FERRANDO
- Nom : Ferrando ou Fernando
- Type : Cargo
- Nationalité : Anglaise
- Construction : Chantiers Palmers. Jarrow Début de construction 1888 Lancement 26/04/1888
- Propriétaire : AHetherington de South Field
- Dimensions : Longueur 87 m Largeur 12 m
- Tonnage : 1333 tonneaux
- Motorisation : Non Renseigné
- Vitesse : Non Renseigné
- Armement : Non Renseigné
- Naufrage : 26 juillet 1993. Eperonné par le croiseur Amiral Cécille
- Coordonnées géodésiques : Non Renseigné
- Autres: Equipage 25 hommes + 2 passagers lors du naufrage
Le Ferrando éperonné par le croiseur Amiral Cécille
L'HISTOIRE ET LE NAUFRAGE
Chargé de 3000 tonnes de charbon, il allait de Shields, près de Newcastle-On-Tyne, à Gênes, avec 25 hommes d'équipage et 2 passagers. La brise de nord-ouest avait incité le capitaine à se rapprocher de la côte, près de laquelle il demeurait à l'abri. Pour ce faire, le Ferrando avait emprunté la petite passe entre Porquerolles et Giens et, en début d'après-midi, il rencontrait en rade d'Hyères, l'Escadre active.
Celle-ci venait de participer à un exercice ayant regroupé tous les navires de Toulon dans un vaste espace compris entre la Corse et le continent. Elle venait d'appareiller d'Ajaccio le 24 juillet à 23 h, et se présentait, à l'entrée de la grande passe, sur 5 colonnes de 3 bâtiments chacune. La colonne de gauche comprenait les "petits" croiseurs : Cosmao, Lalande, Troude. A côté, la colonne des "grands" croiseurs : Cécille, Alger, Davout. Toute l'escadre devait mouiller à la Badine dans cet ordre. La route était au nord 45° ouest.
L'Escadre se présente donc à l'entrée de la rade, sa vitesse est encore importante. Le Ferrando, lui, a passé le Ribaud depuis un moment et son équipage aperçoit les navires de guerre. Il semble que sur le vapeur, la vitesse du Cécille ait été mal estimée, d'autant plus que les mâts des bâtiments de la Marine Nationale pouvaient leur donner un aspect de "mixtes", peu rapides.
Logiquement, le Ferrando devait laisser passer l'Escadre. Son capitaine hésite cependant à virer sur bâbord, craignant de se jeter sur le rocher des Mèdes. Ainsi, la collision est prévisible.
Le Ferrando évite le Cosmao passant de justesse devant son étrave. Il n'a pas la même chance avec le Cécille qui l'éperonne par la hanche de tribord, malgré une ultime manoeuvre arrière toute. Si le croiseur-cuirassé est peu endommagé, beauprès cassé, nez accidenté, le cargo, lui, présente une blessure mortelle : une large brèche sur tribord avant, au niveau de la chaufferie. L'eau y pénètre, éteint les feux. Le navire s'enfonce de l'avant.
Les secours sont promptement organisés : l’équipage du vapeur est sauvé par les embarcations du Faucon et du Wattignies. Le capitaine, un jeune homme d’une trentaine d’années, reste jusqu’au dernier moment seul à bord avec son chien, et ne se jette à l’eau que lorsque le navire coule, une demi-heure plus tard. Tous les marins sont recueillis sur le Formidable. Le Cécille sera réparé, et passera de l’escadre active à l’escadre de réserve.
Le Ferrando, lui, sera démoli partiellement par les scaphandriers, et l’on n’entendra plus parler de lui jusqu’à la fin de la dernière guerre, J.Y Cousteau lui consacrant un passage dans le livre « Le Monde du Silence ". A ce propos, le lecteur découvrira dans l'ouvrage de J.Y Cousteau et Frédéric Dumas parut en 1953 aux Editions de Paris, les phrases ci-dessous. Il est amusant de constater le caractère décalé de certaines affirmations évoquées dans l'extrait du livre.
"Des filets en ruine, perdus dans les tôles déchiquetées du charbonnier espagnol Ferrando" Photographie extraite du livre le Monde du Silence de J.Y. Cousteau - DR
Nous vous laissons juges :
"Les cartes marines de la rade d'Hyères portent un petit cercle en pointillé autour du mot 'épave'. Ci-gît le Ferrando, grand cargo espagnol coulé par abordage il y a une cinquantaine d'années. Mais le trouver est une autre histoire. Le patron de la barque qui nous y conduit connait les insignes. Comme nous approchons, il devient moins affirmatif, et sur les lieux le voilà perplexe. Fort heureusement, à cinq cents mètres de là, un gros bidon immobile attire notre attention. Son orin conduit à la tombe du Ferrando.
Texte ci-contre extrait du livre Le monde du silence (1953) Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas
L'épave est couchée sur le flanc bâbord, dans vingt-cinq à trente mètres d'eau ; l'avant n'est plus qu'une forêt d'épontilles et de couples, gardant un grand relief.
Une foule de beaux poissons nagent dans cet espace, zébré de poutrelles, comme les oiseaux volent dans la cage d'un zoo. Des filets en ruine cernent les restes du navire, grilles capricieuses d'un cimetière marin. Les épaves sont des pièges à filets, les pêcheurs le savent ; mais ils savent aussi qu'au milieu du désert ce sont des oasis qui abritent poissons et langoustes...
La tentation les pousse souvent à mouiller trop près. Au niveau de la cale avant, le fond de la mer est couvert de cailloux moussus aux arêtes vives ; quelque chose vous choque que l'on ne comprend pas tout de suite : c'est un sol terrestre.
Devant la cale arrière une cascade de ces étranges pierrailles s'échappe sur le sable. Nous ramassons quelques blocs et nous les brisons contre une tôle, les cassures sont noires et brillantes ; c'est la cargaison de houille du Ferrando, déguisée par un séjour de cinquante ans sous la mer.
Par les panneaux de cale, comme par une porte cochère, nous pénétrons dans la coque. Elle es vaste comme la nef d'une cathédrale, avec des vitraux bleus et des colonnes à qui la nuit sert de chapiteau. Tout au fond tombe du ciel un rideau de lumière, c'est une brèche dans le flanc, ouverte par les scaphandriers qui ont depuis lontemps pillé le Ferrando.
L'épave est énorme, solide encore, mais étrangement terne ; c'est qu'elle est déshabillée de tous les accessoires qui évoquent un bateau. Dans l'arrière qu'a envahi le fond de la mer, quelques bouteilles, d'énormes tasses d'un style vieillot, des assiettes toutes veinées de noir.
Une plaque de verre, quand elle était miroir, a miré la ruée de l'eau. Quand nous avons fini de filmer, nous nous promenons hors de l'épave. Au delà de l'hélice géante, brandie en pleine eau par la coque massive, le sable est sale ; quelques grandes nacres plantées bêtement comme des fléchettes en rompent seules la monotonie.
A trente mètres de l'arrière Didi (Frédéric DUMAS) trouve, posée sur le fond, une minuscule coupe de saké en procelaine japonaise, mince comme une coquille d'oeuf, puis un petit bol de faïence craquélé par l'âge. Plus loin encore, c'est une immense prairie de posidonies vert sombre parsemée de quelques vieux obus d'exercice.
Alors que nous allions remonter, notre attention est attirée par une traînée blanche rectiligne. C'est un large chemin de sable, tout droit, bien net au milieu des herbiers, tracé comme au cordeau à perte de vue. Où conduit cette route et qui l'a tracée ? Une seconde fois nous sommes revenus en baie d'Hyères avec notre pêcheur. La bouée avait disparu et nous avons plongé en vain à la recherche du Ferrando. Didi conserve chez lui le bol de saké et le plat craquelé, et lorsqu'un visiteur l'interroge à leur sujet, il lui répond par d'étranges questions sur les routes romaines qu'on trouve au fond des mers".
LE FERRANDO EN 1978
Photographies réalisées en 1978 pour publication dans Naufrages en Provence de Jean-Pierre Joncheray
QU'EST DEVENU LE FERRANDO ?
Le Ferrando gît en plein milieu de la rade d’Hyères, aussi loin des rivages de Giens ou des Salins que de l’île de Porquerolles. Cette particularité n’est pas pour faciliter la prise d’enseignures, possible seulement pas beau temps. Heureusement que le GPS offre désormais la possibilité formelle de se positionner correctement à la verticale de l’épave.
Le Ferrando se trouve sur un fond plat de posidonies clairsemées sur un sable vaseux et terne. Une multitude d’obus entoure l’épave, ainsi que beaucoup de tôles éparses. L’envasement est important, le courant en général faible.
L’état du navire est très mauvais : on a beaucoup de mal à distinguer l’avant (peut-être au Nord-Ouest) de l’arrière, et à reconstituer la forme générale du navire, étalé sur le sol sur une largeur de 15 à 20 m, tandis que la longueur des vestiges dépasse 80 m, et leur hauteur atteint 5 m. L’avant est complètement éclaté, pas d’ancres, pas d’étrave, pas même de treuils, si fréquents sur les cargos. Subsistent seulement des grandes portions des flancs du navire, avec quelques trous de hublots. Les membrures en fer conservent seules une certaine courbure. La cale avant se devine avec beaucoup d’imagination, recouverte de débris métalliques, puis les superstructures centrales gisent sur le côté, le bateau ayant dû lui-même se pencher. Il est difficile d’y pénétrer et on ne peut aller bien loin.
En 1977, la barre à roue subsistait encore, bien mutilée, dans un recoin de ces superstructures. Sinon, le vide règne.
Machines et chaudières ont dû être enlevées ou démolies. De rares hublots s’envasent lentement. Le chargement a débordé de la cale sur le sol et dans l’épave. A ce niveau les vestiges très affaissés dépassent le sol de 2 m tout juste.
La poupe est à peine mieux conservée : le galbe de la coque demeure dans les parties basses sous les tôles écroulées. Le gouvernail est encore là, tordu. Par contre aucune trace de l’hélice. Plus de mâts, plus d’agrès, quelques rares balcons tordus, ni pont en bois, ni barrots en fer.
Le Ferrando est réellement en très mauvais état. Il faut dire que l’épave est plus que centenaire !
Il faut ajouter à cette description peu encourageante que toutes les tôles sont recouvertes d’algues vertes qui estompent les formes du navire. Par contre, le poisson est relativement abondant, et, en particuliers, les sars pullulent, accompagnés de nombreux rougets de belle taille.
PLONGEE SUR LE FERRANDO
Deux raisons à mon engouement : La première étant ma curiosité de le redécouvrir et deuxièmement, j’adore aller «accrocher». Cela consiste à descendre sur l’épave le plus vite possible accroché à "une gueuse en plomb" d’une dizaine de kilos reliée à la surface par une bouée. L’épave atteinte, il n’y a plus qu’a amarrer le mouillage à une structure solide avec un nœud facile à défaire par la dernière palanquée. Ainsi, les plongeurs se servent de ce guide pour descendre facilement sur le site quelles que soient les conditions de mer.
En cas de courant violent, comme parfois il y en a dans la passe entre Porquerolles et Port-Cros, plus la descente est rapide, plus les chances d’être sur l’épave est garantie. Si les oreilles «passent bien» , sensations garanties ! J’ai donc embarqué mon matériel sur Odyssee et organisé mon «petit chantier» devant le regard interloqué voire réprobateur des plongeurs déjà présents à bord. J’ai dû rassurer un plongeur slovène qui tentait de me dissuader de descendre avec la gueuse en plomb, prétendant que « No good for zoreilles ! »Petit briefing avec Sabine qui pilote le bateau : Je saute à son signal… Domie et Hervé me suivent, descendent sans toucher le bout et me rejoignent au fond. J’ai 5 minutes avant que les palanquées ne s’immergent. Après un bonne vingtaine de minutes de navigation au départ de la Tour Fondue, le bruit des moteurs diminue et Sabine commence à prendre ses alignements. Nous sommes tous les trois complètement équipés, le sabord est ouvert et la chaîne de la gueuse à la main, j’attends le signal. Le gilet complètement dégonflé, la main sur le masque et le détendeur, je suis un peu tendu. Pas question de me louper ! Enfin LE hochement de tête de Sabine confirme le go !
Le poids de la gueuse transforme aussitôt mon saut droit en canard. Le plaisir est intense. Quelques coups de palmes accélèrent encore ma descente. Je distingue rapidement une énorme tâche sombre en dessous. Un peu comme un appareil photo faisant sa mise au point, je commence à distinguer les détails de l’épave. Je cherche du regard quelque chose de solide. Ayant jeté mon dévolu sur une grosse poutrelle, je suis rapidement à sa verticale. Je laisse s’échapper la gueuse qui file vers le fond. Aussitôt agenouillé à coté de mon point d’ancrage, je commence à rattraper «le mou» du mouillage. Domie et Hervé m’ont déjà rattrapé. Un tour mort et deux demi-clés ! Je souffle enfin et jette un coup d’œil à mon ordinateur : -26 mètres / 2 minutes ! J'arbore un sourire dans ma tête. Une ultime vérification et notre exploration peut commencer. Je récupère mon appareil photo que Domie m’a descendu. Aussi loin que la visibilité me le permette, je fais un tour d’horizon à la recherche de sujets à immortaliser. L’épave est complètement disloquée. Le plus haut morceau ne doit pas dépasser les 1,50 mètres. Impossible de distinguer pour l’instant l’avant de l’arrière. Comme il faut bien se décider, nous choisissons de visiter les vestiges les plus imposants.
Ce qui ressemble à une cabine avec porte et fenêtres carrées justifie quelques images.
A mon signe, Domie se positionne au-dessus donnant une échelle de grandeur à l’ensemble.
J’attire ensuite mon modèle vers un enchevêtrement informe de tôles qui donne encore un peu de relief à l’ensemble du gisement. Je me positionne d’un coté tandis que Domie palme de l’autre. Mon œil est attiré par un élément sous la tôle. Je distingue les maillons d’une chaîne enroulée sur un axe. A l’extrémité de celui-ci, un volant qui pourrait être une barre. Je n’ose y croire. Après bien des contorsions, j’arrive à rentrer en entier dans cet espace et je mitraille ce qui me fait penser à une barre à roue archaïque. Au-dessus, une mostelle, que mon intrusion inquiète, tourne et retourne dans sa cachette. Domie qui n’a vu que le poisson apeuré me fera remarquer que j’ai fais bien des efforts et pris des risques pour une simple mostelle alors qu’il y en avait tant à des endroits bien plus accessibles. Elle a été bien surprise quand je lui ai montré, photos à l’appui, l’objet de mes attentions !
Notre balade s’est poursuivie à la recherche de la moindre pièce identifiable. Autour du Ferrando, le sable est maintenant entièrement recouvert par de la caulerpa racemosa. Quelques obus oubliés traînent encore aux alentours.
Heureusement, la faune donne un peu de mouvement à l’épave. Les morceaux de coque écroulés servent de refuge à de grosses rascasses. Le moindre tube abrite un congre. Jusqu'à un corb que j’ai entrevu furtivement.
De retour au mouillage, les derniers plongeurs d’Odyssée prennent possession de l’épave. Il est temps pour nous de remonter et de faire nos paliers tranquillement sous la bouée.
Comme d’habitude, à chaque fois que nous remontons d’une plongée épave, ce fût avec le même plaisir, le même enthousiasme, le même engouement que j’ai tenté de répondre aux multiples questions, interrogations que ne manque jamais de me poser quelques plongeurs passionnés. Pour les autres, à ceux qui ont clamé bien fort qu’ils n’ont rien vu ou qui ont trouvé ça triste inintéressant, moche, sombre, sans intérêt, j’ai pudiquement tourné le dos et affiché un mutisme affligé.
Passionnément Dominique RESSE
AUTRE REGARD
En cette fin de mois de juin 2009, Hélène et moi avons décidé de plonger loin des grandes classiques surpeuplées de la "Presqu'île". En effet, si le Donator (Prosper Schiaffino) ou le Grec (Sagona) sont des épaves intéressantes, elles n'en sont pas moins envahies par une multitude de plongeurs tout comme l'est la Canebière un samedi après-midi ensoleillé.
C'est vers une autre direction que nous allons nous rendre, à quelques milles des stars sous-marines du coin : Objectif de ce matin, le Ferrando.
Avant d'évoquer ce que fût notre regard sur ce site, il convient de revenir sur un motif essentiel, un préalable absolu, une condition "sine qua none" pour la plongée de ce jour : Aimer la tôle, encore la tôle et toujours la tôle. Si ce pré-requis n'est pas au rendez-vous, il vaut mieux aller ailleurs. Est-ce à dire que le site du Ferrando est inintéressant ? Pas du tout ! Par contre, il n'est pas aussi "structuré" et intact que ses célèbres voisines. Une fois toutes ces précautions annoncées, il y a des chances que cette incursion sous-marine soit des plus agréable.
Faut-il ajouter également qu'une plongée épave çà se prépare. Au GRIEME, la rencontre avec ces "vieilles dames" n'est pas qu'un simple regard subaquatique posé durant quelques minutes sur un amas de tôles, qui plus est lorsque nous avons à faire à des centenaires !
Toute immersion s'accompagne d'une phase préparatoire qui consiste à lire, comprendre, se documenter sur ce qui va faire l'objet de la visite. L'histoire du navire, des hommes, des circonstances du naufrage, la situation géographique, le contexte, etc... autant d'élèments qui aident à mieux comprendre les choses, autant de points qui aiguisent la curiosité. Bien entendu, cette démarche n'est ni obligatoire, ni prise de tête, ni rébarbative... à vous de mettre tout cela en oeuvre et de voir ! Nous signalons à ce propos qu'il existe bon nombre d'ouvrages qui pourront vous dévoiler certaines de ces histoires. (A découvrir au rayon livres de la boutique du GRIEME)
Ainsi préparé, alors que le bateau de plongée nous mène sur zone, l'histoire du Ferrando est maintenant en tête. Déjà en surface, on positionne les protagonistes, ici le charbonnier, là les Mèdes, au loin l'Escadre. On évalue les lieux, la chronologie des évènements s'ordonne jusqu'à la maladresse, l'incompréhension, le drame et l'instant fatidique du naufrage. Antares a ralenti son allure et "Captaine Bob" donne le signal à Pierrot qui se jette à l'eau avec une gueuse de plusieurs kilos. Dans quelques minutes nous serons mouillés sur le Ferrando. L'exploration pourra commencer...
Nous vous renvoyons à la description plongée faite ci-dessus par Dominique RESSE. Tout au plus allons nous insister sur l'attention particuliere à porter sur ce genre d'épave. D'aucun n'y verront que de la feraille ! Certe, c'est aussi le cas, mais ce n'est pas que cela. Il est évident que vous n'allez pas faire la découverte du siècle sur le Ferrando, mais si votre regard devient inquisiteur, si votre démarche s'inscrit un peu plus dans la compréhension de votre hôte, alors il est probable que, même sur ce tas de tôles, vous trouverez matière à question et à interrogation.
Il y a donc toujours de quoi attirer l'attention d'un "taulard" et satisfaire sa curiosité. Pour preuve, ce mécanisme aperçu dans un recoin du Ferrando ! Oh, certes, ce n'est pas ce qui fera la "Une" de La Provence, mais ce n'est pas l'esprit de cette qûete. Comprendre est bien plus ce que recherche le GRIEME : à quoi pouvait-il bien servir, barre de direction ? Très vite, la plongée prend un "tournant" plus passionnant. L'observation précise des pièces en question s'affine. Est-ce que c'est fixé, d'ou çà vient, ou çà va ? Comment c'est fichu de l'autre côté, ect... ect... ? L'imagination est en marche et la narcose de la connaissance fait son apparition dans un cerveau submergé d'interrogations, pour l'heure, sans réponse.
Il va falloir mémoriser tout cela et tenter d'immortaliser ce dispositif par des prises de vues avec appareil photo et/ou caméra. La plaquette immergeable servira aussi pour élaborer un rapide croquis. Bref, tout est bon pour "collecter" un maximum de données ! Le retour en surface et la recherche en archives ou auprès d'autres passionnées de mécanique permettront peut-être d'apporter une explication.
Après recherches, suite à reflexion et interrogation, une première hypothèse peut être avancée à propos des observations faites sur le Ferrando. Et vous, qu'en auriez-vous, au vu de ces images ? Nous vous livrons ci-dessous notre interprétation.
Hypothèse : Il pourrait donc s'agir de l'appareil à gouverner du Ferrando A rapprocher images et plans Avec la contribution de Michel Huet
En conclusion : Un tas de ferraille, aussi chaotique soit-il, recèle souvent des éléments intéressants ou du moins digne d'intérêt, encore faut-il vouloir les regarder, les débusquer. Sauf à tout connaitre et tout savoir sur tout, la curiosité d'un plongeur épave trouvera aussi, sur ce genre de site, de quoi satisfaire sa quête et son envie de connaissance.
Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, l’épave du Ferrando était assez régulièrement au programme de mon club d’adoption, Espace Mer, sur la presqu’île de Giens. Puis, il me semble me souvenir que ce spot a été interdit à la plongée. Les nombreux tas d’obus présents sur le site et qu’effectivement j’avais photographié à l’époque étaient, je présume, la raison de cet arrêté.
Le temps passé, l’épave est resté qu’un vague souvenir dans mon esprit. La surprise a donc été très agréable quand, en septembre 2011, Philippe Bernardi qui dirige Espace Mer, m’a proposé d’aller accrocher sur le Ferrando.
LE CROISEUR AMIRAL CECILLE
Reproduction interdite
L'Amiral Cécille
Avec l'aimable autorisation des (Editions Marius Bar)
L' Amiral Cécille fut un croiseur protégé de 2e classe construit pour la Marine française.
Lancé en mai 1888 des Forges et Chantiers de la Méditerranée de La Seyne-sur-Mer, il fut mis en service en juin 1890 et retiré du service en 1907.
C'était un navire à gréement de trois-mâts barque, avec huniers militarisés. Ce croiseur assez rapide est typique de toute une série de croiseurs légers qui ont été conçus pour la chasse des navires marchands ennemis.
Le navire porte le nom de Jean-Baptiste Cécille (né à Rouen le 16 octobre 1787, il mourut en 1873), militaire, diplomate et homme politique français.
En 1907, le croiseur est converti en navire-école à Toulon pour les élèves mécaniciens-torpilleurs.
Le navire fut démoli en 1919.
Avec l'aimable autorisation
des(Editions Marius Bar)
SEQUENCE PHOTOS/VIDEO AVEC DOMINIQUE RESSE & PASCAL CANNESSANT
REMERCIEMENTS
Editions Marius Bar - Toulon
Jean-Pierre Joncheray - (Les Cahiers d'archéologie subaquatique)
Patrice Strazzera - (Le sommeil des épaves)
Michel HUET - CD60
Espace Mer- Presqu'île de Giens