SAINT SIMON
- Nom : Saint Simon
- Type : Goëlette
- Nationalité : Française
- Construction : Chantier Tranchemer La Richardais sur Rance Navire à pont unique
- Propriétaire : Non Renseigné
- Dimensions : Longueur 42,33 m Largeur 9,16 m Creux 4,39 m Tirant d'eau 4,57 m
- Naufrage : 1926
- Coordonnées géodésiques : Latitude : 49° 55'749 N, Longitude : 0° 49'207 E
HISTOIRE DU NAVIRE EN QUELQUES MOTS
Le Saint-Simon est construit en 1899 à Saint-Malo pour les établissements Simon DUHAMEL Père de Fécamp. Armé pour la grande pêche jusqu'en 1914, il figure parmi les navires armés à Fécamp pour Terre-Neuve. En 1915, il est réquisitionné pour le cabotage international pendant la grande guerre.
L'année 1926 sera particulièrement éprouvante pour le Saint-Simon. En effet, en avril il essuie une forte tempête et subit des dégâts considérables. En relâche à Cherbourg, le voilier est endommagé par un steamer anglais, le EARL de Glasgow. Octobre de la même année sera fatale au Saint-Simon. Alors qu'il se présente devant Fécamp, l'absence du pilote et un vent de grand frais de O-S.O l'empêche de rentrer. Le vent forcit et le navire fait voiles sur Dungueness pour s'y réfugier.
Le 11 Octobre, le voilier fait de plus en plus d'eau et le capitaine sait qu'il ne pourra plus rallier Fécamp, il décide de faire route sur Dieppe. Il n'y parvient pas, le navire est trop lourd, peu manœuvrable et avec un équipage réduit. Le Saint-Simon ne s'élève plus à la lame. A 13 h 30, il est devant Saint Valéry en Caux et se laisse porter sur Ailly. A 17 h 00, les conditions sont insupportables et le navire n'est plus du tout maîtrisé. Le Saint-Simon va être abandonné. Auparavant, le Capitaine y met le feu pour le détruire afin qu'il ne gêne pas la navigation dans cette zone. L'équipage embarque sur un doris et une chaloupe, et les marins seront recueillis par un navire dieppois ROCO 803 à qui les marins du voiliers doivent leur salut.
Le Saint-Simon coule donc au large de Saint-Valéry-en-Caux le 11 octobre 1926. Ce naufrage ne fera aucune victime sur les 13 membres d'équipage du navire. Le témoignage du capitaine sera relaté dans la presse locale, notamment dans le Journal de Fécamp, le journal de Rouen.
HIVER - PRINTEMPS - ETE 2004 ETAT D'AVANCEMENT DES RECHERCHES
Suite aux nombreuses communications dans la presse indiquant que nous étions à la recherche du SAINT-SIMON plusieurs personnes intéressées par le sujet se sont manifestées et nous ont contactés. Ce fût tout d'abord Madame DESJARDINS conservatrice du Musée des Terre-neuvas de Fécamp, puis Monsieur Etienne BERNET représentant l'Association Fécamp/Terre-Neuve nous ont communiqué de nombreux éléments permettant d'étudier avec précision l'histoire du SAINT-SIMON.
L'âme des terre-neuvas se retrouve aussi au delà du port de Fécamp, lorsque l'on commence à rentrer dans les terres. C'est blottie bien au chaud, dans un fort bel atelier de peinture, qu'une superbe maquette du SAINT-SIMON a jeté son ancre pour y couler des jours paisibles. Sous sa cloche de verre, l'objet trône au milieu des toiles de Jean LAPERDRIX, un autre amoureux de la mer. Quiétude et sérénité, loin du tumulte des tempêtes et des souffrances, ce SAINT-SIMON miniature continue à "voguer" dans la mémoire des hommes.
Maquette du SAINT-SIMON Crédit photo GRIEME avec l'aimable autorisation de Mr J. LAPERDRIX
Parmi nos rencontres....... Monsieur "MARCHAND", fils d'un marin bulotier qui a participé à la campagne de 1921 sous le commandement du Capitaine Gustave LEDUN.
Enfin, très récemment, le GRIEME a eu la grande joie de rencontrer la fille du capitaine Félix Desjardins qui commanda le SAINT-SIMON de 1912 à 1913. Cette élégante "jeune dame" née quand son papa était à Terre-Neuve sur le SAINT-SIMON nous a révélé quelques secrets sur Félix Desjardins.
Coté recherches en mer, un pêcheur de Quiberville sur Mer , Jean-Claude RIDEL, nous a contacté pour nous indiquer qu'il avait remonté dans ses filets une petite pièce de bois munie d'un clou en cuivre. L'intérêt majeur de cette trouvaille résidence dans le fait que notre ami pêcheur a trouvé cette objet dans la zone supposée être celle du naufrage du SAINT-SIMON. Une analyse de l'objet remonté en question a permis à l'un des amis du GRIEME, spécialiste en archéologie maritime, Jean-Pierre Joncheray de considérer cette "piste" comme étant très intéressante. Jean-Pierre nous a vivement encouragé à poursuivre nos investigations et à plonger dans la zone où la découverte a été faite.
Trois plongées ont donc été effectuées. Malgré une visibilité des plus restreinte, nous avons bien localisé une épave. Celle-ci est en bois et elle est complètement ensablée. Seules les structures métalliques et quelques éléments de l'armement comme les ancres à jas mobiles, chaînes et treuils étaient apparents. De nombreux caps de moutons et poulies jonchent le sable ainsi qu'un cabestan à main situé sur l'avant.
Il s'agit donc bien d'un voilier dont la longueur approximative avoisine les 35/40 mètres (l'arrière disparaît dans le sable). Sa largeur fut quand a elle déterminée avec précision : 9 mètres (la largeur du SAINT-SIMON).
Le pont en bois, à ras du sable, est constitué de grosses poutres. Nous n'avons pas noté la présence de moteur, ni de chaudière mais une petite tuyauterie en cuivre. A "première vue" il y aurait probablement deux voire trois mâts mais la partie arrière est complètement ensablée.
De nombreuses briques réfractaires sont situées sur le tiers avant de l'épave (sans doute la cambuse). Nous avons noté des inscriptions sur ces briques qui indiquent qu'elles ont été fabriquées en France à CINQ-MARS LA PILE et à LANGEAIS aux établissements "Pierre Desouche" en Indre et Loire. Un contact avec la mairie de ces deux villes nous confirme bien que ces briqueteries existaient depuis le milieu du XVIIIème siècle et jusqu'en 1925.
L'absence d'étai sur les chaînes des ancres pourrait la dater au début du XIXème siècle, mais la présence d'un barbotin sur le cabestan la "positionne" plus précisément après 1850.
Les clous en cuivre, les cap de mouton et les nombreuses poulies tendent à prouver qu'il s'agit d'un type de voilier très traditionnel. La forte construction en bois du pont, très bien conservé, montre qu'il s'agit d'un pont de travail comme c'est le cas sur les bateaux de pêche au grand large. Il semblerait qu'il y ait une double structure pour la coque mais cela reste à confirmer.
EN CONCLUSION !
(Maquette du Saint-Simon construite par le père de Monsieur Jean-Pierre POLLET)
Nous pouvons affirmer qu'il s'agit bien d'un voilier de pêche du milieu XIXème début XXème siècle. Il possède au moins deux mâts et présente des traces d'incendie sur de nombreuses structures. La construction est française et les "pièces repérées" se situent tout à fait dans la zone de recherche où a coulé le SAINT-SIMON. Tout laisse don à penser qu'il s'agit bien de lui mais aucun élément probant nous en a apporté la preuve pour l'instant.
Une demande d'autorisation de sondage a donc été demandé aux Affaires Maritimes et au DRASSM.
Le mardi 6 juillet dernier, un important courrier est parvenu au GRIEME. En effet, le DRASSM a accordé une autorisation de sondage pour une période déterminée. Le GRIEME va donc organiser dans les meilleurs délais une campagne de fouilles. Celle-ci sera menée, avec méthode, sous la direction "technique" de Franck PINERANDA, membre du GRIEME Franck PINERANDA est "habitué" à ce type de recherches, il collabore régulièrement avec le DRASSM, notamment sur le chantier archéologique de LA NATIERE (Saint Malo). Franck a également travaillé avec Jean Pierre JONCHERAY sur plusieurs "fouilles".
Notre association va donc mettre en oeuvre les techniques adaptées afin de d"effectuer un travail sérieux et efficace. La préservation du site sera également l'une des préoccupations majeures de notre action. Films, photographies, croquis, et relevés seront réalisés. Le tout sera consigné et adressé au DRASSM.
Une campagne de communication via les médias sera mise en oeuvre en fonction du résultat des investigations. Le GRIEME travaillera en collaboration avec les clubs de Bihorel (GCOB) et Saint Valéry en Caux ( PVCA)
SUR LES TRACES DU SAINT-SIMON... COMMENT TOUT A COMMENCE POUR LE GRIEME ?
Tout commence en Juin/Juillet 2003, lors de la dernière ARMADA de ROUEN. C'est en s'apercevant de l'intérêt que portent les normands à leur patrimoine maritime notamment au travers du Marité (Goélette construite à Fécamp) que l'attention du GRIEME s'est dirigée vers le Saint-Simon.
En effet, nous savons que ce navire a coulé dans les eaux de la Côte d'Albâtre. Cependant, les positions relatives au naufrage du navire sont imprécises. Sur les cartes, certaines données doivent être contrôlées et confirmées afin de d'établir le lieu exact du naufrage et ainsi retrouver le Saint-Simon.
Alors, c'est une partie de l'histoire de notre région que nous pourrons tenter de reconstituer. C'est l'esprit des terre-neuviers, des pêcheurs de morues, la vie de familles entières de marins, l'âme même de Fécamp qui repose avec le Saint-Simon . Raconter l'histoire de ce navire, c'est également rendre une juste place au dur travail des pêcheurs qui partaient pour de longs mois, au péril de leur vie, sur les bancs de Terre-Neuve, afin d'y ramener "l'or blanc - les morues".
Il faut rappeler que le Marité a navigué avec le Saint-Simon en 1925. La dernière campagne de pêche pour le Saint-Simon et la deuxième pour le Marité. Deux familiers de Fécamp, deux destins différents, deux histoires passionnantes. Évoquer les terre-neuvas c'est également se souvenir des hommes qui feront la réputation de Fécamp. C'est aussi et enfin, ne jamais oublier, garder les traces de la mémoire et perpétuer le souvenir en le portant à la connaissance et au regard de tous comme le fait le Musée des Terre-Neuvas de Fécamp.
Fécamp porte encore les marques de ce passé et même si elles sont aujourd'hui un peu moins visibles, il n'en demeure pas moins qu'elles restent bien réelles et profondes. Que cela soit du haut de la falaise où domine Notre Dame du Salut qui veille sur les marins qui s'éloignent, ou au plus près de la mer, comme au Musée des Terres-Neuvas qui abrite les souvenirs de ce port de pêche et de sa fabuleuse histoire. La ville marque ainsi son attachement à sa vocation maritime.
C'est ainsi que naît, au GRIEME, l'idée de retrouver la trace du Saint-Simon
Statue de Notre Dame du Salut - Falaise de Fécamp
RECIT DE PLONGEE
La vie c’est simple comme un coup de fil, c’est bien connu. D’ailleurs tout commence par un appel téléphonique de notre Président TAM pour nous proposer de plonger avec lui ce dimanche 14 septembre 2003, le bateau du GCOB étant quasiment complet cela libérera de la place. C’est donc avec grand plaisir qu’Hélène et moi même avons accepté l’invitation de @rné, sachant qu’il est toujours agréable de plonger avec les amis membres du GRIEME.
13 Septembre, alors qu’Hélène et moi profitons des rayons du soleil de l’été indien, nous rencontrons Dominique dans la principale rue commerçante de ROUEN. Toujours ravi de pouvoir échanger avec un président du GRIEME, nous nous lançons dans la conversation de la pluie et du beau temps. C’est alors que le portable de DOM sonne. Il semble que cela soit notre bon @rné qui invite également DOM pour la plongée du dimanche. Super, nous serons donc 5 membres du GRIEME à partager cette plongée qui s’annonce sous les meilleurs auspices, car la météo est prometteuse et le coefficient de marée tout à fait raisonnable (91). Ultime recommandation de notre bon @rné : départ impératif du bateau à 8 H 00. Quand on connaît notre homme, il est bon d’être ponctuel ! Qu’à cela ne tienne, nous le serons.
C’est ainsi qu’à 5 H 45, le radio réveil nous tire d’un doux sommeil. Vite debout, nous avalons péniblement le petit-déjeuner qui ne passe que moyennement du fait d’une heure inhabituelle. Hélène s’est chargée de confectionner la veille quiche, tarte au thon et autres agapes pour le repas du midi. DOM complétant de son côté ce repas par les fromages, quelques bouteilles de cidre et la charcuterie.
Un dernier tour de clé dans la serrure, un rapide coup d’œil sur la montre, ouf nous sommes dans les temps. Le matériel ayant été chargé la veille dans la voiture, il ne reste plus qu’à démarrer et prendre la direction de la côte. L’autoroute est déserte en ce dimanche matin, et nous arrivons à DIEPPE avec un peu en avance. La ville est encore endormie. Quelques joggers courageux profitent déjà du soleil qui se montre fort généreux de si bon matin. Alors que nous garons la voiture au plus près de la passerelle d’accès au quai, j’aperçois un véhicule affublé de l’autocollant du GRIEME. Mais à qui peut bien appartenir cette voiture. Ma curiosité va rapidement trouver réponse en la personne de Stéphane, le patron du restaurant LE FESTIVAL, l’un des quartiers généraux de notre association dans cette belle ville de DIEPPE. Connaissant l’homme acharné du travail, nous imaginons qu’il est prêt à la tâche, mais très vite nous apprenons qu’il sera de la plongée sur MANATEE, @rné l’ayant également invité à se joindre au groupe. Notre homme affiche un visage réjouit à l’idée de s’évader quelques heures de la pression de la clientèle pour assouvir sa passion avec le GRIEME.
Alors que je saisi Hélène par les épaules pour lui réclamer un peu de douceur, vision étrange que celle qui surgit sous nos yeux. François, un autre président du GRIEME. nous congratule d’un signe amical et d’un large sourire. Mais que fait il ici, ce n’est pas un habitué de ce secteur, notre ami fréquentant plus volontiers la zone de ST VALERY. Nous nous dirigeons vers lui et le questionnons immédiatement sur sa présence. Décidément, cela devient étrange, nous qui pensions alléger , le bateau du "j’GOB", nous voici dans un groupe qui grossit à vue d’œil.
Notre bon François a également été contacté par @rné afin de plonger lui aussi, à partir de MANATEE. C’est avec grand plaisir que nous partagerons les nouvelles aventures du jour. Notre président SEX et VIDEO semble bizarrement pressé d’y aller. Il débarque déjà son matériel, alors qu’Hélène et moi saluons DOM qui vient d’arriver. A peine le regard tourné dans une autre qu’une nouvelle tête connue apparaît. Surprise, OLIVIER (l’un des co-inventeurs de la cloche du BERKELEY) est également présent. Probablement va t-il rejoindre les plongeurs du GCOB pour la sortie club. Que nenni, l’homme nous apprend qu’il a également été invité par @rné pour une plongée dominicale à bord de MANATEE. Nouvel étonnement de satisfaction, l’équipe se complète d’un nouveau membre fort sympathique.
Dans toutes ces surprises, nous avons oublié l’heure, essentiel quant il s’agit de @rné. L’homme ne plaisante pas avec les horaires et il est préférable de se conformer à ses indications, qui du reste sont souvent justifiées.
8 H 00, alors que les plongeurs de la sortie club sont déjà quasiment tous arrivés, notre groupe se sent orphelin. Pas de @rné dans les parages ! Chacun se fait un malin plaisir à chambrer l’absent… qui de vanter notre ami et sa rigueur prise en défaut, qui de dire qu’il s’agit probablement de PRISCA qui aura éprouvée les pires difficultés pour respecter ce rendez-vous matinal. Alors que notre matériel est déjà descendu au pied de MANATEE, la voiture de notre hôte se profile à l’horizon. Fidèle à lui même, l’homme se gare comme un cochon et sors de son véhicule en affichant un air réjouis. Tout au plus a t-il été agacé par une bouteille ayant jouée la fille de l’air pendant la nuit, ce qui l’a obligé à repasser par le local club afin de remplir la précieuse bonbonne. Prisca semble bien éveillée et EMMA, la petite de René ferme la marche.
@RNE semble de bonne humeur, le visage radieux il salue l’équipe impatiente d’entendre la rituelle autorisation d’accès à bord. Aussitôt celle-ci est-elle accordée que chacun s’affaire à charger le matériel sur l’espace arrière du bateau. Les consignes de René tombent les unes derrière les autres, les blocs ici, les sacs là, ne mettez rien de ce côté, laissez cet espace libre, etc.…. Tout l’équipe charge rapidement ses petites affaires pendant que FRANCOIS, caméra à la main, immortalise les sourires, les clins d’œil et les bons mots des uns et des autres.
Ne sachant plus très bien ce qui se passe, ou nous allons précisément, sur quoi nous allons plonger, je m’évade quelques instants et remonte vers le quai haut. J’y rencontre un plongeur du GASM avec qui j’échange trois mots sur le temps, les épaves du coin. Un coup d’œil sur la montre pour m’apercevoir que je parle depuis 5 minutes avec mon interlocuteur. Je le quitte rapidement pour me diriger vers le bateau. Plus de MANATEE à quai. J’aperçois le bateau qui m’attends, prêt à partir. Je courre à bonne allure pour rejoindre l’équipe et saute rapidement à bord. Aussitôt le navire fait mouvement. Je n’ose croiser le regard de @rné qui ne va pas manquer de m’apostropher "Ou t’étais ?". Je lui bredouille trois mots pour lui dire que je parlais avec un plongeur. Mon interlocuteur me gratifie d’une remarque que je ne conteste pas… "Touriste !", mais je sais que l’homme n’est pas rancunier et que de surcroît il a raison, j’acquiesce donc mollement.
Le bateau a quitté le port et file maintenant à bonne allure vers le site de plongée. Mais quel est ce site ? A vrai dire, certains semblent ne pas le savoir, d’autres arbore un large sourire, curieux ! C’est donc à @rné que reviens l’initiative de révéler vers quel lieu inconnu nous allons nous immerger. Il est vrai que beaucoup de mystère plane autour de cette sortie. Le côté malicieux de notre bon @rné laisse présager que la surprise sera de taille. La manière dont il a préparé l’invitation envers chacun d’entre nous n’est sûrement pas anodine et il y a fort à parier que nous ne serons pas déçus. Encore quelques minutes et le voile va se lever… pour de nouvelles immersions. Laissons le tranquillement nous révéler le déroulement des opérations. A n’en pas douter cela ne saurait tarder.
Prisca vient de prendre les commandes de MANATEE laissant René libre pour nous annoncer le programme ! " Nous allons plonger aujourd’hui sur un vieux voilier en bois que peu de plongeurs connaissent. Pour cette première il va falloir se conformer à un timing que je vais vous expliquer". Et notre homme se lance dans les explications détaillées du déroulement des choses. Les palanquées, l’ordre d’immersion, comment René et François plongeront les premiers pour assurer que nous sommes bien sur le voilier. Comment ils assureront le mouillage, remonteront pour nous redonner la bouée afin de réduire le bout. René désigne ensuite les palanquées : Hélène, Dominique et Pascal suivront. Ensuite viendront Prisca, Stéphane et Olivier. Nous resterons tous au fond ensemble, puis nous regrouperons au mouillage pour terminer ensemble notre remontée.
Pendant que @rné et Stéphane préparent un bout dont on ne sait à quoi il servira, René continue à dispenser ses consignes tout en insistant sur le fait de ne pas traîner dès qu’il sera remonté. Pour l’instant, nous devons encore patienter, car notre facétieux Président TAM a également donné rendez-vous à l’un de ses amis pêcheur. Quelle est donc cette épave qui requiert une telle organisation ? L’impatience va grandissante et il nous tarde de découvrir cette nouvelle carcasse.
Pendant que le bateau passe Quiberville, les moteurs ralentissent et MANATEE amorce un virage sur la droite. Il semble que nous soyons à proximité du point de rencontre avec notre ami, le pêcheur.
De quel ampleur sera la découverte…. Un navire en bois est plutôt chose rare dans notre région et il semble que @rné ait une nouvelle fois, mis la main sur une perle rare. Et puis quelle sera la visibilité, aujourd’hui le coefficient est de 91. Le vent est léger et le soleil inonde le ciel d’une léger voile blanc. Pourrons nous procéder à une quelconque identification, des mesures seront elles possible, des parties significatives seront elles reconnaissables ? Autant de questions que certains d’entre nous ruminent dans leur tête. Nous sentons le moment comme exceptionnel et rare. Que sera la réalité et cette plongée livrera t elle son lot d’émotion ? Encore quelques minutes et la réponse tombera.
Çà y est, nous sommes ! Les amers, le G.P.S. et le sondeur semblent être unanimes pour désigner le point comme étant le bon. @RNE hurle l’ordre de larguer le mouillage que Stéphane avait préparé. La bouée orange abandonne le navire et MANATEE poursuit sa course doucement. Notre rendez-vous est à l’heure fixée par René. Les équipages se saluent mutuellement et René engage la conversation avec la patron-pêcheur qui doit nous aider à nous positionner correctement sur l’épave. Les deux « capitaines » s’entretiennent de notre affaire sans que je n’y prête plus d’attention.
Les détails de la localisation réglés, il ne reste plus qu’à espérer que le largage aura été efficace et précis. Pendant que René se prépare rapidement, l’ensemble des autres plongeurs commencent à fouiller dans les sacs de plongée. La place arrière est laissée libre pour l’évolution des « grenouilles » prêtent à bondir. René est paré à sauter. Prisca approche le bateau au plus près de la bouée, encore quelques manœuvres sous l’œil attentif de René qui sait tout à fait ou il veut que notre amie le positionne. "Arrière, encore, stop…. " Ce seront les derniers ordres de RENE avant que celui ne disparaisse sous le vert clair de La Manche.
L’attente sera t-elle longue, insupportable ? Alors que les minutes s’écoulent. Un bateau de pêcheur inconnu vient mouiller quelques bouées dans les parages. Hasard ou prise de point de repère ? Prisca commence à s ‘énerver, il faut que dire que @rné et en dessous, et que nous attendons sa remontée. Un regard sur l’horizon pour voir si notre messager est de retour. A bord, nous nous posons la question de faire déguerpir cet intrus en lui signifiant le pavillon de plongée déployé sur le haut de MANATEE. Prisca sent sa colère monter un peu plus, alors que le bateau quitte la zone presque aussi vite qu’il est arrivé. Un cri retentit à plusieurs dizaines de mètres, c’est René qui est à côté de la bouée orange que nous avons largué. MANATEE se dirige dans sa direction pour le récupérer, pendant ce temps les prochains plongeurs se préparent .
Ca y est, notre palanquée est prête à se jeter à l’eau. J’invite Dominique à partir le premier, Hélène se calera derrière et je fermerai la marche. Premier saut de Dominique qui saisi le bout qui mène à la bouée du mouillage. Hélène est également à l’eau et je la suis de près afin de rester groupé. Un contrôle rapide en surface, un vidage de masque de dernière minute et j’amorce mon canard direction le fond. Je distingue Hélène devant moi qui, à son habitude, se déhale prestement. Au fur et à mesure de la descente, je procède à ma « check liste » rituelle ; je repositionne correctement le phare dans la stab, resserre les sangles de mes palmes, vide complètement le gilet et enfin replace correctement les plombs sur la ceinture.
Le vert clair laisse la place à un vert plus foncé. La lumière s’estompe progressivement. Quelques particules sont visibles, mais rien de gênant. La température de l’eau est tout à fait agréable et je sens que la plongée le sera aussi. Nous voilà maintenant tous les 3 au fond.
Premier constat, la visibilité n’est pas exceptionnelle, mais nous avons connu largement pire. Quelques secondes nous permettent de scruter les alentours. Nous constatons immédiatement que @rné nous a positionné « pile-poil » sur l’épave, ce qui est bien entendu le cas. Le temps de prendre mes repères, je sens que ma palme est tirée vers l’arrière. Je me retourne et j’aperçois Dominique qui m’invite partir dans une direction. A peine l’ai-je regardé que je ressens un nouveau tiraillement de palme. Autre regard, autre plongeur, c’est Hélène qui me propose la direction diamétralement opposée. Embarras du choix, je reste quelques secondes à me demander où partir. C’est alors que surgit @rné qui doit probablement se demander ce que nous « bricolons » au mouillage.
L’homme nous invite à le suivre et nous amène sur un amas difforme dont nous ne distinguons pas très bien les contours. Notre guide s’arrête brutalement et pointe son doigt vers le bas. Aussitôt nos regards suivent la zone indiquée. Nous approchons davantage du point à découvrir… et à ce moment la surprise est de taille, énorme devrais-je dire, incroyable même ! Je ne suis pas sûr de voir ce que je vois et pourtant la forme est suffisamment caractéristique pour ne pas douter. J’écarquille les yeux, jamais je n’aurai imaginé pouvoir admirer un tel objet dans son environnement naturel. Je sens mon cœur s’accélérer, non pas à cause de la profondeur, mais bien par l’excitation qui m’envahit. Nous vivons des minutes exceptionnelles. Je change légèrement d’angle pour être bien certain de ne pas me tromper. Non, je n’ai pas la berlue. François, déjà sur les lieux depuis un moment, est fixé sur ces quelques mètres carrés. Les deux phares de sa caméra sous-marine donnent un relief particulier à cet incroyable objet dont je ne parviens toujours pas à croire qu’il est là, sous nos yeux, à portée de la main. Je saisis à mon tour mon MARES pour bien mettre l’objet en lumière. Nous sommes maintenant 5 plongeurs autour de cette merveille, l’entourant de nos regards et de notre présence. François m’invite à couper ma source lumineuse car visiblement cela le gêne dans sa prise de vue.
Le cadeau de notre ami René est immense et je commence à mieux saisir les raisons de toute cette organisation précise et minutée. Nous ne sommes pourtant pas au bout de nos surprises. Je n’ose croire que je vais pouvoir poser la main sur cet objet aussi noble, aussi recherché, aussi convoité par toute la famille des plongeurs d’épaves. Ces minutes gravent progressivement dans mon esprit la forme, la beauté et la grâce de ce qui m’est offert d’admirer. Dominique en profite pour fixer sur notre appareil sous-marin numérique la merveille en question. Conscient de vivre un moment unique qui ne se représentera probablement pas de si tôt je dirige un regard complice vers Hélène.
Nos yeux sont remplis d’étonnement, d’entendement et de bonheur. Il n’est plus belle chose qu’un couple plongeur puisse voir et toucher ensemble sous les eaux, et c’est en Manche-Est que notre ami René nous fait don de cette incroyable vision.
Jamais dans mes rêves les plus audacieux j’aurai imaginé pouvoir réellement plonger sur un « Vieux Voilier » en bois et surtout y découvrir et caresser une partie de son âme, son objet le plus symbolique : sa cloche.
Après quelques minutes d’intense émotion, nous engageons l’exploration du site. Je ne saurai plus décrire avec exactitude le reste de la plongée. Probablement touché par la grâce de la cloche, je me suis émerveillé devant une ancre à jas d’une taille imposante. Posée à plat sur le sable, ses dimensions laissaient à supposer que le navire qui l’a portée ne devait pas être un vulgaire canot. Je suis resté assez longuement devant cette pointe remontant vers la surface. Je me suis rappelé l’ancre du Roraima en Martinique car la vision en était fort proche. La comparaison m’a aussitôt effleuré l’esprit bien que l’épave de St Pierre n’ait rien de commun avec le spectacle du jour.
Je me souviens encore avoir tourné autour d’un guideau, avoir plané sur de nombreuses pièces de bois. Je me rappelle m’être avancé sur ce qui pouvait être la proue de ce voilier. Je revois encore distinctement deux écubiers, une seconde ancre posée à plat, des morceaux de chaînes et de nombreuses pièces de métal, peut-être des parties de coque. J’ai également été très impressionné par ce bouquet de tiges de couleur marron, lisses et douces qui montaient et ondulaient vers l’avant du navire. Étaient- ce des éléments du navire ? Difficile à dire. Je me souviens aussi que Dominique s’est longuement appliqué à photographier plusieurs objets, sortes de têtes dont on distinguait particulièrement les deux yeux, le nez et la bouche. Je me suis pris à penser qu’ils pouvaient être les gardiens de l’épave. C’est plus tard que j’apprendrai qu’il s’agissait de cap de mouton dans lesquels passaient les bouts des voiles.
Enfin je me souvient être passé le long de sorte de membrures de plusieurs dizaines de centimètres de haut, remontant vers la surface et espacés de quelques mètres les uns des autres.
Je me souviens aussi avoir entendu à plusieurs reprises, les efforts prononcé et persistant d’un moteur en plein effort à moins que cela ne fusse les murmures de l’épave qui livrait son secret, remettant son histoire entre les mains des hommes. Je me souviens avoir laissé une pensée émue pour « Nadia » et Frédo et puis je me souviens m’être fait doucement happé par cette épave. Après s’être offerte, elle s’en est allé calmement, voilant la visibilité comme pour disparaître paisiblement. Était-ce le signe d’un retour proche vers la réalité, comme la fin d’un rêve.... De tout cela, je me souviens fort bien. La seule chose dont je ne parviens pas à me souvenir, c’est d’avoir jamais assisté à un tel spectacle, d’une si grande beauté, d’une telle émotion.
Globalement, cette épave laisse une incroyable sensation de bonheur. Le sentiment d’être parmi les premiers à la découvrir après tant d’années de solitude. L’impression que cette visite est une sorte de clin d’œil au temps et aux hommes. Malgré un ensablement évident, ce Vieux Voilier invite à de nouvelles rencontres. Le mystère qui plane autour de son identité tient le plongeur en respect et attise sa curiosité. Comme pour se préserver de l’assaut répété des marées et des courants violents de La Manche, une grande partie de l’épave s’est enveloppée dans une gangue minérale protectrice. Dernière coquetterie avant l’outrage des âges ou instinct d’une renaissance espérée. Quoi qu’il en soit, passé et présent se sont rejoint grâce à la volonté des hommes et à la magie du destin. Ce que la mer à pris lors de la catastrophe du naufrage, est aujourd’hui suggéré, rendu, offert par cette même mer. Signe du hasard, patience d’une passion, quelque qu’en soit la raison, c’est avec honneur et humilité que nous partageons et recevons cette rencontre.
Nulle offense des lieux n’est envisageable et l’offrande de celui qui nous a mené jusqu’à ce Vieux Voilier marque l’inclinaison et le respect. Seul l’esprit de celui qui vibre au contact de ces fantômes, sait combien il est important de faire jaillir à la lumière une histoire retrouvée. Alors le Vieux Voilier pardonnera et reposera définitivement dans la mémoire des hommes. Il ne restera plus alors qu’à fermer les yeux pour tenter de mieux percevoir le passé de cette vieille carcasse. Imaginer la majestueuse beauté de ce navire filant sur la mer…
Merci à toi René Pascal CANNESSANT- ROTOMAGUS (Plongeur et webmaster au GRIEME) – Septembre 2003 Dessins de Michel TORCHE - GRIEME
CHRONIQUE D'UNE DECOUVERTE ANNONCEE
Etude du Saint-Simon par le GRIEME
sous la direction de Franck Pineranda responsable de la fouille
Samedi 4 septembre 2004 Enfin ! le sondage va pouvoir enfin commencer, notre premier sondage !
Si l’histoire de la découverte de cette épave démarre il y a un peu plus de trois ans, en 2003, au cours d’une de ses immersions de repérage, René découvre ce qu’il lui semble être la "cloche" du navire. Mais, la plongée de ce jour de novembre ne lui donnera pas suffisamment de temps pour aller "au bout" de sa rencontre. René reviendra le lendemain pour confirmer que ce "morceau" aperçu sur quelques centimètres est bien une cloche.
Dès lors, les choses s’accélèrent, car même si cette épave déclarée en 1927 par le SHOM ne se situe pas exactement aux coordonnées "officielles", il faut néanmoins s’assurer que cet objet ne "disparaîtra" pas.
Appels téléphoniques, courriers, déclarations, contacts divers, nous voici, quelques mois plus tard, en juillet 2004. L'’autorisation tant attendue du DRASSM arrive au courrier. Nous avons jusqu’au 30 septembre pour faire ce sondage qui nous est accordé. Mais surtout nous avons une autorisation spécifique qui est celle de remonter la cloche. Alors, SAINT SIMON ou pas SAINT-SIMON ?
En ce 4 septembre, le groupe n’est pas encore au complet. Les 2 plongées du jour seront consacrées à préparer le terrain. La visibilité n’est pas des meilleures, 2 à 3 mètres, pas plus. Chacun s’imprègne du site, de la position des éléments principaux : les ancres, le cabestan et ces caps de moutons qui s’alignent sur le tribord du gisement…
Dimanche 5 septembre, une belle journée s'annonce et le groupe est quasiment rassemblé. Le responsable de ce sondage, Franck décide avec René qu’il est temps de passer au "sauvetage de l’objet". La visibilité s’est quelque peu améliorée, 5 à 6 mètres, et cela est suffisant pour François, Michel et Prisca qui préparent le matériel vidéo et l’éclairage nécessaire pour ne rien rater de cette opération.
Chacun se voit attribuer un rôle précis et il n’y aura pas 2 prises de vues. Après cette première plongée matinale, par un petit coefficient sans courant, il est décidé de "parachuter" (faire remonter) l’objet durant la deuxième plongée qui aura lieue à 14 heures. Le soleil est de la partie et nous plongerons sur un fond qui n’excèdera pas les -24 mètres.
René est maître d’œuvre et Franck coordinateur. François M. à la caméra, Prisca et Michel les éclairagistes, Hélène et Pascal les préposés aux parachutes, Stéphane et François B. aideront René à désensabler l’objet ainsi que Gérard qui s’assurera que rien ne gêne dans le périmètre défini.
"La surface" est, elle aussi, prête ! Car si l’objet est attendu, sa réception peut poser problème. Le bateau de Jean Claude R. est là en cas de problème imprévu. Sans Jean-Claude, cet objet serait peut être encore, à ce jour, dans l’oubli. Même si cette épave prend aujourd'hui une importance pour le patrimoine collectif, il n'en demeure pas moins qu'il est à l’origine, l’inventeur de cette cloche. C’est dans ses filets que sont remontés les premiers indices, des clous en bronze. La présence de Jean-Claude en cet endroit est une sorte d'aboutissement.
(Émerveillement devant cet objet magique : la cloche du Saint-Simon ?)
Quatorze heure, l'ensemble des acteurs est à leur poste. René et Franck assurent l’objet, les parachutes se mettent en place. Une forme se dessine parfaitement, il s’agit bien d’une cloche, mais de quelle dimension ! Le bras de levier gêne quelque peu à la manœuvre d'extraction. Mais en quelques mouvements habiles et maîtrisées, la cloche flotte maintenant au dessus du SAINT-SIMON. Insufflant encore un peu plus d'air dans le parachute, l ‘ascension va commencer : - 22 m, - 20 m, - 18 m... l'objet quitte progressivement le lit de sable et de bois qui était le sien. Chaque plongeur ressent cette émotion intense de voir s'arracher à l'oubli une partie de la mémoire des "forçats de la mer", les terres-neuviers. Plus que quelques mètres, la clarté se fait maintenant plus grande. Enfin arrive le moment de "renaître " à l'air libre et de s'offrir aux regards de l'équipe de surface. Les craintes s'estompent légèrement. Cependant Jean-Claude, aidé de son matelot, assurent la prise. Le vire-filets entre en action et l’objet se dessine maintenant précisément, d'une taille démesurée ! Mais retrouverons nous un nom sur ce qui est désormais formellement identifié comme une cloche conséquente ?
Lundi 6 septembre 2004 la météo est capricieuse : autant le soleil est radieux en ce jour, autant le vent souffle. Un nord-est est établit en force 5/6, et la sortie du port de Dieppe ne nous est pas conseillée par le sémaphore. Alors la journée s’organise autour de ce qui est déjà accomplit. René décide donc de commencer le décapage de la cloche. Le reste de l’équipe, au complet à ce jour, organise et définit la suite des fouilles. Les équipes se forment, les tâches sont attribuées. A la première fenêtre météo accessible, le travail sérieux recommence. SAINT SIMON ou pas, un sondage nous attend et nous espérons une communication téléphonique de René ! Mais nous ne serons pas contacté avant 18 h ! Puis, un bref message sur le téléphone mobile d’Yvon pour nous convier à un rendez vous sur internet. Nous filons droit au local de réunion et démarrons l'ordinateur.
Instant d'émotion ou René TAMARELLE découvre un nom... Saint-Simon !
Alors, une chose incroyable va se produire en directe... René à 80 kilomètres de DIEPPE, nous dévoile progressivement, photos après photos les lettres composant le nom inscrit sur la cloche. Ainsi peut-on lire de droite à gauche et de bas en haut :
9, 9, 8, 1 . P, M, A, C, ? ? N, O, ? ?
Farce de notre ami qui prolonge un suspens insoutenable à nos yeux. Puis un long silence....long, trop long et soudain, une nouvelle photo avec les lettres manquantes :
E, F pour la deuxième ligne (FECAMP) M, I, S_ T, S (SAINT SIMON)
Le doute n'est plus permis..... c’est gagné, c’est bien lui, le SAINT SIMON se dévoile enfin ! La joie est à son comble, les appels téléphoniques fusent dans tous les sens, qui pour avertir les proches, les amis, la famille, mais aussi les partenaires presse et tous ceux qui ont aidé le GRIEME dans sa quête. Un seul message revient inlassablement : SAINT SIMON, c’est bien lui !
La soirée sera une moment de fête, mais le travail ne fait que commencer, et le bulletin météo est attendu avec impatience : mardi 7, BMS se poursuit avec un vent force 7/8 de secteur N.E. Pas question de sortir, les 9 milles nautiques a parcourir dans le N.O. sont trop risqués par un vent de cette ampleur. Alors en ce mardi, repos forcé !
Mercredi 8 septembre 6 h 30, le téléphone sonne ! René et Franck décide de reprendre le sondage, la météo annonce une accalmie et le temps nous est compté. Alors à 9h, rendez vous au port . Le navire amiral "MANATEE" nous attend, et il en sera de même jusqu'au samedi 11. A raison de 2 plongées par jour, l’épave sera dimensionnée, les éléments principaux implantés par un travail de précision. La vidéo tournera à chaque plongée et les photographes se délecteront de pouvoir mettre en boîte ce Terre-Neuvier perdu depuis 78 ans !
(Mission accomplie pour les plongeurs du GRIEME)
Au dernier jour du sondage, les clubs voisins et amis du GRIEME seront conviés à découvrir le site. Le GCOB, PVCA et OBJECTIF MER accompagnés de quelques uns de leurs adhérents découvriront leur première épave en bois mise à jour en cette année 2004 par le GRIEME et la complicité de Jean Claude R., pêcheur local sans qui cette aventure ne serait pas à ce jour.
D’autres découvertes restent à faire en ce milieu hostile qu’est La Manche. Les quelques cent kilomètres de côte de notre département recèlent pas moins de 800 épaves que le GRIEME essai de répertorier et d'inventorier.
Alors si l’aventure vous tente, découvrez notre premier ouvrage, "La Saga des épaves de la Côte d’Albâtre" et retrouvez l’histoire complète du SAINT SIMON dans notre prochain ouvrage à paraître prochainement.
RAPPORT OFFICIEL DE FOUILLE SUR LE SAINT-SIMON
Le fait est suffisament rare pour que vous preniez le temps de prendre connaissance de ce rapport. En effet, le GRIEME vous propose de découvrir le document officiel de la fouille tel qu'il a été adressé au DRASSM. Vous découvrirez une 'approche plus "normée" des travaux réalisés sur le Saint-Simon qui est à ce jour classé comme bien culturel maritime et soumis à réglementation spécifique de plongée.
Ce document a été réalisé par Franck PINERANDA, responsable de la fouille.
Rapport diffusé sur demande via notre formulaire de contact
(Franck Pineranda)
A LA RECHERCHE DU SAINT-SIMON - 3 MATS GOELETTE
Un reportage unique et rare dans la vie d'un plongeur... à découvrir absolument
Le navire enfin retrouvé !
SOURIRE DES TROIS DECOUVREURS Les découvreurs de la cloche du Saint-Simon
(Prisca MARESTER - René TAMARELLE - Gérard BONIN)
4 DECEMBRE 2004... RETOUR D'UNE "ENFANT PRODIGE"
Le GRIEME remet la cloche du SAINT-SIMON au Musée de Fécamp
C'est en compagnie des familles des marins du Saint-Simon, de Monsieur le Maire de Fécamp (Patrick JEANNE) et ses adjoints, de Madame DESJARDINS (Conservatrice du Musée), du patron pêcheur J.C. Ridel et de son épouse, de ses matelots que les membres du GRIEME s'étaient donné rendez-vous le 4 décembre dernier au Musée des terres-neuvas de Fécamp pour la remise de la cloche qui avait été remontée, en septembre dernier, de l'épave gisant au large de Veules les Roses.
Il régnait une ambiance chaleureuse et une émotion certaine autour de cet objet mythique qui, sans l'aide de pêcheurs locaux tels Jean Claude, n'aurait sans doute jamais revu sa terre natale.
(de droite à gauche, J.C. RIDEL et son équipage)
A l'occasion de cette manifestation, M. Laperdrix a également fait un don au Musée des Terre-Neuvas de Fécamp. En effet, c'est une superbe maquette du Saint-Simon qui rejoint ainsi la Cloche du voilier. M. LAPERDRIX avait reçu cet objet de l'un de ses oncles par alliance, un ancien capitaine du fameux voilier.
A noter également la présence des plusieurs membres des clubs de plongée du PVCA/GASEG, du GCOB ainsi que les représentants de l'association OBJECTIF MER.
Enfin, un invité d'honneur "cher" au cœur du GRIEME nous a fait la grande joie d'être présent à cette cérémonie. L'Amiral Jacque ZANG, ancien officier sur le destroyer La Combattante et l'un des survivants du naufrage de ce même navire. (Voir page spéciale sur notre site)
Le GRIEME confirme ainsi ses objectifs : plonger, identifier puis raconter ce patrimoine engloutis de la Côte d'Albâtre.
Retrouvez toute son équipe en 2005 avec la publication annoncée du second ouvrage, la Saga des épaves de la Côte d'Albâtre (Tome 2) où vous découvrirez une trentaine de navires tous aussi mystérieux les uns que les autres.
(La cloche du Saint-Simon) Poids 48 kgs - Hauteur 52 cm - Diamètre base 38 cm
(Le GRIEME et ses amis entourent la cloche du Saint-Simon)
SEQUENCE PHOTOS SUR LE SAINT-SIMON
BIBLIOGRAPHIE - A LIRE A VOIR A PROPOS DU SAINT-SIMON
A LIRE - A VOIR - A VISITER POUR MIEUX COMPRENDRE
"Fécamp 1900-1939" de Max LEMAITRE
"Le grand métier" de Jean RECHER
"Sauvé de l'oubli, Marité, voilier terre-neuvier" d'Etienne BERNET
"Galérien des Brumes" de René COUVENANT
"Les derniers voiliers morutiers français" de Louis LACROIX
"Cent ans de pêche à Terre-Neuve" de Léopold SOUBLIN
"Annales du patrimoine de Fécamp" Association Fécamp/Terre-Neuve
Le GRIEME remercie spécialement Prisca MARESTER et René TAMARELLE à l'origine de l'identification, de la mise à disposition de toutes les infrastructures et de l'organisation de la semaine et plongées
Association Fécamp/Terre-Neuve
DRASSM (Elisabeth VEYRAT et Michel L'HOUR)
Affaires Maritimes de Dieppe
Sémaphore militaire de Dieppe
Préfecture Maritime
Patron pêcheur du NEPTUNE Jean-Claude RIDEL et son équipage Yann HOUET et Baptiste PREVOST
Mme DESJARDINS et toute l'équipe du Musée des Terre-Neuvas de Fécamp
Messieurs Jack DAUSSY & Etienne BERNET - Louis LAPERDRIX
Madame DEPARIS et ses enfants
Monsieur MARCHAND
Anne et Jean-Pierre JONCHERAY (Conseillers archéologie)
Luc CARPENTIER de la Sté LC VINS de DIEPPE
GCOB
PVCA
OBJECTIF MER
Prises de vues sous-marines : F.MATHIEU - F.BEAUMONT & M.HUET
Reportage vidéo surface : France 3 Normandie A.MATHIAS/B.BELAMRI/P.JULIE/Y.DELAFORGE/Y.RUAULT/T.LEBERAY pour toute la précieuse aide qu'ils apportent dans nos recherches.
Stephane NOVICK pour la mise à disposition gracieuse du "Q.G." et de la restauration.
UN GRAND MERCI AUX MEDIAS (Article de Liberté Dimanche du 15 novembre 2003)
(Article de PARIS NORMANDIE du 22 novembre 2003)
LE COURRIER CAUCHOIS
mais aussi AUJOURD'HUI EN FRANCE
A DECOUVRIR EGALEMENT Association de promotion des "Amis du MARITE" présidée par Gérard DABOVILLE
Association des Terre-Neuvas de Fécamp La Richardais - Construction navale La construction navale sur la Rance
Vous voulez communiquer des informations complémentaires sur le Saint-Simon adressez votre correspondance à