PENICHES D'ANTHEOR

Le Navire
Histoire / Naufrage
La Plongée

Comme il fallait bien commencer ce nouveau chapitre des épaves de Méditerranée dont nous vous avons parlé récemment sur l’en tête de notre site, c’est par une des classiques de la région de Saint Raphaël (Département du Var 83) oblige que nous allons débuter puisque étant le pays de Anne et Jean Pierre JONCHERAY.

La présentation des épaves de Méditerranée sera quelque peu différente de nos épaves de Manche puisque nous nous appuierons sur des documents existants et que afin que chacun s’y retrouve, nous ne ferons que la mise en page au niveau du GRIEME

Alors, découvrez ou redécouvrez ces épaves mythiques si bien racontées dans les « Naufrages en Provence » de Jean Pierre JONCHERAY maintenant en ligne sur l'internet et pour lesquelles toute nouveauté vous sera contée grâce à vos remarques et/où votre contribution.

TYPE DE NAVIRE

 Jean Suzon et Saint Antoine étaient de grosses péniches fluviales de 352 tx et 338 tx.

 

 

 

Péniches d'Anthéor - En cours de réalisation

 

HISTOIRE DES PENICHES

 Ces petits bâtiments furent réquisitionnés par les allemands qui manquaient cruellement de bateaux vers la fin de la guerre. En outre la voie ferrée de Marseille vers Gênes ou Turin était souvent mise hors d’usage par les bombardements. Naviguant en convoi avec 2 bâtiments d’escorte qui, eux, échappèrent aux torpilles, ils doublaient la balise lorsqu’ils coulèrent.

 

LE NAUFRAGE

Les Bundesarchiv de Fribourg sont formelles : le 31 janvier 1944, à 11 h 3, les péniches Jean Suzon et Saint Antoine sont torpillées. Trois torpilles sont observées, une explosera à la côte. Les chasseurs de sous-marins basés à Cannes ne peuvent repérer le sous-marin anglais qui a lancé les torpilles. Il y a un mort, trois blessés et sept disparus.

REPERES BIBLIOGRAPHIQUES

- 250 belles plongées en Méditerranée : n°148 - Sub Océan, portrait d’épaves de J.P. JONCHERAY et Urs BRUMMER

 

CARTES  5337 Cap Camarat au Cap Roux

 Avec l'autorisation de Jean-Pierre JONCHERAY et Urs BRUMMER que le GRIEME remercie vivement

 

 

 

EMPLACEMENT

 Huit cent mètres environ à l’est de la balise de la chrétienne, entre Agay et Anthéor, communes de Saint Raphaël.  

 COORDONNEES

 43° 25’ 38 Nord pour 06° 54’ 35 Est   

 

Profondeur

Le site correspond à un rebord de plateau. Les vestiges sont étalés sur une dizaine de mètres de dénivellation, entre 26 m et 36 m. Les fragments principaux occupent la bordure de la dénivellation, vers trente à trente six mètres. Ils dépassent de 4 à 5 m le niveau du sable.  

Enseignures ou Amers 

ENSEIGNURES OU AMERS

(voir carte et dessins A & B)

Le littoral proche facilite le repérage par des points fixes que l’on appelle enseignures dans le midi et amers dans le nord. C’est donc avec un dessin simplifié et une légende que nous vous présenterons ce chapitre.

 

Les enseignures des péniches d'Antheor

 

Vers l’ouest, la balise de la chrétienne est alignée à droite du quatrième creux de la crête collinaire à droite du sémaphore. Plus précisément, en partant du sémaphore, on observe deux creux successifs dans la pente descendante, puis un creux correspondant à la dépression du Camp-Long, puis un creux dans la pente montante, en direction de la droite, c’est à dire du nord. La balise est à droite de ce dernier creux.

 

Les enseignures des péniches d'Antheor

 

Vers le nord, la pointe d’Anthéor est alignée sur la quatrième maison à droite de l’immeuble de studios blanc de la plage d’Anthéor. Cet immeuble, au bord de la route, est allongé sur un seul niveau. En regardant vers l’est, de nombreuses villas couvrent le flanc de la calanque. La première est isolée, les secondes et troisième superposées, la quatrième, blanche, doit se trouver juste sur la pointe d’Anthéor. Ces alignements correspondent à la zone haute du site, les vestiges sont à rechercher dans l’est.

ACCES PLONGEE

La région est riche en mouillages, abris, points de mise à l’eau, entre autres :

- Le port de St Raphaël, assez éloigné (environ 15 km) mais bien abrité avec toutes les commodités, gonflage compris. Plan       incliné à l’extrême sud.     - Le port de Boulouris, dit "le Toukan", tout petit, assez encombré.     - Le port du Dramont, dit « Le Poussaï », aussi petit, sursaturé en été. Plage servant de mise à l’eau, possibilité de gonflage       à la station service.     - Le port de l’école des douanes d'Agay, assez accessible, très encombré mais très abrité.     - La plage d’Agay, accessible au niveau du restaurant "l’Escale". Mouillage tranquille, beaucoup de baigneurs, possibilité de       gonflage.     - La calanque d’Anthéor, dernière mise à l’eau avant le Cap Roux, peu accessible avec une remorque, peu abritée du vent       d’est mais à 1800 m seulement du site

CONDITIONS DE PLONGEE

Les péniches représentent vraiment la plongée cool : profondeur raisonnable, des ferrailles peu dangereuses partout, des tas de choses à voir et une faune encore abondante. Parfois le courant dépasse les normes et peut essouffler. Il varie d’ailleurs en intensité entre la surface et le fond.

Le seul inconvénient consiste en l’éloignement des épaves, à plus d’un km de la côte. En conséquence, la zone n’est abritée d’aucun vent, d’aucune houle. Il faut donc se méfier, en particulier, du phénomène de renverse, particulièrement accusé dans la zone de la balise : au cours d’une même journée, mer et vent peuvent changer une ou plusieurs fois de direction et il n’est pas rare de voir sur le même site mistral et vent d’est.

LA PLONGEE

Une des classiques du genre, une des plus anciennes aussi : dès les années 50, le Club Alpin Sous-Marin de Brousard, Charvoz, Ramard l’avait exploré d’après les indications d’un scaphandrier. A cette époque, un armement succinct existait, avec une mitrailleuse aujourd’hui disparue.

 

Deux bâtiments gisent à peu de distance l’un de l’autre. Plus précisément des tronçons de ces deux navires et des fragments séparés des épaves sont mélangés inextricablement ce qui fait que personne ne sait où est Jean Suzon et où est Saint Antoine !

Les obus des péniches d'Anthéor

 

Le plus gros tronçon au sud-est est l’arrière d’une péniche assez bien conservée avec son hélice en fer, son gouvernail, son compartiment moteur et des restes de cabine assez effondrés.

Le moteur diesel à lancement par air comprimé est encore accessible. La cale centrale est remplie de gros obus, en fer, désamorcés : ils pèsent de 10 à 30 kg et se comptent par centaines, sinon par milliers. Depuis 1984, le tronçon arrière s’est effondré vers l’est,( voir évolution sur dessin de Urs Brummer de 1985) ce qui est regrettable car, auparavant, l’épave était suspendue sur un éperon rocheux, hélice en pleine eau.

 

Un autre gros fragment gît à une trentaine de mètres au nord, en bordure de posidonies. C’est une étrave, avec ses ancres, une écoutille et un énorme chargement de ferrailles, plaques de blindage semble-t-il. Un petit wagonnet se perd dans ces tôles épaisses et il faut bien observer si on veut le voir.

 

Un troisième morceau, plus petit, difficile à identifier est à 20 m à l’ouest du premier, donc vers la balise. Arrondi, brisé, il ne dépasse pas quelques mètres de longueur. Et entre ces trois morceaux, des milliers de fragments de tôles, de longerons, de câbles, d’obus épars sur un fond de sable mêlé de posidonies et de quelques roches