LE COONAGH
Sources : SAGA DES EPAVES DE LA COTE D'ALBATRE
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Mise à jour 02-Déc-2012 23:02



L'ALMAGRO qui deviendra le COONAGH

Constructeur - Chantier naval
Liverpool 
Nom d'origine
ALMAGRO 
Année de construction et mise à l'eau
 1904
Sisters Ship/Navire similaire
Non renseigné 
Tonneaux en jauge international
718 tonnes 
Déplacement 
 312 tonnes
Longueur
73 m
Largeur
11 m
Tirant d'eau
non renseigné 
Vitesse
 8,5 noeuds environ
Chaudières
Non renseigné
Motorisation - Machine
Non renseigné 
Armement
 Aucun - Navire de commerce
Date du naufrage
13/14 mars 1917
Circonstances naufrage
Coulé par sous marin allemand U.C. 16
Positionnement
Coordonnées géodésiques
Longitude : 0° 42’ 120 E
Latitude :    49° 55’ 000 N
Points G.P.S. Euro 50
Profondeur de l'épave
 Entre 25 et 30 m





PRÉAMBULE

Nuit du 13 au 14 mars 1917.
Chargé de lingots de fonte, un cargo coule devant St.Valéry en Caux !



UNE CLOCHE ET UN NOM : COONAGH

Les plongeurs de Paluel ont transformé une épave très quelconque en une très belle histoire. De la lourde opération de sauvetage de l’hélice de secours du bateau est née la Commission Archéologique du Comité Départemental de plongée de Seine Maritime.

Au départ, il y avait cette épave devant St. Valéry en Caux, anonyme comme bien d’autres. Découverte au début des années 1980 par un pêcheur, Jean-Claude GAUTHIER, par 49°55’000 N et 00°42’120 E, le COONAGH repose sur un fond de vingt-cinq à trente mètres selon les coefficients de marée.

Les plongeurs de Paluel, de St. Valéry en Caux et des environs l’apprécient car les formes du bateau sont encore bien nettes. L’étrave est bien droite, l’ancre de mouillage est présente et si la déchirure sur le milieu laisse présager de la force de l’impact qui a coulé le navire, les structures du château se dressent encore sur tribord. La chaudière et la machine à triple expansions sont bien visibles, comme la magnifique hélice à quatre pales en fonte. Quant aux cales, elles sont plus qu’encombrées.

En effet, le navire transportait une cargaison de lingots de fonte d’un mètre de long. Si par endroit, ils sont bien ordonnés, ailleurs le plus grand désordre est de règle. Dans tous les cas, cela fait le bonheur des homards, des congres et des bars qui sont parfois d’une taille impressionnante.



UN BOULON RÉCALCITRANT

En 1989, les plongeurs de Paluel ont l’idée, afin de promouvoir l’image de leur sport dans la région, de lancer une opération de sauvetage. Il s’agit de remonter l’hélice de secours toujours en place sur le pont. La "bête" pèse 4,2 tonnes ! Et surtout, elle est solidement fixée sur le navire.

Le temps, la rouille, la météo, le travail difficile en profondeur, l’absence de visibilité, le courant rendent l’opération de découpe du boulon absolument exténuante !


C’est François MATHIEU qui trouvera la solution. Durant l’été 1989, une scie pneumatique fixée sur un bloc de plongée viendra à bout du boulon récalcitrant. L’opération aura nécessité presque autant d’énergie qu’il en aura fallu auparavant pour obtenir les autorisations nécessaires de la part des administrations.



HÉLICE ENVOLÉE ?

L’hélice enfin déboulonnée est laissée sur place avec son parachute partiellement dégonflé. Sa remontée est prévue pour le lendemain. Mais lorsque les plongeurs reviennent, plus d’hélice. Le bloc de fonte de plus de quatre tonnes a disparu ! L’explication gît par trente-deux mètres de fond, dans le sable. Les courants ont simplement embarqué l’objet si convoité.


Sa remontée, à l’aide d’un énorme parachute, son remorquage jusqu’au port grâce à une vedette de la S.N.S.M. prendront deux jours. Les forts coefficients de marée, la lenteur du convoi, obligent à une halte.

Bref, lorsque l’hélice est enfin échouée le samedi 16 septembre 1989 dans l’avant-port de St. Valéry en Caux, c'est vraiment la concrétisation d’une belle aventure. Elle ne s’arrêtera d’ailleurs pas là. Car, du souvenir de cette expérience, des contacts noués à l’époque, naîtra la Commission Archéologique départementale de la Seine-Maritime.


F. MATHIEU et l'hélice du COONAGH à St Valery en Caux

Nettoyée, traitée,

l’hélice trône depuis comme décoration dans le port de plaisance
de Saint Valéry en Caux.



LA CLOCHE

Mais en 1989, lors de l’opération de sauvetage, le cargo était encore anonyme. Il faudra attendre 1994 et la découverte, par 2 plongeurs de Cany Barville, de la clôche du navire pour que le nom et l’histoire du navire remontent du fond de La Manche.


Car nettoyée, la clôche laisse apparaître un nom : COONAGH.

Clôche du COONAGH

 

Tout est désormais clair. Le navire est un cargo anglais de près de soixante-treize mètres de long pour presque onze mètres de large. Sorti des chantiers de Liverpool en 1904 sous le nom de ALMAGRO, il atteignait la vitesse de 8,5 nœuds.

En 1915, il fût la proie d'un incendie. La compagnie irlandaise LIMERICK S.S. Co Ltd le racheta et le rebaptisa COONAGH, du nom d’un petit village de pêcheurs proche de Limerick en Irlande.



LE NAUFRAGE


L'ALMAGRO (COONAGH) à quai...

Le COONAGH quitte Middlesbourgh (nord-est de l’Angleterre) le 10 mars 1917 avec dix hommes à son bord. Destination : Rouen avec une cargaison de lingots de fonte.

Trois jours plus tard, il est signalé au large de l’estuaire de la Tamise.

C’est donc le 13 ou le 14 mars 1917 qu’il a été coulé par un sous-marin allemand : U.C. 16, sans qu’il n’y ait aucun survivant. Six mois après, la marine de guerre britannique se faisait justice elle-même. En effet, le 23 octobre 1917, le destroyer H.M.S. MELAMPUS envoyait à son tour le U.C. 16 rejoindre définitivement le fond des océans.



LA PLONGÉE


Le Coonagh

L’épave du COONAGH de part sa dimension et son orientation est une carcasse facile à trouver. A moins de 5 Miles de la côte face à de St. Valéry en Caux, deux amers distinctes permettent avec un sondeur de couper l’épave dans sa largeur puisque cette dernière est parallèle à la côte.

Le mouillage assuré le plus souvent par tribord, on découvre la proue du navire impressionnante de par la hauteur de coque restante, environ 5 mètres.

Si l’on décide de faire la plongée à l’extérieur du navire, on pourra voir une coque relativement intacte jusqu’à l’emplacement de l’impact de la torpille au trois quarts arrière tribord qui fût la cause de ce naufrage.

Une large brèche en forme de V coupe l’épave en deux parties qui restent attenantes malgré tout de part la nature de la cargaison.

La visite se poursuivra jusqu’à l’hélice qui mérite le détour, et le retour sur bâbord permettra de découvrir çà et là l’emplacement des hublots encore visibles par endroit.

Si par contre on décide de visiter l’épave de l’intérieur, on aura beaucoup de difficultés à se faire un passage au milieu de ces tôles déformées. Tout est assez uniforme et la cargaison visible par endroit empêche de pénétrer dans cette structure qui pourtant doit encore détenir bien des secrets…

Retrouvez le "COONAGH" dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albatre", édité par le GRIEME, en vente par correspondance sur notre site internet.

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