MAYCREST
- Nom : Maycrest
- Type : Cargo vapeur à hélice
- Nationalité : Britannique
- Construction : Russell & Co, Port Glasgow construit en 1913 et lancé le 14/03/1913
- Propriétaires : 1913 Verdala Steam Ship Co, armateur Gow, Harrisson & Co.
1917 Prince Line Ltd. - Furness, Withy & Co. Ltd., Newcastle
1928 Atlantska Plovidba Ivo Racic, Dubrovnik
1929 Jugoslavenski Lloyd D.D., Dubrovnik
1940 Crest Shipping Co. Ltd. - Ivanovic & Co., London - Dimensions : Longueur144,54m Largeur :18,48m Creux : 7,92m
- Tonnage : 5880 grt / 3725 nrt /
- Motorisation : 1 hélice, T3Cyl. (27, 45 & 75 - 48)in. 180lb. 537nhp (moteur construit par : Rankin & Blackmore, Greenock)
- Vitesse : 10,5 noeuds
- Naufrage : 04/08/1944
Le Maycrest alors qu'il s'appelait "Mongolian Prince"
ISTOK - MAYCREST
(Couleurs de la Prince Line Ltd)
Istok est construit en 1913 aux chantiers Russel & Co de Glasgow sous le nom de Verdala pour le compte de la compagnie Verdala Steam Ship Co, armateur Gow, Harrisson & Co.
Son tonnage est de 5880 tonnes, sa vitesse de 10,5 nœuds donnée par une machine triple expansion et ses dimensions sont de 144,54 m , 18,48 m et de 7,92 m.
En 1917, la Prince Line Ltd le rachète et le renomme Mongolian Prince. La cheminée est noire avec un bandeau rouge comportant les armes du Prince de Galles en blanc.
En 1929, la Cie Jugoslavenska Lloyd de Dubrovnik en Yougoslavie le rachète et le renomme Istok. Il est affecté aux relations entre la Yougoslavie et l'Amérique Latine (Buenos-Aires, Rosario, Sante-Fe, Bahia Blanca, Montevideo). La couleur de la cheminée est bleue pâle avec le haut noir et la coque peinte en noire.
En 1940, à l'invasion de la Yougoslavie, l'Istok passe dans le giron de la Crest Shipping (sous contrôle Yougoslave) qui le renomme Maycrest. (La Crest Shipping est une compagnie crée par les yougoslaves en exil en Grande-Bretagne).
Le 30 juin 1944, le navire est réquisitionné et le 29 juillet 1944, il est remorqué depuis Cardiff pour être coulé au port artificiel d'Omaha Beach. (Gooseberry N°2, Omaha Beach, Mulberry A).
Le 1er août 1944, il est coulé comme brise lame en renforcement de la 1ère ligne de navires implantés avant la tempête du 19 juin 1944. Ses habitations au-dessus de l'eau abriteront des cannoniers d'artillerie anti aérienne.
Sa cloche de 28 kg est retrouvée par un plongeur le 13 Juillet 1992, entre St.Laurent S/mer et Colleville (Omaha Beach), à marée haute par 13 mètres de fond.
Surprenant que cette cloche ait échappée aux entreprises de "ferraillage" d’après guerre. Que s’est il passé ? Un coup de tabac lors des travaux de découpage ou une chute de l’objet lors de ces mêmes travaux ? Cela restera un mystère…
Elle aura échappée à la refonte pour les besoins en métaux, après guerre lors de la reconstruction du pays, ainsi qu’à l’usure du temps.
(Ce qui reste du l'EXFORD vu par Michel TORCHE)
BIBLIOGRAPHIE & REFERENCES
Itinéraire par le fond de Caen Plongée.
Jane’s fithing ships of World War I. (édition 2001)
Handbook of Signaling 1913
“House flags & funnels British”
D.Days Opération Neptune.
GUERRE SUR LES PLAGES DE NORMANDIE
Le MAY CREST Opération Neptune...
Une logistique bien préparée (Le Verdala ou Maycrest)
Au lendemain des opérations de débarquement du 6 juin 1944, sont implantés les premiers «Blockships» à l’approche des 5 célèbres plages de la Basse-Normandie.
Ceux-ci vont servir de protection contre les déferlantes des marées ainsi que de plates-formes anti-aériennes contre d’éventuelles attaques.
Implantations des blockships du port d'Omaha (Croquis de situation des épaves - Voir liste ci-dessous)
Les nombreux convois d’hommes, de ravitaillement et de matériel vont ainsi pouvoir être acheminé et déchargé sur ces plages.
C’est l’implantation des «Goosberries» (groseilles), navires de tout type et de toute nationalité, réquisitionnés, préparés ou non pour être coulé de façon a ce que seules les superstructures émergent de la surface de la mer, formant ainsi une digue protectrice contre les éléments naturels.
Utah Beach
Au 13 juin 1944, 10 navires seront mis en place en forme de croissant à Vaneville
formant le Goosberries N°1, américain.
Omaha Beach
Du 8 au 10 juin 1994, 14 navires seront mis en place en 2 segments face au secteur de débarquement Easy Read, entre Saint Laurent et Colleville, à l’extrémité du port artificiel d’Omaha (Mulberry A)
formant le Goosberries N°2, américain.
Gold Beach
Du 7 au 8 juin 1944, 15 navires seront mis en place à Saint Côme de Fresné, pour protéger le port artificiel d’Arromanches (Mulberry B)
formant le Goosberries N°3, anglais.
Juno Beach
Du 7 au 8 juin 1944, une dizaine de navires seront mis en place à Courseulles
formant le Goosberries N°4, anglais.
Sword Beach
Du 7 au 9 juin 1944, une dizaine de navires seront mis en place à Ouistreham
formant le Goosberries N°5, anglais.
Le plus gros du matériel va transiter par les 2 ports artificiels, le port d’Omaha et celui d’Arromanches, car aucun port français n’est disponible et ne le sera au lendemain du 6 juin 1944 pour débarquer les besoins énormes des armées alliées.
Vestiges du H.M.S. CENTURION croqué par Michel TORCHE
OMAHA BEACH... LE GOOSBERRIES N2 AVANT LA TEMPETE
Voir la localisation des ces navires sur un croquis, cliquer ici
LA TEMPETE DU 19 JUIN 1944... OMAHA RESTE UN PORT !
Jusqu’au 18 juin, les plages sont de vastes fourmilières.
La tempête s’abat le lendemain, un vent de nord-est force 6 accompagné de rafales à 7/8, qui va durer jusqu’au 22 juin, provoquant de gros dégats sur les installations tout le long de la côte et va affecter particulièrement le port artificiel d’Omaha.
Que cela ne tienne, de nouveaux «Blockships» sont préparés en Angleterre dès le 24 juin, et amenés pour combler les brèches à partir du 12 juillet 1944 jusqu’au 4 août 1944.
Le port va donc continuer à fonctionner jusqu’au 28 février 1945, puis sera abandonné aux entreprises de ferraillage. Le port d’Omaha atteindra et dépassera le tonnage du port d’Arromanches, et ce malgré la destruction des quais et des jetés flottantes.
Voir la localisation des ces navires sur un croquis, cliquer ici
Parmi eux se trouve un bateau qui nous dévoilera son secret que récemment… En 2002.
UNE TROUVAILLE ACCIDENTELLE... ET TOUJOURS UNE GRANDE EMOTION !
Le 13 juillet 1992, la mer est forte et au plein en cette après midi. Le temps est incertain et menaçant. Nous sommes mouillés entre Saint Laurent et Colleville, face à la plage et ballottés par une mer houleuse. Il y a 13 mètres d’eau sous le «Bombard», et c’est un gros coef. !Pas grand monde dehors…
Des copains sont venus partager les plongées dans ce secteur pour la première fois. Ils ont découvert les épaves du débarquement et, pour certains, l’enfer des mises à l’eau sur ces fameuses plages de sable fin et doré, sous un soleil de plomb.
Cette plongée ne va durer que 10 minutes à peine pour la première palanquée. En effet le parachute de palier émerge brutalement à proximité du pneumatique, suivi de deux têtes ou se lit, sur les yeux, une grande excitation. La fine cordelette nous entaille les mains tandis qu’apparaît au bout de celle-ci une cloche de belle taille.
L’émotion est à son comble à bord et « Mémé » nous explique que celle-ci reposait au fond sur le sable, sous une dalle de béton, couloir entre caisson et ferrailles entremêlées faisant suite aux travaux des entreprises de ferraillage du port. Joie indescriptible de l’auteur de cette découverte dans si peu de fond et qui a derrière lui déjà un grand nombres d’années et d’innombrables plongées.
Notre plongée à nous durera plus de cinquante minutes ! Cette cloche sonnera les douzes coups de minuit, pour fêter dignement ce 14 juillet, après un bon «Irish coffee » fait maison !
Michel TORCHE le 13 juillet 1992… après J.C. !
MYSTERE... LE VOILE SE LEVERA EN DEUX TEMPS
Cloche de brume ?
En bout de ponton… Non !
Celle-ci , de 400 mm de diamètre pour autant de hauteur, pèse 28 kilos et laisse apparaître trois lettres gravées : un I, un S, un T centré parfaitement et plus rien !En effet le reste supposé de 2 lettres n’existe plus, effacé par l’abrasion du sable.
Depuis ce mois de juillet 1992, les années ont passées, puis un jour chez Yvon, dans sa bibliothèque bien fournie, je tombe sur un registre de la Lloyd … Je le consulte machinalement et surtout les pages des noms de navire commençant par un I ! Surprise, un nom colle parfaitement au rébus, celui ci : "ISTOK".
Mais qu’elles peuvent être les relations de ce nom avec ceux des «Blockships» coulés en cet endroit, car aucun nom ne correspond. Tout cela reste en attente (jusqu’en 2002), passant à d’autres sujets.
Anthony Lalouelle, à qui j’ai raconté cette découverte, va rapidement lever le secret de cette cloche.
Et oui ! un navire change de propriétaires et de noms, et dans ce cas précis, la cloche aussi a changé de nom !
La recherche s’effectue donc à partir de la liste des «Blockships» implantés à Omaha, sans oublier les bouche-trous, donc la deuxième liste.
C’est ainsi que le Maycrest va livrer son passé. Il faut dire qu’en 10 ans, l’informatique et notamment internet ont évolué très rapidement rendant les recherches plus faciles et efficaces.