UJ 1433 ou PATROUILLEUR DE BENOUVILLE
Sources : SAGA DES EPAVES DE LA COTE
D'ALBATRE
Vu dans OCEANS Spécial Collector Hors-Série n°1/2001
40 EPAVES DES COTES
FRANCAISES
Mise à jour
21-Nov-2010 11:56
Chasseur de sous-marin de
nationalité allemande
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de la série des KU.J 1 à 6 |
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9 canons de 20 mm - 6 mitrailleuses de 120 mm |
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Coordonnées géodésiques |
Latitude : 49° 44' 386 N |
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HISTOIRE - RECITS.... A PROPOS DE l'UJ 1433
Face à l’église de Bénouville, à environ 4,5 miles à l’ouest du port de Fécamp, sur
un fond d’environ 20 à 25 m selon les marées, l’ U.J. 1433 est
certainement une des épaves les plus fréquentées par les plongeurs des
clubs hauts-normands.
Couché sur tribord dans le sens sud-nord, ce chasseur de sous-marins
avec son bras articulé sur la proue et son canon de 88 mm à l’avant est
probablement l’une des épaves les mieux conservées de la seconde guerre
mondiale.
L’hélice tripale de 3,5 mètres de diamètre est toujours en place, tout comme le gouvernail. Certaines cales sont encore accessibles et la faune s’y abrite dans les moindres recoins. Congres, homards, bars y sont de tailles respectables et un impressionnant banc de tacauds veille sur le site.
Ce chasseur de sous-marins allemand
est sorti des chantiers de Rendsburg le 12 août 1943 sous le nom de
K.U.J.9 .
Le 18
janvier 1944, il est rebaptisé U.J. 1433 (33 ème unité de la 14 ème
flotte).
Long de près
de 59 mètres, large de 8,44 m, avec soixante et un hommes d’équipage à son bord,
sa mission première était la traque des sous-marins ennemis. Mais il pouvait
également escorter des convois pour déminer la route, ce qui est la raison
d’être du bras articulé disposé à l’avant du navire.
LE
NAUFRAGE
Partie de dague identique à celle présentée ci-contre
A 23 h 40, La Combattante reçoit du Tornborough l’ordre de se placer, pour faire diversion, sur l’arrière de son travers pendant que les M.T.B. du groupe Dixon attaqueront à la torpille.
A 23 h 45, La Combattante a le contact radar,
au moment où les navires ennemis et les batteries côtières ouvrent le feu contre
elle. Elle distingue quatre chalutiers armés en ligne de file ; l’éclairage est
gêné par un banc de brume le long de la côte.
Le Headhache signale la présence de
cinq ou six dragueurs. Il s’agit en fait de la 14 ème flottille de
mouilleurs de mines qui viennent de mouiller aux abords du Havre et qui
regagne Fécamp en compagnie de deux chasseurs de sous-marins (journal de
la SKL en date du 28 août 1944).
La Combattante est éclairée par la
lune et l’ennemi tire sur elle avec beaucoup de précision. Toutefois, la
première salve du torpilleur fait but sur le chalutier de queue, qui,
continuellement touché pendant une minute, se retrouve bientôt en flamme. Il
brûle de l’avant à l’arrière quand la combattante change
d’objectif.
Les M.T.B.
britanniques, après quatre tentatives, ont pu lancer leurs torpilles (cinq en
tout) d’une distance de 1400 yards sur les deux caboteurs, mais elles se
dérobent en faisant route sur La Combattante, ce qui entraîne une certaine confusion. Un abordage est
évité à la dernière minute mais le tir ennemi se concentre sur le torpilleur
français et il est d’une redoutable intensité.
Le radar 271 de La Combattante est rendu inutilisable par un coup de l’ennemi (tiré soit par une batterie côtière, soit par un des bâtiments allemands). Le radar 285 (du même navire) tombe alors en panne et le tir de La Combattante perdant de sa précision, le bâtiment rompt le combat vers 00 h 03 le 28 août : il est encadré par les obus de la batterie de côte jusqu’à 00 h 15.
La victime de La Combattante était le chasseur U.J. 1433 qui coula dans la position connue à ce jour à 2, 5 miles de la côte, face à Bénouville par 49° 44’ 386 " N et 00° 14’ 707 " E.
51 ANS
D'ANONYMAT
Depuis lors le navire était bien connu des plongeurs de la région. Si la vaisselle a l’effigie du III ème reich trouvée à bord ne laissait aucun doute sur sa nationalité, le nom du navire demeurait une énigme.
Il faudra les relevés précis : longueur, largeur, nombre de hublots, dimension du canon et croquis réalisé en plongée par la commission archéologique départementale de la Seine-Maritime pour qu’un correspondant allemand identifie formellement le bateau en 1995 en compulsant les archives de la Kriesgmarine.
Partie de chadburn identique à celui de l'UJ1433
La pièce nettoyée et restaurée
Cette première
plongée épave fût pour moi un déclic. Un collègue du club connaissant bien le
site me la fît découvrir dans sa presque intégralité. La visibilité n’excédait
pas 5 à 6 m, et nous avancions prudemment sur le bâbord de la structure bien
déchirée par le temps.
La faune était abondante et l’on pouvait apercevoir de ci
de là de superbes bars tournoyants dans les structures déformées du navire. Les
tacauds, poissons très commun en Manche, accompagnaient tous nos
déplacements et suivaient nos bulles. Les congres que l’on ne pouvait voir dans
leur intégralité, à cause des structures déformées, laissaient entrevoir tantôt
leur tête, tantôt leur queue. Les homards quand à eux se montraient que très
peu, mais leur taille laissait rêveur.
La coque bien
intacte sur les trois quarts du navire laissait apparaître une déchirure sur le
tribord arrière, endroit presque certain de l’impact qui causa la perte du
navire. Quelques mètres plus loin, une superbe hélice tripale d’une taille
respectable me faisait dire que ce navire (au vue de ce que nous avions
parcourus et de la taille de cette hélice) que nous étions sur une épave d’une
bonne cinquantaine de mètres.
Continuant notre périple, nous trouvions l’avant
sans difficultés et là, oh surprise, un superbe canon d’un diamètre
imposant pointait vers le ciel. La proue n’était pas loin, et une particularité
attirait mon attention.
Un bras articulé relié à la coque du navire
plongeait vers l’avant de ce dernier. Nous étions au sable par - 22m et le canon
pointait la surface avec -14 m lus au profondimètre lorsque nous étions à
son extrémité.
Mais le temps
qu’il nous restait était compté.
Cela faisait maintenant 40 minutes que nous
étions au fond, et il fallait regagner la surface. Je remontais émerveillé par
cette épave, et quelque part un peu déçu de ne pas connaître son nom et son
histoire. Mais cela ne dura pas longtemps.
Les observations
faites après 3 ou 4 plongées me permirent de dessiner cette
épave.
J’appris à la même époque qu’une commission archéologique venait de se
créer à l’initiative de François MATHIEU, à l'époque président du club de
Cany Barville , le C.S.C. (Club Subaquatique
Canyçais) et que ce dernier détenait des renseignements sur certaines
épaves. Le contact était rapidement établit, mais rien sur ce navire de plus que
ce que l’on savait à l’époque, c’est à dire pas grand chose
!
Il me proposait d’envoyer l’esquisse faites du navire, ainsi que les
dimensions longueur, largeur, diamètre d’hélice et du canon que nous envoyons en
Allemagne chez un correspondant.
La réponse ne se fît pas attendre longtemps.Un mois plus tard, le nom d’un navire perdue par la KRIESGMARINE nous parvenait : il s’agissait de l’U.J. 1433, un chasseur de sous marin coulé le 28 août 1944 lors d’un combat naval avec les forces alliées et le destroyer La Combattante.
Une passion
venait de naître pour moi : Les épaves et leurs mystères
!
SEQUENCE PHOTOS
AMERS - CONDITIONS DE PLONGEES - INFOS
DIVERSES
Une récente plongée sur l'UJ1433 (fin juillet 2001)
a mis en évidence que l'intérieur de l'épave est en train de se dégrader
fortement. Nous vous conseillons la plus grande prudence si vous entrez à
l'intérieur de l'UJ1433.
Le canon est tombé coté
tribord.
***
Amers au nombre de trois
Le premier, le plus marquant, celui alignant
la maison entièrement blanche de la valleuse de Vaucottes, à la falaise
ouest. Il faut que cette maison, voisine d'une autre au toit rouge, ressorte de
la valleuse en étant allignée avec l'applomb de la falaise. En faisant route
tout en gardant cet alignement, on coupe l'épave dans sa longueur.
Accès
plongée
Le
port de Fécamp paraît être le plus approprié à partir du moment où l'on
possède une embarcation type "Zodiac".
Yport pour les embarcations"légères"
peut aussi convenir pour la mise à l'eau.
Condition de
plongée
La
Manche ne pardonne pas l'erreur. Il est impératif de plonger dans les
temps d'étale. Les vents ne doivent pas excéder force 4/5 pour ne pas rendre la
plongée périlleuse.
La plongée Cette épave est, à n'en pas douter, la plus plongée de la côte normande .Connue de tous les clubs, cette plongée reste sûrement une des plus sympatiques de notre littoral.
Repères bibliographiquesRetrouvez "l'U.J. 1433" dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albatre", édité par le GRIEME, en vente par correspondance sur notre site internet.
Cartographie - SHOM n° 6765 - Abords des ports d'Antifer et de Fécamp.
Avec qui plonger sur cette épave
?
A cejour,
deux clubs dans le département ouvrent leurs portes aux plongeurs extérieurs
:
-
le S.V.P.C.A. basé à St Valéry en Caux avec une unité Alu. de 14
plongeurs.
Pour tout renseignement contacter le
02.35.97.80.76.
- le C.S.R. (Club Subaquatique
Rouennais) basé à Fécamp avec une unité Alu. de 25
plongeurs.
Pour tout renseignement contacter le
02.35.98.10.11.
Caisson hyperbare le plus
proche.
Il se
situe au Havre à l’hôpital Jacques MONOD