WIKING 7

Le VP 1501 ou WIKING 7 sombre face à Etretat  !
Stationnée au HAVRE et à FÉCAMP, une flottille allemande décimée en partie en Normandie

 HISTOIRE - RECITS....

La 15ème flottille de patrouilleurs allemands, la 15 V.P. est constituée à STETTIN en septembre 1939 au moyen de bateaux de pêche réquisitionnés.

Elle arrive au Havre et à Fécamp le 23 septembre 1940. L’infrastructure du port de Fécamp ne pouvant lui assurer un ravitaillement total en carburant et en vivre, les navires les plus gros sont regroupés au Havre et accostés au quai Joannes-Couvert.

La codification des bateaux reprend les deux  premières lettres de l’unité (VP pour VORPOSTENBOOT signifiant Flotte d’accompagnement), le nombre 15 étant celui du numéro de la flottille, puis un autre nombre indiquant l’ordre d’arrivée du bâtiment dans la flottille (dans le cas présent 01).

Le rôle principal de la 15 VP est d’accompagner et de protéger les convois partant du Havre et de Cherbourg vers les ports de la Mer du nord. Les navires sont d’origines diverses :

 
 des chalutiers fécampois comme :

- le Vimy (V.1521)
- le Patrice II (V.1524)
- L’Eglantine (V.1525)

  ou encore d’anciens baleiniers allemands (RAU) comme

- Rau I,

  et des navires allemands comme :

- l’Empire Unitas 8 ( V.1512)

En 1942, la flottille est commandée par le Capitaine de Corvette Curd BERND dans son Q.G. de la villa Duglé à Fécamp. Elle perd quelques unités à cette période, mais les dommages sont plus nombreuses en 1944, surtout le 15 juin au cours du bombardement du Havre où sept navires des vingt et un qui compose la 15 VP. sont coulés par l’aviation alliée.

Au soir du 14 juin 1944, seul 21 navires de la 15 VP étaient au Havre. Ils étaient classé en 2 groupes :

Groupe A constitué des 9 navires suivants : V PA 1/V PA 3/V 1512 V PA2/V 1505/V 1506/V 1511 (coulé suite bombardement) V 1507 / II ( saute sur une mine devant Antifer) V 1509 (coulé à l’ouest du Havre suite à un combat naval)

Groupe B des 12 autre unités :  V 1530/V 1531/V 1532/V 1533/V 1534/V 1535/V 1536/V 1538/V 1539  V 1537/V1540/V 1541 (coulé suite bombardement)

Le 22 août 1944, les allemands évacuent leur personnel vers Tubingen et le 27 août au soir, les derniers navires quittent Le Havre et font escale à Fécamp où tous les bâtiments encore en état de marche sont rassemblés :

l’UJ 1431,

9 dragueurs légers de la 14 Raümbootflottille,

6 navires d’artillerie de la 8 Artillerieflotille,

2 chalutiers armés.

En septembre, l’unité est dissoute.

LE NAUFRAGE

Un seul navire identifié formellement à ce jour !

Plusieurs épaves de cette flottille sont plongées dans nos eaux entre Dieppe et Le Havre, mais une seule est vraiment identifiée. Il s’agit du VIKING 7 ou VP 1501 qui est coulé devant ETRETAT.

Dès leur sortie du port, ils sont attaqués par le destroyer (torpilleur) LA COMBATTANTE et le destroyer anglais TORNBOROUGH qui surveillent étroitement La Manche. Le port de Dieppe est atteint puis évacué lui aussi le 30 août.

Identification faite suite aux recoupements des écrits allemands de Erich GRONER, le VP 1501, (comme l’U.J. 1433 coulé non loin de là !) fût coulé le 27 septembre 1943 suite à un accrochage avec des M.T.B. (Vedettes lance-torpilles britanniques : Motor Torpedo Boat)

LISTE DES NAVIRES COMPOSANTS LA V.P. 15 (Date, cause et lieu du naufrage)

 

AMERS - CONDITIONS DE PLONGEES - INFOS DIVERSES

L’épave repose par 24 m à 30 m de fond en fonction des coefficients de marée. Elle est en 2 parties bien distinctes :

- La proue retournée avec le canon de 88 ensablé mais dont le mécanisme de visée est bien apparent,    

- la chaudière et le moteur distant d’une vingtaine de mètres et reliés à la proue par une des chaînes d’ancre qui est encore en poste sur la proue retournée.

(Chaudière et soupape de chaudière - Clichés Patrice Strazzera)

Le bastingage arrière est au niveau du sable, mais encore bien distinct tout comme certains éléments tels que les bittes d’amarrages.

Autour de ces 2 parties de l’épave on retrouve çà et là des morceaux du navire qui ne laissent aucun doute quand à la violence de l’explosion qui brisa le bâtiment en deux.  (Cliché Patrice Strazzera)

LE WIKING 7 CROQUE PAR LE GRIEME

 PHOTOS DU WIKING 7 AVEC LE GRIEME

Localisation (Points G.P.S. EURO 50) 49° 44’ 98 N et 00° 11’ 41 E

 INDICES - TRACES - HISTOIRE

En cherchant bien, on trouve toujours quelque chose pour identifier, même partiellement, une épave contemporaine. Souvent, un indice anodin au premier abord, se trouve être un révélateur intéressant et permet de dérouler une histoire plus complète.

Sur le Wiking 7, "un carreau" d'une apparente banalité va nous mener plus loin dans l'histoire de cette modeste pièce.

Examinez de plus près cette céramique anodine. Elle a été utilisée en revêtement de sol de salle d'eau vue son aspect rugueux antidérapant sur une de ses faces. Vous constaterez des traces de coup de feu d'incendie. Sur l'autre face, aprés avoir patiemment oté le ciment-colle au scalpel, on découvre clairement la marque de l'entreprise. Vous y verrez également le nom du village où cette céramique a été fabriquée : METTLACH - Ville allemande située sur la Sarre.

La mise en relief des marques de fabrique sont se révèle à l'aide de la mine de crayon noir. Elles sont au premier abord peu visibles. Un éclairage latéral de la face du carreau achevera de révéler un nom complet ! Il suffit ensuite d'interroger internet ou toute autre base de données ou biblihotèque, pour retrouver l'histoire de cette entreprise et de ses fabrications.

Nous vous livrons dans le fichier ci-après une page plus détaillée de l'aboutissement de cette recherche. Autant d'indices permettant d'identifier progressisvement ou formellement selon le cas l'objet trouvé sur telle ou telle épave.

Il ne faut donc jamais négliger aucun indice rencontré auprès d'une épave fût-il aussi banal qu'un simple carreau de céramique !

Accéder à quelques informations supplémentaires sur METTLACH

 BIBLIOGRAPHIE - A LIRE A VOIR

Retrouvez le "WIKING 7" dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albatre"
édité par le GRIEME
en vente par correspondance sur notre site internet.

Mais également sur l'ouvrage de Patrice Strazzera