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cheminée cerclées bandeau jaune avec 5 étoiles rouges (5 continents) |
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7200 cv - 2 hélices |
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Arrachement des rivets de tôles sous l'effet de la violence de la mer |
Coordonnées géodésiques en Europe 50 |
Latitude : 46° 16’ 475 N |
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HISTOIRE
Lorsqu'il quitte Bordeaux pour Dakar, 599 personnes sont à bord : 474 passagers et 125 hommes d'équipage. Parmi ces passagers, on trouve 192 tirailleurs sénégalais ayant survécu à l'enfer des tranchées et 17 missionnaires avec Monseigneur Jalabert à leur tête. Le reste des passagers est constitué de militaires, de fonctionnaires, de négociants et de leur famille.
Le 10 janvier 1920, la météo
est mauvaise, mais le commandant Le Dû, homme d'expérience,
met le cap vers le large, il est 9 heures lorsque, à marée
haute, le paquebot passe le banc de La Mauvaise.
Vers 10 heures, une voie d'eau
est signalée dans les chaufferies, on y accorde peu d'importance,
suivi d'un engorgement des pompes dû à la poussière
de charbon et aux escarbilles.
LE NAUFRAGE
Vers 14 heures, une mer démontée lève des vagues de 10 à 12 m qui déferlent sur la proue du navire et les pompes d'assèchement ne débitent plus ! L'Afrique se trouve à 80 milles de la côte et dans la soirée, le capitaine Le Dû, après diverses manœuvres décide de gagner La Pallice (port de commerce de La Rochelle).
Le 11 janvier, à 2 heures
du matin, le navire n'est plus manœuvrant, l'eau monte et les chaudières
tribords s'éteignent…
A 7 heures le capitaine demande
du secours. Deux remorqueurs: le Zèbre et la Victoire,
quittent Rochefort, mais l'état de la mer les oblige à
se mettre à l'abri de l'Ile d'Aix.
Venant de Bordeaux,
le Ceylan des Chargeurs Réunis, modifie sa route pour
se porter au secours du navire. A 14 heures, il est en vue de l'Afrique qui gîte sur tribord, mais passer une remorque semble illusoire.
Vers 20 heures, le CEYLAN assiste à l'extinction de tous
les feux, il y a trop d'eau dans la chaufferie.
Le cargo plongé dans l'obscurité dérive dangereusement vers le plateau de Rochebonne où les roches élèvent des déferlantes de 15 m de haut. Vers minuit l'Afrique passe entre la Pierre-Levée et La Congrée mais le Ceylan reçoit ce message: "Je suis drossé sur le feu des Rochebonnes, je talonne…"
Peu après minuit, l'ordre d'évacuation est donné, la mer rend l'opération presque impossible et ce 12 janvier 1920, à 3 heures dans l'obscurité, l'Afrique s'enfonce dans l'eau froide entraînant avec lui, ses passagers et sa cargaison.
RESCAPES ET VICTIMES
Au petit matin, les matelots du Ceylan retrouvent une embarcation avec 9 hommes d'équipage. Dans l'après-midi nouvelle décourte d'un radeau avec 16 tirailleurs sénégalais dont deux morts.
Plusieurs bateaux prospectent
dans la zone du naufrage, ils ne ramèneront que des cadavres. Un
canot touchera terre à 15 km des Sables d'Olonne avec 12
hommes à bord. Sur 599 personnes, il n'y a que 35 survivants. Trois
mois durant, après le drame, les pêcheurs du littoral ne cesseront
de recueillir des corps.
LA CAUSE DU NAUFRAGE
Pour mieux comprendre les causes du naufrage, on cite le mauvais rendement des pompes et l'arrachement des rivets de tôles sous l'effet de la violence de la mer.
Trois ans plus tard, le Lutetia, quittant Bordeaux, fut victime d'une voie d'eau en passant La Mauvaise: une poutrelle métallique d'une épave ensablée en était la cause.
PETIT BRIEFING et
BALADE SUR L'EPAVE
A 23,30 milles des Sables d'Olonne,
par 44 à 48m de fond selon la marée et orienté Est-Ouest,
gît l'Afrique sur un lit de sable. Brassiage: 5 à 6
m.
Cette épave nécessite plusieurs plongées pour la voir correctement en entier. Cette plongée s'adresse surtout au plongeur expérimenté minimum niveau III.
La visibilité avoisine
souvent 30 m. L'étrave très bien conservée (avec l'ancre
sur le sable) donne l'impression d'être dominée par les étages
d'un petit immeuble. Légèrement incliné sur tribord.
En réalité, seul l'avant n'est pas écrasé.
Vers le milieu du navire, les
flancs bâbords sont encore debout. On y découvre les six chaudières
entourées d'un amas de poutrelles, de tôles, de ferrailles
et de tuyaux en tout sens.
Si, l'autonomie et les paliers
le permettent, suivez les deux arbres venant des deux machines. A l'arrière,
impossible de manquer les hélices, la tribord légèrement
ensablée sous le safran et l'autre figée depuis les années
à quelques mètres au-dessus du sable.
Quand on explore cette magnifique
épave, on peut se faire une idée précise de sa forme
et de sa taille en se déplaçant 7 ou 8 m au-dessus du fond
(profil de plongée moins pénalisant).
Dernière chose, comme chaque épave a son mystère, la rumeur colporte qu'une partie des bijoux de Monseigneur Jalabert s'y trouve encore !
Alors, bonne chance et prudence, car si cette épave n'est pas dangereuse en soi, la profondeur est là pour rappeler qu'il faut oublier poissons et trésors jusqu'à la prochaine fois.
FAUNE & FLORE
Très riche : Lieus, tacauds, vieilles, congres, baudroies, homards, bars, voire: poissons lune, juliennes, poulpes, St Pierre… et cliones, gorgones, oursins… !
CONTACTS - CLUBS
- INFOS PRATIQUES
Avec le Scaphandre
Club Yonnaisau 02.51.62.72.01 (répondeur avec programme
des sorties et heures de départ), l'Afrique étant
"fait" au moins 5 à 6 fois dans l'année (sur dérogation
spéciale, vu la distance).
20 places à bord du
Domi-Sophie,
deux plongées avec 3 heures d'intervalle.
22 € la sortie, après
adhésion au club pour 30 € (carte mer).
REPERES BIBLIOGRAPHIQUES
- DOCUMENTS - MAGAZINES
· Le Chasse-Marée
n° 46
· Océans
n° 299, fiche épave n°19
· N° Spécial
Collector Océans : "40
épaves des côtes françaises" fiche n°19
· Apnéa
n°87
· Livre: "Epaves
des côtes de France" Editions Ouest France
REMERCIEMENTS
(Carte postale & Crédit
photo © Pascal HENAFF
- Croquis & Cartes Postales Hervé
MARSAUD)
Le GRIEME a rencontré Pascal HENAFF lors du stage épaves de St Malo (Novembre 2002) organisé par le C.D.60.
La volonté commune de promouvoir la plongée sur les épaves et la conservation du patrimoine sous-marin permet à notre association de vous présenter aujourd'hui cette nouvelle fiche qui ouvre les portes des fonds sous-marin de l'Atlantique.
Nous remercions Pascal
et Hervé pour leur contribution.