ARIANE

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  • Nom : Ariane

  • Type : Sous-marin chasseur de sous-marin Classe Aréthuse 3 - Q240/S640/Q617

  • Nationalité : Française

  • Construction : France - Cherbourg Ordonné en 1954 Mise sur cale 01.12.1955 Lancement 01.09.1958 - Mise en service 01.03.1960 - Retrait 17.08.1981

  • Propriétaire : Marine Nationale

  • Dimensions : Longueur 49,60 m Largeur 5,80 m Tirant d'eau 4,10 m  

  • Tonnage : Tonnage  Surface 543 t - Plongée 669 t

  • Motorisation : Evolutive 2 moteurs SEMT diesel de la Société d'Etude des Moteurs Thermiques Pielstick de 458 cv.
                           1 moteur électrique principal de 1300 cv 1 moteur électrique de croisière de 48 cv.

  • Vitesse : 16 nœuds en surface 12,50 nœuds en plongée

  • Armement : 4 tubes de 550 mm 8 torpilles de 550 mm

  • Naufrage :  12 juillet 1985 Coulé volontairement à des fins d'exercices de résistance au choc par grenadage

  • Coordonnées géodésiques : ‎43°04'367 N - 05°57'293 E

  • Autres: Port d'attache Toulon - Nationalité  Française - Equipage Effectif Matelots QM-OM + 6 Officiers + 34 hommes d'équipage

UN PEU D'HISTOIRE

 

l'Amazone de la même série que l'ARIANE , les 400 tonnes

 

Le sous-marin S 640 Ariane, budgetisé en 1954, fut mis sur cale à Cherbourg en décembre 1955 sur les plans de l'ingénieur général du génie maritime Girousse.


Mis à l'eau le 12 septembre 1958, il quittait Cherbourg pour Toulon le 11 décembre 1959 et était mis en service le 16 mars 1960.

On pouvait lire, dans COLS BLEUS du 11 avril 1981, ces lignes :


 " Le 26 mars à 16 heures, le sous-marin , commandé par le, et arborant la marque du , commandant les sous-marins d'attaque, a accosté pour la dernière fois au quai d'honneur de la base sous-marine". Devant l'équipage de l' au poste de bande et en présence des délagations des sous-marins du port, le a donné lecture de l'ordre du jour suivant : "

Il est arrivé à le 1er juillet 1962.

Sous treize commandants successifs, l' a effectué 29500 heures de plongée, et parcouru 161.000 milles nautiques. Ses missions très variées et ses nombreux succès ont bien mis en valeur les remarquables qualités de ce type de sous-marin, dont la petite taille a souvent été un atout précieux. Excellente école pour la formation à la navigation sous-marine, l' comme l' et l', aura largement participé, à préparer le relève qu'assurent aujourd'hui les et très bientôt les sous-marins nucléaires d'attaque.  

Le 25 mai 1985, le sous-marin hors service, est coulé à l'ouest de Giens par 55 m de fond. Des essais secrets d'explosifs, ont lieu, qui provoquent une brèche. La coque (Q617), complètement éventrée, est alors renflouée pour expertise suite aux exercicesde l'expérimentation "Macumaba" et ensuite immergée vers Saint-Mandrier/Cap Cépet au lieu dit du Cannier où elle se trouve toujours. Les manipulations de coque (grutage, ventilation, dégagement des postes d'amarrage, mise en place de chaînes, pesée statique, puis sabordage et renflouement) portent le nom de code "Marianne".

Un autre sister-ship plus chanceux, l'Argonaute, désarmé depuis 1982, sera conduit d'abord au Havre puis, par le canal de l'Ourcq, à Paris et installé à la Cité des sciences et de l'industrie, dans le cadre d'une exposition retraçant l'histoire des sous-marins.


                                                                                                                                                                                                                                                                                  L'Ariane à quai à Toulon - Photo JMM

 

 

 CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

 

Type  Sous-marin à double coque chasseur de sous-marin Classe 3 - Q240/S640/Q617
Principales dates
Ordonné en 1954
Date de mise sur cale 01.12.1955
Date de lancement 01.09.1958
Date de mise en service 01.03.1960
Date de retrait ou de perte 17.08.1981

Armateur  Marine nationale française
Tonnage  Surface 543 t - Plongée 669 t
Longueur 49,60 m Largeur 5,80 m Tirant d'eau 4,10 m
Vitesse 16 nœuds en surface 12,50 nœuds en plongée Immersion maximum de sécurité 200 mètres
Machine - Propulsion - Puissance Motorisation évolutive 2 moteurs diesel de la de 458 cv.
1 moteur électrique principal de 1300 cv
1 moteur électrique de croisière de 48 cv.
Armements 4 tubes de 550 mm 8 torpilles de 550 mm

EN SAVOIR ENCORE PLUS AVEC NET MARINE 

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 DERNIER VOYAGE

L'âme de l'Ariane est particulière, tous les marins qui ont navigué à son bord en ont la nostalgie. Qu'elle ait fini au fond de la Méditerranée, au lieu d'être vendue à un ferrailleur nous est réconfortant. Nous savons où regarder pour nous remettre en mémoire des souvenirs qui n'appartiennent qu'à son équipage.

Jean-Marie Bonomelli

 

L'Ariane

La dernière arrivée du sous-marin ARIANE au quai d'honneur de la base de Toulon.
Le bâtiment porte au mât d'antenne la marque de l'ALSOUMAT
Photo Marine Nationale remise au GRIEME par Jean-Marie Bonomelli


L'Ariane dernier mission !

Jean-Marie Bonomelli la ième personne en partant de la cathédrale vers l'avant
Photo Marine Nationale remise au GRIEME par Jean-Marie Bonomelli

 

SEQUENCE PHOTOS - VIDEOS

Visualiser le film vidéo du GRIEME,

LA PLONGEE VUE PAR JEAN-PIERRE JONCHERAY

 

 

 

L'orientation du bâtiment est sensiblement est-ouest, proue vers la côte. Celui-ci est entier, avec quelques enfoncements de coque.

Il repose sur sa quille, légérement incliné sur babord. Les courants ont parfois affouilé le sédiment sous la coque.

Très peu de chose manque, sinon l'hélice et le gouvernail de direction.

De l'avant vers l'arrière, on peut observer le bulbe d'étrave, les tubes lance-torpilles, le pont où s'ouvre un capot, le kiosque au carénage intact, avec des traces de peinture jaune. I

l est facile de pénétrer à l'intérieur, en particulier à l'avant, où l'on observe un lest de chaînes de grande dimension, ou au centre, occupé par un fatras indéfinissable.

Le bâtiment a été décortiqué avant son abandon.

Autour de l'épave, quelques câbles, mais surtout un nombre de tessons de vaisselle, de fragments de briques, de tuiles et de verres brisés, paysage habituel dans la rade.

 

 

 

PARE POUR UNE IMMERSION A BORD DE L'ARIANE

Avec Jean-Max MESQUIDA

Bienvenue à bord pour partager avec nous un instant de vie des sous-mariniers.

Je vais vous raconter un peu mon histoire. Dès l’instant ou j’ai fermé le roman de Jules Verne, «Vingt mille lieues sous les mers», vers 13 ans j’ai toujours rêvé du capitaine Némo et du Nautilus. Alors à 18 ans,  je suis parti, non pas poussé par un rêve héroïque, mais pour tenter l’aventure, mon aventure !

Du aux sous-marins classiques la réalité est tout autre : pas de hublot géant pour y voir les galions engloutis ou les créatures du fond des mers, et encore moins de salon pour y fumer le cigare ! Je me suis vite rendu à l’évidence, la vie de sous-mariniers est plutôt rude !

Sur un sous-marin classique l’équipage se compose de 40 hommes environ, tous grades confondus, confiné dans un espace très restreint au confort minimum. Pas de douche, un seul toilette, l’eau est réservée pour la boisson et la cuisine !

 Il n’y pas de lits pour tout le monde, seulement deux lits pour trois c’est le principe de la «bannette chaude» .

Vous réveillez le marin qui va vous remplacer à votre poste de quart et vous prenez son lit. Des conditions très  spartiates mais  je n’ai  aucun regret  et je me suis vite adapté à cette  vie.

CONDITIONS DE VIE EN IMMERSION

Les sous-marins appareillent, s’immergent rapidement pour effectuer  des missions de 4 à 5 semaines. Que vous soyez en surface ou en plongée,  la pression à l’intérieur y est identique.

La navigation en plongée profonde vers 200 ou 300 mètres, n’est  pas des plus pénibles, bien que nous soyons toujours très vigilant.

Le sous-marin navigue propulsé par un moteur électrique, ce qui le rend très silencieux, pour éviter de se faire repérer : « Une règle d’or ». Il est alimenté par des batteries (160 en tout), stockées dans deux compartiments.

Nous surveillons aussi rigoureusement le taux d’oxygène (O2) qui baisse, de dioxyde de carbone (CO2) et d’hydrogène (H2) qui eux ne cessent de grimper tout au long de la plongée.

Pour éliminer  le ,  le sous- marin est muni d’un recycleur composé de deux bacs  et d’une ventilation qui brasse l’air du bord en permanence à travers ces deux bacs.

Le sous-marin navigue uniquement avec l’air  emmagasiné,  avant de plonger.  Pour l’oxygène nous disposons de chandelles (2), personnellement, je l’ai vu utilisé qu’une seule fois sur la , dans le cadre d’un exercice : une simulation d’un cas d’avaries prolongées  pour y déterminer  le temps de survie  dans des conditions extrêmes. Nous bougions  le moins possible, le temps n’en finissait plus… Le mal de tête devenait de plus en plus pesant. C’est comme le mal de l’altitude sauf que vous êtes par 200 mètres de  fond.

Malgré toutes ces solutions mise en œuvre pour garder un air respirable, nous avons une autonomie limitée à environ 24 h. Il nous faut remonter  rapidement en surface ou en immersion  périscopique et naviguer au schnorchel. Double objectif : renouveler l’air du bord, et charger les batteries qui alimentent le moteur. C’est impératif !

REPRISE DE LA VUE

La reprise de la vue pour un sous-marin est un exercice à risque qui demande beaucoup d’attention, nous remontons par paliers, en général le matin tôt vers 6 heures. L’équipage a pratiquement fini sa nuit, la remontée s’effectue lentement : une petite assiette pour ne pas trop incliner le sous-marin, moteur avant vitesse 2, 3, 5 ou 6 nœuds environ.

L’officier de quart donne l’ordre : «remontez à 40 mètres». Les opérateurs sonars (ou écouteurs) sont aux aguets, si le sous-marin ne voit pas : il entend et ses oreilles sont nos yeux.

Certains écouteurs ont des oreilles si fines qu’on les surnomme «les oreilles d’or». Ils décryptent et analysent le moindre bruit. Notamment celui des hélices. Ils peuvent donner leur nombre de tour, de pales, si le bâtiment possède une ou deux lignes d’arbre, parfois même le nom du bateau, car toute hélice a un bruit et une cavitation unique, c’est la carte d’identité du bâtiment.

La mer nous réserve aussi des bruits étranges. Le crissement des bancs de crevettes ou le chant d’amour des baleines ! La mer a des silences qui peuvent rendre les conversations délicieuses et pleines de volupté.

Mais revenons à notre remontée. Nous arrivons à 40 m ! Un tour d‘écoute pour éviter les rencontres fâcheuses en surface, tout est ok, l’officier ordonne : «montez à 20 mètres». Nous avons un aperçu de ce qui nous attends en surface, le sous-marin commence à tanguer un peu.

Le commandant arrive au CO (Centre opérationnel) et appelle l’ensemble des personnels :

«tous au poste de combat ». La sirène retenti, tout l’équipage est debout à son poste, sauf les barreurs et les écouteurs qui eux sont assis. Les plus expérimentés sont aux postes clés. Le commandant demande si la reprise de vue est possible, la réponse fuse : « affirmatif !  Aucun bruit, aucun navire en surface ». Le commandant s’exclame : «Immersion périscopique. Montez à 12 m» Le maître de central annonce : « Immersion 12 m ! » Le commande hisse le périscope et fait un tour d’horizon : « Rien en vu ! Hissez le tube d’air !» Le maître de central confirme « Tube d’air hissé affirmatif ! » « Lancez les diesels ! Et c’est parti ! » Conclu le commandant.

Une grande  bouffée d’air  nous envahie en deux ou trois coups de clapet. Pressions, dépressions se succèdent l’air frais nous rempli les poumons et remplace notre air vicié, nous sommes partis pour au moins 5 heures de charge des batteries.

 

LA MARCHE AU SCHNORCHEL

Le tube d’air est muni d’un clapet et de deux électrodes qui referment celui-ci au contact de l’eau, afin qu’elle ne rentre pas à bord. Quant aux gaz d’échappement, ils sont évacués par un conduit «le schnorchel» qui se situe dans le sas, au ras de l’eau.

Aujourd’hui  la mer est houleuse et le sous-marin a du mal à se stabiliser. L’adresse des barreurs, nous permet de tenir l’immersion périscopique. Nos oreilles, nos sinus, nos dents sont soumis à rude épreuve, pressions et dépressions se succèdent aux rythmes des vagues. On tolère 250 millibars de dépression limite de sécurité.

Si le tube n’est pas en surface, on stoppe les diesels pour éviter qu’il ne pompe tout l’air du bord et nous amène à l’asphyxie.

L’attention et la concentration est grande pendant cette navigation. La force des sous-mariniers réside en la maitrise de leurs connaissances, de leur anticipation et  de leur rapidité d’intervention en cas de problème. Les actions sont précises c’est «» ou . Pas de «peut-être», ou "oui heu… non…",  celui-ci appartient  plus aux terriens ou aux hommes politiques ! Eux, ils ne risquent pas grand chose.

 Les batteries sont maintenant chargées. Nous allons rejoindre les abysses, des eaux plus calmes et nous détendre un peu, comme au bras d’une femme il faut bien rêver un peu. On émet l’hypothèse que la et l’ auraient put disparaitre ainsi à la reprise de la vue ou la marche au schnorchel.

 


Jean-Max MESQUIDA dans la "bannette chaude"                    


LA MER ET SES MYSTERES

Une drôle d’aventure est arrivée un jour sur la Junon. Alors qu’elle naviguait en surface, les hommes de quart qui se trouvaient dans le sas ont vu surgir du fond des abysses des formes étranges ! Elles se sont stabilisées puis éloignées à grande vitesse. Des OVNIS assurément, cela ne ressemblait pas à des missiles lancés par un autre sous- marin !

Personne d’autre n’était présent dans la zone de navigation et les sous-mariniers ne sont pas sujet aux hallucinations collectives. L’affaire a été relevée et classée par la marine. L’océan dans ses silences et ses abysses n’a pas encore livré tous ses secrets.

L’histoire se termine, vous avez partagé un moment de notre vie et de nos expériences à bord des sous-marins classiques. Je ne sais pas s’il en existe encore en service aujourd’hui. 



"Cet article est une pensée dédiée à ceux qui naviguent toujourset ceux qui hélas nous ont quittés, bien trop vite et beaucoup trop jeune.
Une chose  est  sûre, le soleil ne se levait pas tous les jours pour nous"

Jean-Max MESQUIDA ou JMM (Crédit photos)
Surnom «  Le bulot urticant » aux Sous-marinier de 1970 à1973
 

 

SOUVENIR DE LA SERIE DES "400 TONNES"

Avec Denis BENMANN


 

Série des "400 tonnes" - L'Amazone, le Sister-ship de l'Ariane
En manoeuvre à Port-Cros et en réprésentation à quai à Monaco avec l'Aréthuse

 

 

 

 ET ENCORE PLUS D'IMAGES "GRAND ECRAN" DE L'ARIANE

 AUTRES PHOTOS VUES PAR LE GRIEME EN JUIN 2008




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REMERCIEMENTS - BIBLIOGRAPHIE - A LIRE A VOIR

Jean-Max MESQUIDA et Denis BENMANN
Jean-Marie BONOMELLI
Service Historique de la Marine de Toulon
Jean-Louis MAURETTE
Jean-Pierre JONCHERAY et Urs BRUMMER

 

Portrait d'Epaves (Jean-Pierre Joncheray)
Sommeil des Epaves de Patrice STRAZZERA
Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nous jours (Tome 1) du Lieutenant de vaisseau Jean-Michel ROCHE
Les Flottes de combat 1960

 

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