface. Le calibre exact est de 101,6 mm (4 pouces). Il peut envoyer un obus de 15,88 kg à une vitesse initiale de 811 m/s. La portée maximum est de 18 000 mètres et le plafond de presque 12 000 mètres. Sur La Combattante, comme sur tous les Hunt, il est monté sur un affût double Mk XIX. Malgré un chargement manuel, une équipe bien entrainée peut tirer vingt coups par minute et par affût.
Cette artillerie est comparable à celle des vrais destroyers qui n’en portent en fait pas davantage. La plupart des destroyers anglais, mis en service en même temps que les Hunt, ne portent que quatre canons de 102 mm ou de 120 mm, en affûts simples, ces derniers ne pouvant pas tirer contre avions. Un Hunt III comme La Combattante est donc mieux armé contre avions que de nombreux destroyers. Un diésel de secours est posé sur l’avant du rouf arrière. Ce dernier abrite à tribord avant la cuisine de l’équipage, la coopérative à bâbord arrière et des installations sanitaires.
La plage arrière est particulièrement encombrée, avec dans l’axe un affût double de 20 mm Oerlikon, quatre mortiers, deux de chaque bord et, à la poupe, deux grenadeurs. Le canon de 20 mm est le classique Oerlikon, de longueur 1,40 m, calibre 70, qui lance des projectiles de 123 grammes à une vitesse initiale de 838 m/s.
Sur La Combattante, les trois affûts simples d’origine ont été remplacés début 1944 par autant d’affûts doubles. Là encore, La Combattante fait au moins jeu égal avec les destroyers contemporains qui n’ont reçu souvent que quatre affûts simples. Par contre, les frégates ont reçu jusqu’à une dizaine d’Oerlikon mais ces derniers sont leur seul armement contre avions. La plage arrière de La Combattante est surtout encombrée par les armes anti-sous-marines (ASM). Neuf grenades sont chargées dans chacun des deux grenadeurs de la poupe. Ces armes sont aussi classiques et obligent le torpilleur à passer au-dessus de la position du sous-marin avant de laisser tomber les grenades à la mer, ce qui laisse le temps au sous-marin de manœuvrer. Quatre mortiers Thornycroft, deux de chaque bord, complètent l’armement ASM . Ils projettent chacun une grenade à distance, ce qui élargit la zone dangereuse pour le sous-marin. A côté du grenadeur, un parc avec trois grenades permet un rechargement relativement rapide. Vingt autres grenades sont stockées sur l’arrière du rouf, devant l’affût de 20 mm. La Combattante peut emporter jusqu’à une centaine de grenades. Le bâtiment ne dispose pas d’arme de projection sur l’avant, comme le Hedgehog, qui permettrait l’attaque d’un sous-marin sans perte de contact avec l’ennemi.
L’inconvénient reste limité pour un bâtiment engagé surtout dans la lutte contre les vedettes. Les destroyers contemporains ont un armement ASM comparable mais les frégates, spécialisées dans la lutte contre les sous-marins, emportent souvent plus de grenades et bénéficient surtout d’une arme de projection sur l’avant comme le Hedgehog.
Le pont de la teugue, au pied du bloc passerelle, se termine sur la plage avant.
Deux lignes de mouillage classiques occupent cette petite plage, encombrée par un affût double de 102 mm entouré et protégé par un pavois de presque un mètre de haut en acier spécial.
A l’étrave, un Pom-pom simple a été mis en place début 1944. Une arme de ce type est montée sur les bâtiments destroyers type Hunt, ou les anciens destroyers d’escorte américains type Captain, spécialisés dans le combat contre les vedettes rapides allemandes en Manche et Mer du Nord. Cette pièce, lorsque la mer le permet, dispose ainsi d’un champ de battage important et d’un temps de réaction très bref, élément capital en combat de nuit.
Le bloc passerelle paraît haut et donne au bâtiment une silhouette caractéristique.
La passerelle est surmontée par le télépointeur. Ce dernier est équipé d’un télémètre de 3,66 mètres (12 pieds) et supporte les antennes d’un radar d’artillerie type 285 P, caractérisé par son antenne de type Yagi. Ce radar permet le tir nocturne sans visibilité et il est normalement utilisé comme télémètre par l’artillerie de 102 mm.
Le tir de barrage contre avions à distance préréglée est possible grâce à l’ABU (Auto Barrage Unit). Le sommet du mât tripode porte l’aérien du radar 291. Cet aérien ne se présente pas sous la forme traditionnelle mais comme un "X", dont les extrémités supportent les dipôles. C’est un radar de veille aérienne, amélioration du 286 qu’il a remplacé à bord début 1944 et lui-même issu du premier radar aéroporté britannique, le ASV Mk I. Il permet de détecter un avion jusqu’à une vingtaine de milles.
La Combattante possède le matériel de détection le plus moderne en 1944, identique à celui des destroyers. Elle est mieux équipée que les croiseurs français à leur sortie des arsenaux américains après leur modernisation de 1943 et qui n’avaient pas encore de radar d’artillerie.
La passerelle, à l’air libre, avec une table à carte dans le coin bâbord avant, est encombrée par la cabine Asdic à tribord avant et par un compas dans l’axe. L’Asdic est un type 144 depuis le début 1944. Pour les missions de chasse aux vedettes, il est est surtout utilisé pour l’écoute et permet de détecter des vedettes à 6 000 mètres.
L’étage inférieur est occupé par un rouf qui renferme le local de l’homme de barre avec le traceur de route, une coursive, l’ancienne chambre des cartes et la timonerie aménagée en central opérations sur bâbord, ainsi que la chambre de l’officier de liaison britannique (BNLO) à tribord. Le central-opérations est équipé d’appareils mystérieux. On y trouve un traceur de routes automatique, un appareil QH Mark II pour faire le point et recaler les indications du traceur de route et un "Headache", récepteur radio réglable sur les fréquences de l’ennemi qui permet d’écouter son trafic radio.
De chaque bord, deux ailerons supportent chacun un affût double de 20 mm Oerlikon semblable à celui de la plage arrière. Encore un étage plus bas, au niveau du pont de la teugue, le rouf est occupé par la chambre du commandant à l’avant, la chambre de l’ingénieur mécanicien à bâbord et celle de l’officier en second à tribord. Sur le pont supérieur, au pied de la cheminée, une porte vers l’avant, sur bâbord, nous introduit dans une coursive. Sur la gauche, des sanitaires pour l’équipage et les officiers mariniers font face à la cuisine de l'équipage.
En poursuivant vers l’avant, la porte est celle de l’infirmerie. La coursive se rétrécit avec, à bâbord, une chambre d’officiers, à tribord, le local du poste TSF et une porte vers une autre coursive. La porte du fond, vers la proue, est celle du poste d’équipage. Les hommes, couchés en hamacs, sont logés à l’étroit. Ces bâtiments n’ont pas été conçus pour de longues missions et les matelots anglais laissent même une partie de leurs affaires à terre. Par contre, les marins français ne disposent pas d’installations comparables et embarquent avec tout leur équipement, ce qui pose quelques difficultés, compte tenu surtout de la petite taille des caissons. Le problème est encore aggravé par l’augmentation du nombre d’hommes embarqués, notamment pour servir les appareils de détection et les armements ajoutés depuis l’étude initiale de ce type de bâtiment, l’effectif passant de 147 à presque 190 hommes.
Au fond du poste d’équipage, la lampisterie occupe un petit local à l’avant, juste derrière le compartiment étanche de la proue. Le puits aux chaînes est placé sous la lampisterie. Directement sous le poste d’équipage sur le pont inférieur, entre deux cloisons étanches, un compartiment est occupé à l’avant par un magasin et, à l’arrière, par un poste d’équipage pour les chauffeurs, un poste pour les seconds-maîtres chauffeurs et un petit poste pour les matelots britanniques de l’équipe de liaison.
La partie inférieure de ce compartiment, au niveau de la cale, est occupée par la cale à eau, un magasin, le compartiment de l’Asdic, la chambre froide et une soute à munitions. En sortant du poste d’équipage, la petite coursive de tribord, vers l’arrière, ouvre sur une cabine de bain, des WC pour les officiers, un local pour le radar 285 et la cuisine des officiers.
Le pont inférieur est occupé par une chambre pour trois officiers à tribord, l’office et le coqueron à bâbord et, sur l’arrière, le carré des officiers qui prend toute la largeur du bâtiment. Les deux chaufferies sont placées au centre du bâtiment, chacun abritant une chaudière type Amirauté fournissant de la vapeur à 327° C et 21 kg/CM2. La chaufferie avant est la n° 1, celle de l’arrière la n° 2. La vapeur produite alimente deux turbines qui sont rassemblées côte à côte dans le compartiment suivant. Ces machines sont fiables et les incidents sont rares et limités, ce qui n’est pas le cas sur les bâtiments d’origine française de cette même époque. Comme d’habitude, les chaufferies et la salle des machines sont des locaux étroits, chauds et bruyants, mais sur La Combattante ils restent particulièrement propres.
Une particularité que l’on ne rencontre pas sur les bâtiments construits en France est la cloison étanche qui sépare les turbines des réducteurs à engrenage. Les deux réducteurs à simple réduction sont directement entraînés par les axes de sortie des turbines et entraînent directement à leur tour les deux arbres qui se terminent par une hélice. Les hélices ont un diamètre de 2 ,51 mètres et un pas de 3,12 mètres. La disposition de l’ensemble chaufferie-turbines-réducteurs est assez compacte, mais cette qualité engendre malheureusement une plus grande vulnérabilité : le risque d’immobilisation certaine du bâtiment en cas d’impact dans la partie centrale. L’inondation d’un seul de ces compartiments prive le torpilleur de propulsion et le condamne à être sabordé s’il ne peut être remorqué. L’appareil propulsif de La Combattante est bien celui d’un destroyer. Le nombre de chaudières est le même (deux) et le groupe turbo-réducteur est de conception comparable mais la puissance du Hunt représente la moitié de celle du vrai destroyer (19 000 chevaux au lieu de 40 000). Cela se traduit surtout par une différence de vitesse. Le vrai destroyer atteint 33 nœuds à pleine charge avec un maximum de presque 37 nœuds. La frégate avec sa machine alternative de 5 500 chevaux et sa vitesse de 20 nœuds est hors course dans ce domaine.
Le dernier handicap du Hunt est son autonomie. En se limitant à une vitesse de 20 nœuds, il peut en effet parcourir 2 400 milles, le destroyer (toujours le "vrai") effectuant, lui, 3 850 milles et la frégate type River 4 500 milles, toujours à 20 nœuds.
HISTOIRE
Le premier bâtiment ayant porté le nom de La Combattante fut une galère du Ponant, l'une des quinze construites à Rochefort en 1690, destinées à participer aux opérations de débarquement en Angleterre, à assurer la défense des côtes et, par calme plat, à remorquer les navires ennemis capturés.
Confiées au chevalier de Noailles, elles devaient prendre part, sous Tourville, à la campagne de mai et juin 1690. Mais retardées par le mauvais temps, elles ne purent rallier l'armée navale que le 30 juillet, vingt jours après la victoire de Bévéziers. Le 5 aôut suivant, La Combattante et ses "soeurs" assurèrent à Teignmouth un débarquement qui permit de brûler douze bâtiments ennemis. Ces galères revinrent ensuite à Cherbourg, puis au Havre et ne furent plus employées.
Le second navire à porter le nom de La Combattante P730 est un patrouilleur de la Marine nationale, conçu pour la surveillance et défense des côtes. Admis au service actif en 1964 et désarmé en 1996, il a ainsi pu arborer pendant 32 ans le pavillon frappé de la croix de Lorraine et ses différents équipages ont fièrement porté la fourragère représentant la Croix de guerre 1939-1945.
La dernière Combattante a très récemment été baptisée à Saint Malo, le 12 juin 2019. Ce dernier des trois Patrouilleurs Antilles Guyane (PAG, ex-PLG) commandés pour la Marine nationale a quitté Brest le 21 juillet en vue de rejoindre sa base de Fort-de-France, en Martinique. Avant d’y parvenir, La Combattante a profité de sa traversée de l’Atlantique pour éprouver ses systèmes et capacités militaires. Elle va permettre de renforcer les moyens d’action maritimes aux Antilles, pour la surveillance des eaux territoriales et la lutte contre le narcotrafic.
Au delà de la description technique de La Combattante, il n'en demeure pas moins que l'essentiel reste les hommes qui servirent ce navire mythique des FNFL, rassemblés autour du Général De Gaulle.
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PERTE DE LA COMBATTANTE
Document retrouvé avec la complicité de Jean-Pierre Joncheray
RASSEMBLES AUTOUR DU GENERAL DE GAULLE
L'EPOPEE DES HOMMES DE LA COMBATTANTE RACONTES DANS UN LIVRE
LE GRIEME ET LA COMBATTANTE : RECHERCHES - TRAVAUX - RENCONTRES
Le GRIEME a eu l'immense privilège de rencontrer et de cotoyer le Contre-Amiral Jacques ZANG, décédé le 22 oct. 2014
(ci-dessous à gauche sur la photo). Il nous a apporté une aide précieuse dans toutes nos recherches sur LA COMBATTANTE.
(Plaque d'équipement machine de LA COMBATTANTE)
HISTOIRE DU L19 ou HALDON qui devient LA COMBATTANTE *
Le 27 novembre 1942, une lettre historique écrite par le contre-amiral Brind, chef de l'une des divisions de l'Admiralty, annonce à l'amiral Auboyneau, commandant les F.N.F.L. (Forces Navales Françaises Libres), le transfert à titre de prêt du "H.M.S. Haldon".
Ainsi, les Français vont acquérir leur premier torpilleur de construction anglaise.
Quel nom allait-on donner à ce "H.M.S. Haldon" qui était le bienvenu ?
H.M.S. Haldon va devenir La Combattante
Un mois auparavant à Stafford Mansion, Q.G. des F.N.F.L., la conférence périodique qui réunit l'état-major et les directions des F.N.F.L. s'en était préoccupée. Trois noms avait été avancés pour les trois destroyers de classe Hunt attribués aux F.N.F.L. (86 destroyers de même type seront construits) : La Combattante, La Surveillante et l'Assaillante.
A partir du 7 décembre 1942, les premiers officiers qui constitueront l'équipage de La Combattante sont affectés. Ils seront quelques deux cents marins, anglais et français, à servir à bord.
Accompagnée des M.T.B. britanniques, La Combattante patrouillera sans relâche en Manche entre Portsmouth (son port de rattachement à la First Destroyer Flotilla) et les côtes de France, à la recherche des bâtiments ennemis. Elle sera à l'origine de l'interception de bon nombre d'entre eux sur le littoral haut-normand.
Le 14 juin 1944, par un matin gris et maussade, de retour à Portsmouth après une patrouille nocturne, le capitaine de Corvette André Patou, "pacha" de La Combattante reçoit un message étrange qui lui ordonne de venir à 08h30 devant le King's Stairs, le quai d'honneur.
Que se passe-t-il ?
A 08h40, à la surprise de tout l'équipage, un cortège de voitures officielles s'arrête sur le quai. Les personnes qui en descendent sont avidement scrutées.
Une haute silhouette se détache du groupe. L'incroyable est en train de se produire : le général De Gaulle est là ! Le sifflet du gabier retentit. On hisse au mât principal de La Combattante le pavillon personnel du général. Ce dernier monte à bord où il est accueilli par le commandant Patou :
"Je suppose, mon général, que vous désirez aller en France ?
"Vous n'avez pas reçu d'ordre ?" s'étonne le général
"Non mon général, mais cela n'a pas d'importance car nous connaissons le chemin."
Et l'amiral d'Argenlieu d'ordonner : "Cap sur la Normandie !"
Après une traversée sans encombres, La Combattante se présente devant Courseulles-sur-Mer.
Le Général De Gaulle et l'Amiral d'Argenlieu à bord de La Combattante
L'ancre est mouillée à l'endroit même où le navire avait engagé le combat le 6 juin, au milieu de centaines de bateaux à l'ancre. Sur la passerelle, chacun retient son souffle. De Gaulle, calme, silencieux, concentré, regarde avec intensité, sans un mot. Le silence et l'émotion règnent.
Un régiment canadien débarque au même moment. Le Général fait réunir tout son équipage sur la plage avant et préside une cérémonie très simple, la première prise d'armes dans les eaux territoriales libérées, au cours de laquelle il remet au navire et à son commandant la Croix de Guerre avec palmes de bronze.
Le chef de la France libre, après quelques mots, prononce cette phrase :
"La Combattante est désormais un bateau historique ! Vous entrez dans l'Histoire avec lui ! "
LE GENERAL DE GAULLE A COURSEULLES SUR MER
14 Juin 1944
A 13 heures, en ce 14 juin 1944, quatre ans jour pour jour après l'entrée des Allemands dans Paris, bien après Eisenhower et Churchill, De Gaulle va enfin poser le pied sur le sol de la patrie dans un indicible émoi : tous ont la gorge nouée et nul "mot historique" ne sera prononcé. Seul viatique de la petite expédition : une cantine qui contient 250 millions de Francs français destinées à contrecarrer la "fausse monnaie" des Alliés. Le Général est accompagné de ses fidèles : Koenig, Béthouart, Thierry d'Argenlieu, Viénot, Gaston Palewski et le commandant de Boislambert. Il y a aussi François Coulet et le colonel de Chevigné qui sont destinés à rester en France en qualité de commissaires régionaux de la République et de délégués militaires.
Ce voyage est l'instant de vérité pour le chef de la France libre : "Depuis plusieurs jours, j'étais prêt pour ce voyage. Mais les Alliés ne s'empressaient pas de me le faciliter". Ceux-ci n'ont en effet pas encore reconnu le gouvernement provisoire d'Alger et se méfient toujours du Général en qui Roosevelt voit un apprenti dictateur. Mais une autre menace, plus immédiate, plane : celle d'une tutelle administrative des Alliés sur les territoires libérés par l'AMGOT, qui a fait ses preuves en Italie. Les Américains ont même émis une monnaie provisoire que le Général a qualifié de "votre fausse monnaie". L'enjeu de ce voyage est donc crucial pour De Gaulle : obtenir la reconnaissance internationale par le sacre de l'onction populaire et affirmer la souveraineté de la France face aux empiétements des Alliés.
DE PRESTIGIEUX FAITS D'ARME
Au mois d'août suivant (en particulier dans la nuit du 25 au 26 et du 27 au 28), l'histoire de La Combattante va laisser des traces dans les profondeurs de la Manche.
Pendant ces quatre jours, les Allemands se replient vers Fécamp et Dieppe, en provenance de la Basse-Normandie et du Havre où la quinzième flottille d'accompagnement (15 V.P.) et la quatorzième flottille avaient leurs quartiers. Le Havre venant d'être bombardé, le rapatriement vers la Hollande pour gagner l'Allemagne oblige la Kriegsmarine à fuir la France.
La Combattante participera à des escarmouches au cours desquelles sombreront plusieurs navires entre Le Havre et Dieppe. Les épaves de quelques-uns d'entre eux, appartenant bien à la quatorzième flottille et à la quinzième flottille, ont pu être identifiés à ce jour.
Une fin tragique
Dans la nuit du 23 au 24 février 1945, La Combattante sombre en deux parties à l'occasion d'une patrouille de surveillance dans l'estuaire de la rivière Humber, sur la côte Est de l'Angleterre.
Elle emporte avec elle trois officiers, 63 officiers mariniers et marins français, deux marins britanniques. Sur un total de 185 hommes d'équipage, il y a donc 117 survivants.
Des recherches approfondies entreprises, par le contre-amiral Zang et le capitaine de vaisseau Huan, il ressort que La Combattante a sauté sur une mine de fond et en aucun cas sous le coup des torpilles d'un U-Boot, comme revendiqué du côté allemand.
L'HISTOIRE DE CES HOMMES D'HONNEUR « Les rebelles de La Combattante » de Eddy Florentin - Edition Flammarion (Publication de la photo couverture du livre avec l'aimable accord de M. Eddy FLORENTIN) Photographie SIRPA/ECPA FRANCE
CET HOMME ETAIT UN DE CES REBELLES...
Le GRIEME a rencontré cet homme qui était l'un de ces Rebelles de La Combattante.
Jacques ZANG se souvient de ce temps où ils n'étaient pas si nombreux à quitter la France.
Un voyage qui le conduita dans les sud de notre pays, puis un passage à travers l'Espagne pour se faire arrêter et jeter en prison. Puis c'est le départ vers la Grande-Bretagne où il retrouvera les F.N.F.L. Il sera Enseigne de Vaisseau sur ce fameux destroyer et particpera à plusieurs opérations.
Jacques ZANG était à bord du bateau lorsqu'il coula dans la nuit du 23 février 1945 en Mer du Nord, au large de la rivière Humber, après avoir touché une mine allemande.
Il se souvient comment LA COMBATTANTE se cassa très vite en deux... Comment certains de ses compagnons d'infortune disparurent dans une eau glaciale... Il se souvient de cette nuit où la France perdit l'une de ses plus important bâtiment.
COURSEULLES SUR MER N'A PAS OUBLIE...
L'histoire exceptionnelle de La Combattante nous semble digne d'un dernier volet écrit autour d''une expédition de plongée organisée sur le site de son naufrage. Comme nous l'avons fait pour le QUEVILLY/DEODATA et ce qui nous a conduit, passionnés que nous sommes, à la création du GRIEME, nous avons jeté il y a quelques années les bases de cette nouvelle aventure. Ce sera donc L'Expédition La Combattante du 16 au 20 mai 2002, projet auquel s'associeront plusieurs partenaires, dont des "anciens de LA COMBATTANTE" qui se sont manifestés auprès du GRIEME.
Monsieur Jacques ZANG (Enseigne de Vaisseau, aujourd'hui Contre-Amiral de réserve)
Monsieur Louis HARRE (Quartier Maitre 1 - Mécanicien)
Nous remercions vivement les entreprises suivantes pour leur soutien financier :
TRAPIB - SOGEA - SAMIA NORMANDIE - S.A. E.T.C.M.
ATLAS COPCO COMPRESSEUR
Les Ets Lionel NORE Robinetterie Service
Mairie de Rouen Mairie de Courseulles sur Mer
Avec le soutien du Ministère de la Défense Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives
Un remerciement particulier à Mme Le Dily Photographies Noir et Blanc de La Combattante : Photos de Gilbert Le Dily (collection Mme Le Dily)
et E.C.P.A.
Droits réservés
Conseil Général de Seine-Maritime
Comité du Souvenir du Gal De Gaulle de Rouen
Club de plongée de BIHOREL (GCOB)
GITEM de St Valéry en Caux
Liaison téléphone satellite avec la collaboration de
et pour leur soutien presse et médias
LA RENAISSANCE DU BESSIN
OUEST FRANCE
FRANCE SOIR
R.T.L. et EUROPE2
ROUEN MAGAZINE
OCEANS et PLONGEE MAGAZINE
Le groupe FRANCE TELEVISION
l'AGENCE FRANCE PRESSE (Parution Liberté Dimanche du 31 mars 2002)
PARTENAIRE BRITANNIQUE
Vu dans la presse spécialisée anglaise DIVE www.typhoon-int.co.uk
Un grand merci au Comité du Débarquement de Bayeux
Cinq membres du GRIEME en compagnie de l'Amiral Brac de la Perrière
(troisième en partant de la gauche) & Melle HARDY du mémorial Charles de Gaulle de Bayeux posant devant la maquette de LA COMBATTANTE.
Mémorial Charles De Gaulle de Bayeux pour leur soutien Association JUBILEE de DIEPPE
MAQUETTES ET MUSEES
MAQUETTE DU MEMORIAL CHARLES DE GAULLE de BAYEUX
A voir également Maquette du Musée de la Marine de PARIS
Dimensions : L = 87cm - l =16 cm - ht = 33 cm - Echelle au 1/100ème
Réalisation en bois, métal et matière synthétique peinte
Dépôt de l'association des F.N.F.L. en 1998 *** Maquette du Musée Naval de Monaco
Sources :
* D'après « Les Rebelles de La Combattante » d'Eddy Florentin - Edition Flammarion (Publication de la photo couverture du livre avec l'aimable accord de M. Eddy FLORENTIN)
Photographie SIRPA/ECPA FRANCE Photos de Gilbert Le Dily (collection Mme Le Dily) E.C.P.A./Droits réservés
Témoignages du Contre-Amiral de réserve Jacques ZANG (rencontré par le GRIEME)
Contribution du Commandant Jean Moulin (pour son article publié dans le n° 69 de MARINE et FORCES NAVALES)
Historique de La Combattante Torpilleur des F.N.F.L. - Cap. de Frégate MURRACIOLE Les Escorteurs de la France Libre de Michel BERTRAND
(Presse de la Cité) Cols Bleus n° 1160 - Décembre 1970
Mémorial Général de Gaulle de Bayeux
Musée Naval de Monaco
TEMOIGNAGES ADRESSES AU GRIEME
EN MAI 2013 de SUE HORSMAN from Great Britain for Joe Scheyer
A never ending story - Histoire sans fin
Alors que La Combattante sommeille dans les eaux de la Mer du Nord, le souvenir de ses marins continue à revenir à la surface.
En témoigne ce mail reçu sur la mesagerie du GRIEME en ce mois de mai 2013. C'est de Grande-Bretagne que nous arrive une correspondance dans un français curieux, mais tout à fait compréhensible. Nous vous livrons ici le contenu du couriel dans sa version originale :
"Pardonnez-moi, mais je n’avais pas ecrit en Francais pour plus de 40 ans. Joseph Scheyer, le père de mon voisin (Joe Scheyer) était perdu sur La Combattante (quand Joe était très petit) et maintenant, à l’âge de plus de 70 ans Joe désire de trouver l’information sur son père. J’avais trouver grieme.org avec beaucoup d’information - merci beaucoup. Au secours – Help !" et c'est signé Sue Horsman
Il est une règle absolue au GRIEME qui consiste à répondre systématiquement à chaque courrier que nous recevons. Mais qui plus est quand la teneur du mail évoque La Combattante, la réponse est quasi immédiate. Les échanges ont été intenses en quelques jours et nous avons compris que Sue effectuait des recherches pour le compte de son voisin, Joe Scheyer, agé de 70 ans et dont le père, français, était quartier-maître chauffeur sur La Combattante. Joe souhaitait avoir des informations sur son père, Joseph Scheyer, qui avait trouvé la mort en cette nuit de février 1945.
Sue a donc engagé des investigations pour retrouver trace de Joseph Scheyer, mais, le fait que ce dernier soit français lui a posé quelques difficultés. Sue ne disposait que de peu d'éléments pour débuter ses recherches. Une vague information, grace à un vieux dessin, comme quoi Joseph avait servi à bord du Léopard, une supposée traversée de l'Equateur, mais sans aucune date. L'idée est alors venue à Sue de consulter le site de recherches britannique Rootschat spécialisé dans ce genre d'investigations, mais en vain dans un premier temps.
Fort heureusement, c'est de Grèce que viendra une aide précieuse, celle d'une assistance internationale ! En effet, un internaute ayant lu la requête de Sue lui indiqua la possibilité de s'adresser à un organisme officiel français de la défense, le (SGA/Mémoires des hommes), un service équivalent au CWGC Commonwealth War Graves committee.
L'obstination de Sue allait finir par "payer" et elle trouvait enfin le renseignement qu'elle cherchait.
Forte de cette nouvelle "trouvaille", Sue a continué son enquête mais sans succès, engageants des conctacts avec des journaux, notamment à Hull, mais sans aboutir à un résultat.
L'opiniatreté finira par porter ses fruits. Lors d'une ultime investigation sur internet, Sue se trompe dans les mots saisis sur un moteur de recherche : elle tape La Commandante au lieu de La Combattante. Le navigateur lui affiche alors un lien : “La Combattante a St Ann’s Church in Portsmouth". Cette page mentionne le nom d'un site français qui évoque que des plongeurs auraient investigué La Combattante. Sue clique sur le lien, ouvrant ainsi la page du site du GRIEME et toute l'histoire du destroyer des FNFL se déroule progressivement jusqu'à afficher le monument à la mémoires des marins de La Combattante au rang desquels figurait le nom de Joseph Scheyer.
Il est aisé d'imaginer la grande joie de Sue et encore plus celle de Joe lorsqu'il découvre une partie de l'histoire de son père, passant ainsi de l'ombre à la lumière.
Revenons quelques instants sur la vie de Joseph Scheyer qui est né à Metz en Moselle (57 - France) le 11 décembre 1917.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il rallie les FNFL et rejoint l'Angleterre.
Il se marie avec Daisy à Stoke on Trent en 1941. Daisy donnera naissance à un garçon, également appelé Joseph (diminutif Joe).
Joe avait quatre ans lorsque son père fut tué lors de l'explosion de La Combattante du 23 février 1945.
Joe ne se souvient que de peu de chose à propos de son père. Il lui reste une photographie et une boite de tabac en fer blanc sur lequel le combattant des FNFL avait inscrit son nom et gravé l'emblème des Forces Navales Françaises Libres (Cliquez sur le document pour l'agrandir ).
Joe Scheyer avait seulement connaissance que son père avait perdu la vie en Manche, rien de plus. Le nom de La Combattante lui était totalement inconnu et il ignorait les circonstances du naufrage du destroyer français faisant de nombreuses victimes, dont son père.
Le GRIEME a souhaité "pousser" un peu plus les investigations concernant la carrière militaire de Joseph Scheyer. Ainsi, nous avons pu nous procurer auprès de la Marine française, les états de service de Joseph dont vous trouverez le détail ci-dessous. Un engagement dès les premières heures de la Seconde Guerre mondiale, puis Joe rallie les F.N.F.L. et se trouve affecté sur différents navires de la Royale. Il servira à bord du Léopard sur lequel il franchira "la ligne", mais également du Jean Bart, du Courbet et de La Combattante.
C'est avec une réelle fierté que le GRIEME a adressé à Joe les documents retraçant le passé militaire de son père et que Joe a pu lever le voile sur toute une partie de la vie de Joseph. Aujourd'hui, Joe Scheyer connait toute l'histoire de Joseph, ce qu'il advint de La Combattante et de son équipage en ce mois de février 1945.
A 70 ans, Joe envisage de se rendre en France, à Courseulles sur Mer, pour rendre un ultime hommage à son père...
EN JANVIER 2012 de VINCENT MICHALON de TOULON
Montages GRIEME
EN OCTOBRE 2008 de ROGER from CANADA
Hi Pascal,
Thank you for your e-mail. Yes, you have my authorization to put these pictures on your website. I am also sending a picture of my father in his uniform. I'm sorry I don't speak or write French but I was raised in England, but I was called up into the French military, although I didn't go. I now live in Canada and wish I had gone into the military because I would have known some French. Canada is a bi-lingual country with a lot of French speaking people. Kind regards, Roger
Merci à Roger qui a souhaité nous faire part d'une photographie de son père
"Un rebelle de La Combattante" dont nous vous présentons les décorations
Un souvenir pour ne pas oublier !
TEMOIGNAGE ADRESSE AU GRIEME EN AOUT 2007
"Bonjour, Je vous écris de Lorraine.
Mon oncle, le Quartier-Maître Adolphe Lamesch était à bord de La Combattante le 23 février 1945. Disparu. Il avait fait toutes ses campagnes et était fier d'avoir participé au retour du général De Gaulle en France en juin 1944.
Je recherche actuellement tous les renseignements, toutes les informations concernant l'histoire de ce bâtiment, afin de reconstituer l'itinéraire de marin des F.N.F.L. de mon oncle dont ma famille ignore beaucoup.
Tenu par la plus grande discrétion (voire le secret), il a peu écrit entre 1942 et 1945 et, durant son unique permission de fin 1944, il n'a rien raconté de sa vie en Angleterre ou en Afrique.
En outre, très affectée par sa disparition, ma grand-mère (qui, persuadée qu'il n'était pas mort, a attendu son retour jusqu'à son dernier souffle en 1972) ne m'a pas beaucoup parlé de lui.
Un récent voyage en Normandie (entre autres à Courseulles) ne m'a pas apporté grand'chose. J'envisage d'aller bientôt en Angleterre, notamment à Sheerness.
Pourriez-vous m'aider, soit en me confiant ce que vous avez récolté, soit en m'indiquant des personnes (survivants ou non du naufrage) capables de m'ouvrir des voies ?
Pardonnez-moi de vous mettre ainsi à contribution, mais... je compte sur vous.
Merci pour votre remarquable site et pour votre très estimable travail.
Très cordialement
Gilles L - Ecrivain (Lorraine)
Le GRIEME rend hommage à Monsieur MARCEL MULARD (Quartier-maître timonier) sur La Combattante qui nous a quitté le 18 avril 2008, à l'âge de 88 ans.
Notre groupe avait rencontré M. MULARD, qui, comme tous ses camarades, nous avait retracé son combat pour la liberté.
**** Son dernier salut ! La pleine mer était vers 14 h nous avons fait la sortie en mer sur un bateau de pêche appartenant au fils d'un de ses anciens amis tréportais. La mise à la mer s''est faite au large du Tréport sensiblement dans l'alignement de sa maison par un temps magnifique, tout comme la nuit du naufrage de La Combattante. Ironie du sort, à la sortie nous avons croisé un bateau qui effectue le draguage du port et dont le nom est Le Combattant. Dernier clin d'oeil d'un Rebelle !
Monsieur MULARD présente une maquette de LA COMBATTANTE - Photo GRIEME
C'est ainsi que nous avons rencontré au Tréport le Quartier-maître deuxième classe timonier Mulard.
Les derniers instants de LA COMBATTANTE étaient encore bien présents dans la tête de ce marin.
A en juger à ses mots, le choc fut effroyable : "C'est arrivé au milieu du bateau", "Il a été attrappé entre la chaufferie 2 et la machine" "Tous les gars qui étaient dans le poste arrière ont été tués. Ils étaient deux au "pompom", il y en un qui s'est retrouvé à l'eau par le souffle" nous a déclaré le Quartier-maitre Mulard.
En mai 2003, le chasseur de mines CAPRICORNE s'était rendu sur la zone du naufrage de LA COMBATTANTE afin de tenter de localiser la partie avant du fameux destroyer des F.N.F.L. (lire ci-dessous), que notre association n'avait pu localiser.
Après avoir ratissé le secteur, les plongeurs démineurs du CAPRICORNE avaient collecté un certain nombre de données remises au GRIEME
Depuis ce temps, le GRIEME n'a jamais cessé ses recherches pour continuer de débusquer tout indice, information, témoignage sur ce fabuleux navire qu'était LA COMBATTANTE. En septembre dernier, notre groupe rencontrait encore un de ces "Rebelles" cher à Eddy Florentin.
Mais L'histoire n'est pas terminée... Elle continue et avec elle la mémoire des "Rebelles" de LA COMBATTANTE....
(Monsieur MULARD - Photo GRIEME)
Dessin de Michel Torché
23 Février 1945.... Octobre 2005... Retour du GRIEME en Mer du Nord !
(60 ans après la perte du destroyer, en octobre 2005, le GRIEME et la Marine Nationale unissent leurs efforts grace à l'Amiral Brac de La Perrière (l'Amiral en compagnie du GRIEME à Bayeux) qui a souhaité "pousser jusqu'au bout" les recherches pour parvenir à retrouver l'avant de LA COMBATTANTE.
L'ensemble de cette opération est également supervisé par l'Amiral Jacques ZANG ancien officier de LA COMBATTANTE. Les conseils précieux et la parfaite connaissance de l'histoire du navire permettront de répondre à toutes les questions que se poseront les plongeurs du PEGASE et du GRIEME.
C'est donc du 9 au 16 octobre 2005 que se déroulera cette nouvelle campagne de recherche. Le chasseur de mines PEGASE embarquera l'équipe du GRIEME le 9 octobre à ROUEN, ce navire se rendra ainsi dans la capitale normande. Le navire arrivera le 8 octobre. Les plongées pourront commencer le 12 octobre en fonction des conditions météo rencontrées sur la zone de recherche. Le retour vers la France est prévu le 16 Octobre, avec, nous l'espérons de bonnes nouvelles sur la localisation de la partie avant de LA COMBATTANTE.
(Crédit photo du PEGASE- Guillaume Rueda pour Net-Marine)
l. L'EXPEDITION DU GRIEME DU 9 au 16 OCTOBRE AU JOUR LE JOUR...
7 octobre 2005
8 octobre 2005
9 octobre 2005
10 octobre 2005
11 octobre 2005
12 octobre 2005
13 octobre 2005
14 octobre 2005
15 octobre 2005
16 octobre 2005
. Nos plus vifs remerciements au site Net-Marine
A l'occasion du 60 ème anniversaire du débarquement en Normandie, le GRIEME, invité aux cérémonies officielles par l'Amiral Brac de La Perriere, Le Comité du Débarquement de Bayeux, le Mémorial Charles De Gaulle de Bayeux et l'Amiral Jacques ZANG, a indiqué qu'il remettrait prochainement une pièce que notre association a remonté" lors de notre Expédition en Mer du Nord.
C'est en présence de plusieurs "anciens" de LA COMBATTANTE que cette annonce a été faite. Moment d'émotion et de souvenirs.... instants intenses ou plusieurs générations se retrouvent pour garder bien vivant le souvenir de ces "Rebelles de La Combattante" et de tous les hommes qui se sont battus pour notre liberté.
(Type ERIDAN identique au CAPRICORNE/Document Marine Nationale)
Dans la continuité de l'expédition sur LA COMBATTANTE en mai 2002, le GRIEME et ses principaux partenaires, notamment le Comité du Débarquement de Bayeux (en la personne de son Président, l'Amiral Brac de La Perière), le Contre-amiral Jacques ZANG ont le plaisir de vous informer que les démarches entreprises auprès des autorités militaires débouchent sur une opération navale de la marine française qui sera menée en Mer du Nord.
Un bâtiment de la marine nationale, le CAPRICORNE a appareillé de Cherbourg le mercredi 28 mai 2003 à destination de l'estuaire de la rivière Humber. La mission de ce chasseur de mines est de tenter de localiser l'avant de LA COMBATTANTE que le GRIEME n'a pu retrouver lors de l'Expédition de Mai 2002 (Nous avions alors identifié l'arrière du destroyer).
Plusieurs Présidents du GRIEME, accompagnés de Jacques ZANG se sont rendus le 27 mai dernier dans le port militaire de Cherbourg afin de rencontrer le Commandant du CAPRICORNE, l'Officier responsable de l'équipe des plongeurs-démineurs et l'ensemble de l'équipage pour leur remettre les éléments dont nous disposons.
La mission du CAPRICORNE se poursuivra sur la zone du naufrage de LA COMBATTANTE jusqu'au 3 juin. A l'issue de cette intervention, le GRIEME retrouvera le CAPRICORNE à CAEN où le navire participera aux cérémonies commémoratives du 6 juin.
Le samedi 7 Juin dernier, le GRIEME a donc retrouvé le CAPRICORNE qui avait accosté la veille le long du quai Gaston LAMY. C'est en présence de l'Amiral Brac de La Périère et de l'Amiral Jacques ZANG que notre association s'est présentée au Commandant PELAE du CAPRICORNE et l'Enseigne de Vaisseau Thomas GARCIA (Responsable du Groupe des Plongeurs Démineurs du bâtiment). Nous nous sommes rendus à bord pour prendre connaissance des résultats de la chasse du navire. Projection de films vidéo, explications sur cartes, analyses d'images sonar, interprétation de croquis, nous ont permis de conforter la localisation de l'arrière de LA COMBATTANTE.
Malheureusement, malgré les recherches acharnées et méthodiques du chasseur de mines, l'avant du destroyer reste introuvable ! Hypothèse : A t-il été pétardé et les morceaux disséminés sur le fond ? Explication possible ! Toujours est-il que les investigations du CAPRICORNE permet d'avoir de nouveaux points de recherche sur 9 fragments importants qui pourraient réveler leur appartenance à LA COMBATTANTE.
Une analyse précise du dossier de conclusions remis par les officiers du CAPRICORNE permettra peut-être de jeter les bases du nouvelle expédition. Une recherche plus minutieuse (notamment dans le sable avec des moyens appropriés) pourrait peut-être contribuer à apporter d'autres réponses.
Quoi qu'il en soit, le GRIEME remercie tout particulièrement l'Amiral Brac de La Perrière et la Marine Nationale pour les efforts et l'engagement dont ils ont fait preuve dans ce dossier. Au delà d'une simple recherche, c'est aussi un contact avec des plongeurs très particuliers, des méthodes de travail et des hommes soucieux de préserver le passé de la Marine française.... fusse t-elle celle du temps passé. Plusieurs appels téléphoniques, mails, courriers postaux sont arrivés au GRIEME de sud-est de la France, de Bretagne, des Vosges, de la région parisienne.... de la famille des marins du destroyer des F.N.F.L. Nombreuses sont les questions qui nous sont posées.... mais une seule et unique préoccupation revient inexorablement à chaque fois... faire vivre la mémoire des REBELLES DE LA COMBATTANTE.
A n'en pas douter, l'histoire de la recherche de LA COMBATTANTE s'arrêtera t-elle là ?
La photo ci-dessus, vous pouvez y apercevoir de droite à gauche : Jacques ZANG (Amiral du Cadre de Réserve - Ancien de LA COMBATTANTE) Commandant PELAE, le "pacha" du CAPRICORNE Amiral Brac de La Périère (Pdt du Comité du débarquement de BAYEUX) Instigateur du rapprochement de la Marine Nationale et du GRIEME L'Enseigne de Vaisseau Thomas GARCIA (Responsable des plongeurs)
REPORTAGE PHOTOS DE LA RENCONTRE CAPRICORNE - GRIEME
(Crédits photos - GRIEME Mai 2003)
Le GRIEME l'histoire du CAPRICORNE et de son équipage.
Pour en savoir plus sur le CAPRICORNE, cliquez-ici
Nous avons plongé sur LA COMBATTANTE Anne et Jean-Pierre JONCHERAY (Mai 2002)
L'Expédition au quotidien du 16 au 20 mai 2002
VIE PRATIQUE
Toute l'équipe du GRIEME et de FRANCE 3 est bien arrivée à GRIMSBY vers 20 h 00. Nous avons immédiatament retrouvé notre ami KEVIN qui nous a mené jusqu'au 2 bateaux le YARMOUTH SEAMAN et le SULTAN VENTURER.
Après un premier briefing, le GRIEME s'est réparti sur les deux batiments. Ensuite, nous sommes allés diner à CLEETHORPES, la soirée a été animée pendant le repas sur les impressions du voyages, l'organisation du séjour et c'est dans une bonne humeur générale que nous sommes retournés au port de GRIMSBY vers 2 heures du matin pour quelques heures de repos bien mérité.
Levée vers 6 h 00 du matin... sur le YARMOUTH SEAMAN.... Pour rejoindre l'autre équipe se trouvant sur le SULTAN VENTURER.... Tout le monde est un peu dans le "brouillard".... Dur dur le réveil ! Mais le coeur y est. Café avalé à la hâte sur le YARMOUTH, puis transfert de toute l'équipe sur le SULTAN VENTURER...Petit déjeuner... à bord... et appareillage vers 7 h 30 pour un passage de l'écluse..... Nous y sommes... nous sommes enfin parti direction LA COMBATTANTE. Le GRIEME et ses amis anglais commencent à faire davantage connaissance.
Le 18 mai.... Après une soirée de débriefing, chacun s'en est allé se reposer... Nous sommes ce matin au port de Grimsby.
Le SULTAN VENTURER et le YARMOUTH SEAMAN demeurent en "stand by". Le seul maitre de l'expédition, c'est EOLE qui décidera de ce que nous pourrons ou ne pourrons pas faire. C'est donc le moment de l'attente.... Attente d'un feu vert des "Coasts Guards" et de nos amis anglais qui nous diront si nous pouvons repartir sur la zone du second morceau et plonger cette partie de l'épave qui a déjà été visitée par les britanniques.
Le 19 mai... La fin de soirée de samedi s'est déroulée calmement sur le YARMOUTH SEAMAN et le SULTAN VENTURER. Belle surprise ! Le soleil revient et le ciel se dégage en toute fin de journée, prometteur pour les plongées de dimanche. Repas tous ensemble dans le carré arrière du SULTAN, puis l'équipe part se reposer pour être O.K. de bonne heure.
METEO
Depuis ROUEN, la route s'est faite en compagnie d'un soleil radieux et généreux. Notre arrivée sur GRIMSBY a été saluée par un "généreux" 20 degrés. Le lendemain....Ciel couvert avec éclaircies.. Peu de vent...15 / 20 km/h. De belles conditions pour une première journée en mer...
C'était sans compter sur les caprices d'Eole qui a décidé de contredire nos plans vers 13 h 00. En effet, en début d'après-midi, les conditions météo se sont fortement dégradées : le ciel s'est "bouché", le vent largement soufllé et des creux de 2 à 3 mètres sont apparus. Ces mauvaises conditions météo ont contraint l'ensemble du groupe à revenir au port.
Ce matin du 18 mai, le "plafond" est bas. Ciel gris. Peu de vent... mais nous sommes au Port.... Normalement, le vent devrait tomber dans l'après-midi. Une opportunité de départ est donc possible pour cette nuit afin d'être sur zone dès demain matin.
Le 19 mai... A 2 heures du matin... ne pouvant dormir, un petit tour hors de la cabine. Ciel étoilé.... vent très faible. A 6 heures 30, le petit jour se lève, ciel gris et couvert, mais toujours pas de vent. A la mise à l'eau, les conditions sont bonnes.... tout est
O.K. LES PLONGEES
Dans les couchettes et dans nos petites affaires pour le premier jour.
Le 17 mai : Elles devraient se dérouler normalement à partir du SULTAN qui mouillera sur site vers 12 h heure locale. La première pongée se déroulera sur la partie avant, la plus profonde vers 20/25 m de fond. Une première pour tous car ce tronçon n'a jamais été plongé. Nous serons les premiers Français a revoir la COMBATTANTE 57 ans après son naufrage du 23/02/45.
Le 18 mai : Plongées dans les banettes.... En attendant le signal, visite d'une partie de la ville, du musée de la pêche....
APRES LA PREMIERE PLONGEE
La première plongée sur le site s'est faite dans une sorte de fièvre qui a gagnée tout le GRIEME.
Les deux équipes franco-britannique ont constituées les palanquées....
Deux mouillages sur le site ont permis de baliser les points d'immersion.
Un premier constat nous fait dire que nous sommes sur l'avant d'un navire car une ancre est découverte. Par contre, cette ancre ne correspond pas à un batiment militaire mais plutôt à un cargo. D'autres indices tels que - du charbon en quantité importante retrouvé autour de la souille et dans le "corps de l'épave", - le prisme de pont que l'on retrouve plus souvent sur des ponts de bateaux en bois ce que n'était pas le L19/LA COMBATTANTE. - la taille globale du bateau qui ne semble pas être conforme au bâtiment des F.N.F.L. Cet ensemble de faits ne correspondent pas à un bateau de propulsion diesel comme l'était LA COMBATTANTE.
Néanmoins, nous avons procédé à la remontée de quelques objets qui confirmerai notre théorie sur une épave de construction plus ancienne que le destroyer LA COMBATTANTE...... Alors, il nous faut plonger la deuxième partie (arrière) pour pouvoir valider les données historiques et les relevés d'après guerre de l'équivalent de "notre S.H.O.M. français".
CONDITIONS DE PLONGEES
La Mer du Nord n'est pas particulièrement agitée en ce début de plongée. Les planqués s'immergent les unes derrières les autres pour s'enfoncer progressivement vers le fond. La couleur de l'eau passe rapidement d'un vert clair au vert foncé pour devenir marron foncé et finalement stopper sa nuance au noir. Nous sommes maintenant à environ -27 mètres de profondeur. La visibilité n'excéde pas 2 mètres et cela ne facilitera pas l'orientation. De plus, la concentration de plongeurs, les manipulations et les quelques "coups de palmes" malheureux" ne seront pas propices à améliorer la visi. L'eau est à une température de 10° maxi, et les combinaisons "étanches" sont les bienvenues dans de telles conditions. Lexploration peut commencer.... chacun part à la découverte de "son épave". Les impressions seront pour plus tard.
Le 19 mai... Les britanniques sont sur zone avec un ZODIAC. Un premier repérage de la zone à plonger a déjà été réalisé. Le SULTAN VENTURER procède également au largage de 2 bouées. On s'équipe fébrilement.... il nous faut trouver LA COMBATTANTE. Les palanquées sont faites... les immersions commencent.... Au fond, la lumière est assez bonne avec une visibilité de 3/4 m environ. Un peu de courant... Globalement les conditions sont correctes. Au fond... après avoir pris ses repère, le groupe de plongeurs s'affaire et chacun part à la recherche d'éléments significatifs... Les lampes scrutent chaque morceau de tôle... Les fils d'Ariane se déroulent.... On se croise ! on se frôle.... les phares continuent leurs recherches.
Là, deux plongeurs s'attaquent à un morceau de métal qui semble particulièrement interessant.... D'autres préfèrent s'éloigner des morceaux de l'épave.
PREMIERE PLONGEE DU MATIN sur L'ARRIERE DE L'EPAVE - CE QUI EST REMONTE
Très ressemblant à une épave bien connue de notre littoral de la classe HUNT, le H.M.S. BERKELEY. On retrouve particulièrement : différents tuyaux de cuivre, pièces d'assemblage moteur en laiton, une turbine complète est retrouvée au sable, quelques 10 m plus loin, le corps de la turbine permet le passage d'un plongeur, chaussure ? A identifier, bouteille de lait avec inscriptions à déchiffrer, echelle crantée de lancement (mines ?), ligne d'arbre mesurée... filmée accouplement bien visible et sous une tôle éloignée de qq mètres ce qui semble être une des deux hélices ensablées.
Et enfin, LA CERISE SUR LE GATEAU : un obus de 102 mm est remonté par une palanquée... Une inscription est aperçue au fond sur une pièce importante de forme cylindrique. François, qui était passé par là avec la caméra avait filmé la pièce en question. Un doute persiste.... mais ne durera pas longtemps, Phil, le cuisto, plongeur, capitaine, mousse..... décide de la remonter. Aidé de Martin, les plongeurs anglais parviendront à remonter la pièce. Après plusieurs dizaines de minutes, l'objet d'un poids d'environ 200 kgs est hissé à bord, il s'agit probablement d'un fond d'échangeur en bronze sur lequel une inscription est visible.... "QUIGGIN", probablement la plaque du constructeur. L'interrogation des archives sera nécessaire pour remonter jusqu'à le construction du navire.
LE DOUTE EST LEVE.... LA COMBATTANTE SE DEVOILE... RENCONTRES
Retrouvailles avec le YARMOUTH SEAMAN et son capitaine JOHN CHAPMAN et notre ami KEVIN. Découverte du second bateau, LE SULTAN VENTURER, un remorqueur de haute mer de la ROYAL NAVY.
Quand le Sud et le Nord se rencontrent..... Anne et Jean Pierre JONCHERAY. A la découverte des épaves de la MER DU NORD. Le soleil du sud laisse place au gris, au vent et à une mer d'un vert typiquement du Nord. Un "petit" oiseau perdu est venu se "reposer" pendant quelques heures sur le SULTAN VENTURER. Immédiatement adopté par toute l'équipe.... Pendant, ce temps, dehors, un phoque a pointé son museau hors de l'eau pour venir voir ces "fous" de plongeurs français !
Le 18 mai. Attente sur les quais de Grimbsy... un regard se pose sur les bâtiments dans le port. Surprise, nous découvrons dans un coin, en cale sèche le SV EXPLORER. Ce navire a une histoire... En effet, le SV EXPLORER a participé aux recherches sur le TITANIC et plus récemment il retrouve au nord de l'Ecosse le CARPATHIA qui n'est ni plus ni moins que le navire qui s'est porté au secours du TITANIC pour y sauver de nombreuses vies humaines. Profitant de notre période d'attente, nous cherchons à visiter le SV EXPLORER
Le 19 mai... Notre ami FREDO (Frédéric DAVID) qui fait sa première plongée en Mer du Nord, a perdu quasi immédiatement sa palanquée... Ce qui lui a donné l'immense honneur de plonger avec Anne et Jean Pierre JONCHERAY
Mais le principal.... c'est que Frédo réalise une superbe plongée... ce qu'il déclare à sa sortie de l'eau. Nicolas, le cadreur de FRANCE3 découvre lui aussi les fonds marins de la Mer du Nord par un baptème. La Mer du Nord peut aussi ressembler à la Mer Rouge.... superbe journée.
IMPRESSIONS
Bonne... excellente au dires de certains membres du GRIEME.... A SUIVRE !
En ce 17 mai, Jean Pierre JONCHERAY déclare ce matin "Le plus impressionnant c'était ce matin.. les haricots à la confiture...." Jean-Pierre lance l'après-midi que finalement la plongée est bien moins inquiètante qu'il ne le pensait. La température de l'eau n'est pas un problème... quant à la visibilité, il s'en accommode.... il conclue en disant "AUCUN REGRET..... AU CONTRAIRE !"
Le 19 mai... Nos amis anglais font tout ce qu'il peuvent pour nous faciliter la vie. Trop de plongeurs à bord du SULTAN VENTURER. Ils décident de quitter le navire et se proposent de nous rejoindre directement sur zone avec des "RIB"/ZODIAC en partant de MABLETHORPE. Dimanche matin, ils sont au rendez-vous... impressionnant.... la distance de la côte est importante... qu'importe, ils sont là. Kévin en tête, John DAVIS, Martin FRY, and Billy HILL. Ils sont forts ces anglais... et nous apprécions vivement tout ce qu'il font pour nous.
Les liaisons téléphoniques sont difficiles avec nos partenaires presse Rendez-vous avec LIBERTE DIMANCHE et PARIS-NORMANDIE lundi..... FRANCE 3 Lundi au journal de 19 h 00, puis mardi matin et mardi soir.
LE FAIT DU JOUR
Levé tôt..... couché tard... mais content.
Le 17 mai : Les couleurs du GRIEME flottent.... en attendant la rencontre avec LA COMBATTANTE
Le 18 mai : Déception.... à cause d'une météo qui persiste à contrarier nos plans....Bonne humeur générale... le coeur y est ! ah si seulement Eole nous accordait un répis !
Côté FRANCE 3, l'équipe va mieux : OLIVIER, le preneur de son a été atteint de la maladie des preneurs de son : allergie à la mer. NICOLAS, le cadreur était en cadrage limite,... une coupure fût salutaire... les poissons ont apprécié. STEPHANE était le seul de l'équipe à rester vaillant. Mais tous O.K pour la suite de l'Expé.
Le 19 mai... Il fait de plus en plus beau.... Le ciel devient progressivement bleu et la couche de nuages s'est déchirée. Le soleil apparait.... Les conditions sont maintenant favorables pour la deuxième plongée... Nous allons également procéder au jet de la Gerbe de fleurs tricolores.... à la mémoire des marins de LA COMBATTANTE. Un moment de recueillement et une pensée particulière pour ces hommes qui se sont battus pour notre liberté. Jean-Claude a même prévu les hymnes français et anglais... et quelques mots de l'allocution du Général de Gaulle. Notre expédition et nos plongées sont entièrement dédiés aux Rebelles de LA COMBATTANTE.
Il est 13 h 00... les Rebelles nous saluent par un radieux soleil
L'IMAGE DU JOUR
Celle du 16 mai..... Pas développée... Le 19 mai... Nos appareils photos sont à cours de piles... pas de 220 sur le SULTAN VENTURER.... Dommage pour les images
Quelques souvenirs du printemps 2002 CREDIT PHOTOS - Anne et J.P.JONCHERAY & GRIEME
A propos de l'Expédition
Le GRIEME a exposé au Musée Maritime Fluvial de ROUEN : Thème LA COMBATTANTE Photos - Maquette - Objets remontés des plongées 6 juin au 15 décembre 2002
Quoi ? Plonger sur LA COMBATTANTE que nous avons localisé lors de notre déplacement en Grande- Bretagne pour l'expédition QUEVILLY/DEODATA (Sept 2000).
Qui ? Plusieurs membres du GRIEME : Yvon CHARTIER, Franck PINERANDA, François MATHIEU, René TAMARELLE, Prisca MARESTER, Michel TORCHE, Jean-Claude LACAILLE, Frédéric DAVID, Dominique MAZIER et Pascal CANNESSANT. Auxquels se joindront deux spécialistes français de la plongée sur épaves : Anne et J.Pierre JONCHERAY et nos amis anglais de la B.S.A.C.
Où ? En Grande-Bretagne, Mer du Nord au large de l'estuaire de la rivière Humber à environ 45 kms de GRIMSBY. (Nord Est de la Grande-Bretagne)
Quand ? Les plongées en Mer du Nord sont particulièrement délicates. En effet, il est souhaitable de pouvoir bénéficier de conditions de marées favorables et d'une météo convenable. De plus, la visibilité dans cette zone est extrêmement réduite. C'est donc du 16 au 20 mai 2002 que nous réalisons cette expédition.
Comment ? En s'assurant le concours de partenaires financiers, le soutien de la presse écrite, radio et télévisée régionale, mais aussi de magazine de plongée et de quelques médias nationaux. Nous utiliserons les moyens logistiques et les connaissances du club de plongée de GRIMSBY. Deux bateaux seront à notre disposition avec tout leur équipage : Le YARMOUTH SEAMAN (ancien navire école de la Royal Navy) et le SULTAN VENTURE (Remorqueur de haute mer aménagé pour le "la croisière".) Départ du port de GRIMSBY le Vendredi matin à l'aube.
Combien ? Les deux équipes (française et anglaise) effectueront 2 plongées par jour, en fonction de la marée et de la météo. Au cours de ces plongées, nous tenterons de réaliser des images sous-marines, photographies et dessins de LA COMBATTANTE. Un état de l'épave sera dressé et nous essaierons de localiser l'impact de l'explosion dûe à la mine de fond.
Pourquoi ? LA COMBATTANTE a joué un rôle important dans le déroulement des opérations navales dans notre région. Plusieurs ouvrages relatent l'histoire de ses faits de guerre et de ses batailles. Les marins qui servirent à bord de ce bateau appartiennent à l'histoire. Ils ont lutté pour l'honneur de la France Libre afin que notre pays recouvre sa dignité. Certains d'entre eux sont encore vivant à l'heure actuelle, dont deux personnes que le GRIEME a rencontré : Mr Jacques ZANG (Contre-Amiral de réserves) et Mr Louis HARRE, tous deux servirent à bord de LA COMBATTANTE et Jacques ZANG est l'un des rescapés du naufrage du 23 février 1945. LA COMBATTANTE fût une pépinière de futurs amiraux ; 7 en tout, dont ses deux commandants et 5 de ses officiers.
Le GRIEME souhaite rendre un hommage à ce bâtiment et à son équipage (en gros 300 hommes en firent partie) en racontant leur histoire. Ce sera notre manière de rendre à LA COMBATTANTE une juste place dans la mémoire des hommes libres. Demain, les marins de LA COMBATTANTE disparaîtront.
Enfin, le GRIEME souhaite apporter (si possible) sa contribution sur les raisons du naufrage de LA COMBATTANTE. C'est en rapportant des images sous-marines que nous essaierons de mieux comprendre. Un jour, il ne restera alors plus aucun témoin vivant de cette épopée navale.
C'est pourquoi nous souhaitons à faire remonter à la surface une partie de l'histoire maritime de notre pays.
Enfin, C'est avec un certain respect et une humilité sans cesse renouvelée que nous allons à la rencontre de LA COMBATTANTE et plus généralement de ces « vieilles carcasses » que sont les navires qui reposent au fond des mers et océans de notre planète.
En effet, le GRIEME se recueillera sur le site et procédera au jet d'une gerbe de fleurs tricolores à la mémoire des disparus de LA COMBATTANTE.
Ce trésor fabuleux, à savoir l'histoire de nos anciens, est pour le GRIEME, une valeur inestimable qu'il faut absolument préserver. Mais un danger guette ces trésors ! Le temps qui accomplit inexorablement son oeuvre. Chaque jour, bon nombre de nos chères épaves se disloquent, s'ensablent, se détériorent, s'effondrent, se désintègrent et finissent par disparaître en emportant avec elles la mémoire de nos anciens et d'un temps passé. C'est alors une partie de notre patrimoine que nous perdons définitivement !
C'est pourquoi notre association se met en mouvement pour sauvegarder ce qui peut encore l'être. Non pas pour « piller », mais pour partager et exposer dans des musées et aux yeux de tous ce qui est notre bien collectif.
(Reproduction - Copie et duplication interdite sans autorisation)
Sources : Photos de Gilbert Le Dily (collection Mme Le Dily) et E.C.P.A. Droits réservés
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