FREMUR

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La Plongée
Remerciements

  • Nom : Fremur (ex Doggersbank)

  • Type : sablier

  • Nationalité : française

  • Construction : Chantiers Bodewes Shipyard Ltd Martenshoek au Pays-Bas

  • Propriétaire : TIMAC (Saint Malo)

  • Dimensions : longueur : 38 mètres - largeur : 6 mètres  

  • Tonnage : 208 tonneaux

  • Motorisation : moteur Bolnes 3 cylindres diesel de 180 CV

  • Vitesse : 9 nœuds

  • Naufrage :  lourdement chargé, sombre en 1972 par mer forte

  • Coordonnées géodésiques : non renseigné

  • Autres: Non Renseigné

Le Doggersbank

 

 

 

 

HISTOIRE

 

 

Daniel Roullier

 

 

Daniel Roullier achète en 1959 un dépôt de maërl sur les quais de Saint-Malo.

Entrepreneur invétéré, il investit dans l’achat d’un hangar et l’installation d’un outil de transformation du maërl.

La société de Transformation Industrielle de Maërl en Amendements Calcaires (TIMAC) est née. 

Société TIMAC

Le maërl est une petite algue rouge possédant un squelette calcaire.

Ces algues ne sont pas fixées mais, lestées par leur squelette.

Selon l’intensité des courants marins, elles se développent sous formes d’arbuscules faisant penser au corail.

On les trouve aussi sous forme de boules plus compactes.


Au fil du temps, ces organismes ont formé, entre  la surface et 20 mètres de profondeur, de véritables bancs de plusieurs mètres d’épaisseur.

Algues maerleMaerle

 

Le Doggersbank devient Goelo

Le Goélo  www.marine-marchande.net

 

 

Le maërl

Depuis des centaines d’années, ces bancs sont exploités.

L’usage traditionnel de ce matériau est essentiellement agricole. Les carbonates contenus dans le squelette neutralisent l’acidité des sols granitiques bretons.

Le maërl, riche en magnésium et en fer leur apporte matières organiques et oligo-éléments.

Du fait de sa richesse, celui-ci est maintenant utilisé en parapharmacie, cosmétique, traitement des eaux et aussi comme adjuvant dans l’alimentation animale.

Dans les années 1970, l’exploitation industrielle du maërl fait naître l’apparition de navires spécialisés : les sabliers.

 
 
 
 
 
 

 

Le Doggersbank

 

 

Son heure de gloire, il l’a connue entre le 26 mai et le 4 juin 1940.

L’opération Dynamo, destinée a évacuer les troupes françaises et anglaises bloquées dans la poche de Dunkerque, a largement recouru à l’aide des caboteurs néerlandais ayant échappé à l’occupation allemande. Le Doggersbank pour sa part, a réussi le rapatriement de 1200 soldats vers les côtes anglaises.

Plus tard, le navire est racheté par H. Pinkster ; son port d'attache est alors Amsterdam, entre 1945 et 1949.

Puis, il devient la propriété de la Société Armement Garnier. Son nouveau port d’attache est alors Paimpol et il est rebaptisé Goélo.

Il assure jusqu’en 1960 un trafic de sacs de ciment entre Dunkerque et la Bretagne.

Le Doggesbank
 
 
 
 
Le Fremur  Le Frémur (Photo extraite du livre « Les trésors engloutis de la baie de Saint-Malo » Emmanuel Feige - Editions Cristel).




La TIMAC l’acquière alors et lui attribue le nom de ce cours d’eau se jetant dans La Manche à Lancieux : le Frémur. Il est alors transformé en sablier.









Et c’est ainsi qu’un jour de 1972, le Frémur quitte le banc de maërl d’Erquy et fait route vers le port de Saint-Malo pour y décharger sa cargaison.

 
 

 

L’état de la mer rend les conditions de navigation difficiles. Par instants, des "paquets de mer" submergent le navire lourdement chargé, trop lourdement peut- être !

Le passage du Cap Fréhel n’arrange rien, le temps se gâte et la mer est brusquement très forte. En doublant Saint-Cast, dans le sud-ouest de Banchenou, le Frémur a embarqué plus d’eau qu’il ne peut supporter et il se met à gîter dangereusement. Il semble que l’issue soit fatale et qu’il n’y ai plus rien à espérer. Un appel de détresse est lancé à la radio et l’équipage quitte le navire.

Vers quatre heures du matin, sous le poids de sa cargaison et de l’eau qui l’envahi, le Frémur sombre. Un sablier de Caen, le Fort-Lalatte, ayant reçu l’appel de détresse se rend sur zone et recueille l’équipage naufragé. Dans cette zone de faible profondeur, l’épave du sablier représentait un danger pour la navigation. Elle sera pétardée quelques temps après son naufrage.

 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

LA PLONGEE SUR LE FREMUR

 

 

 

Cela fait plusieurs fois que je tente d’inscrire cette épave sur mon carnet de plongée.

A chaque fois, j’ai eu beau tourner et retourner, faire des ronds, des huit autours de mon point GPS, rien n’y a fait, je n’ai pas réussi à la trouver.

L’épave est petite et sa destruction après son naufrage l’a considérablement arasée. Ceci excuse peut-être mon manque d’habileté.

Mais ce 27 mai 2010, aucun souci, je suis sur le bateau de Plongévasion, le club de plongée basé à St Cast et Yann, très sûr de lui, vient de balancer le mouillage.

Une rapide bascule arrière, juste le temps de mettre en marche appareil photo et flash et je suis à genoux sur le sable blanc qui entoure l’épave. L’eau est limpide et le soleil qui illumine la surface renforce cette sensation de clarté. C’est une quinzaine de mètres de visibilité qui s’offre à nous.

L’épave est là, survolée par un banc de tacauds qui quittent leur refuge quand nous nous approchons de l’étrave retournée.

 

Banc de tacauds
Etrave
Poulie
 
 
 
 
C’est la seule partie du Frémur encore identifiable. Elle remonte de quelques mètres du fond. L’écubier bâbord offre un abri à un gros tourteau. Au pied, repose une énorme poulie.

 

 

 

Ecubier
la quille
la quille
 
 
 
 

 

 

 

Une faune très riche

 

 

 

Plus loin vers le milieu du navire, les explosions n’ont laissé qu’un amas informe de tôles et de poutrelles. Le squelette de l’épave, quille et membrures, apparaît par endroits.

La peinture bleue apparaît encore ici et là sur quelques tôles. Le site regorge de vie.

D’énormes tourteaux, de nombreux homards, des vieilles, des lieus, des congres se partagent ce répère protégé.

Aux alentours, sur le sable coquiller, limaces et lièvres de mer, cérianthes, anémones, alcyons ondulent au rythme du courant.

 

 

Homard
Homard
 
 




La poupe est méconnaissable.

Un guindeau repose sur le sable. Safran et hélice ont disparu.

Nous revenons vers le mouillage en longeant l’épave sur babord, jusqu'à ce trou où il est possible de passer d’un côté à l’autre.

Un banc de petits tacauds y a trouvé refuge. Prudence tout de même, l’endroit est sombre et étroit.

Intérieur de l'étrave
A l'intérieur de l'étrave.


 

Cela fait 54 minutes que nous sommes à -24 mètres et le palier s’allonge.

L’eau n’est qu’à 10° et les 10 minutes à très mètres risquent d’être pénibles.

Une dernière image d’un magnifique cérianthe et d’un homard sous une tôle qui m'observe par le trou d’un hublot disparu et je gonfle le parachute qui, doucement, remonte l’ancre vers la surface.

 

guindeau
Homard
 
 
 
 

J’ai aimé cette plongée sur le Frémur. Pour son histoire, pour sa richesse en vie.
Cette épave mérite bien votre visite si vous passez par le pays malouin.

 
 
 

 

 

 

 REMERCIEMENTS

 

 Photos sous-marines de Dominique Resse
Les trésors engloutis de la baie de Saint-Malo - Emmanuel Feige - Editions Cristel
Plongévasion
Le site de la marine marchande - www.marine-marchande.net