20.000 HEURES SOUS LES MERS
Mise à jour 01-Avr-2009 19:06


I.W.C. et Cousteau Society présentent la montre AQUATIMER
( IWC. et Cousteau Society)

L'homme a toujours cherché à se rapprocher des océans. D'ailleurs, la géographie indique, par les densités élevés des populations implantées sur les côtes, combien l'humanité a du mal a se passer d'eau.... (qu'elle soit douce ou salée.....). Et pourtant, l'univers sous-marin est resté longtemps une grande inconnue.

Les montagnes furent conquises et la Lune atteinte, avant que ne soient approchés les fonds abyssaux. Notre planète étant couverte aux deux tiers par les immensités marines, il a fallu à l'homme moderne bien du courage pour se risquer dessus et surtout beaucoup de technologie et d'ingéniosité pour aller dessous.

On sait que dans l'Antiquité, les romains savaient capter les sources d'eau potable en pleine mer. Aujourd'hui cette technique ancestrale est remise au goût du jour.... souvenons nous la publicité faite sur ce point précis il y a quelques mois sur une expérience identique réalisée non loin de la frontière française, côté italien, vers San Rémo.

Pour accéder à ces nouveaux mondes, il a donc fallu à l'homme faire preuve de beaucoup d'audace.


A L'ORIGINE,
LE CALCUL DU TEMPS DE PLONGÉE NE S'IMPOSAIT PAS

(Document PANERAI)La cloche à plongeur, une invention assez tardive, fut largement employée par les chasseurs d'épaves dès la fin du moyen âge. A cette époque et jusque récemment, il ne servait à rien de posséder l'heure pour plonger puisque le temps maximum d'immersion correspondait approximativement au volume d'air susceptible d'être contenu dans les poumons !

Lorsque les premiers scaphandriers dits "pieds lourds" apparurent, ceux pour lesquels était employée la technique du narguilé (un tuyau d'air les reliant à la surface), il n'était pas encore question de leur faire porter une montre. Le temps durant lequel ils pouvaient rester au fond était calculé en surface par les appariteurs du système de distribution d'air comprimé. Combien de graves accidents de décompression se produisirent avant que ne soir trouvé la relation de cause à effet entre la durée de la plongée et celle du temps pris pour le retour à la surface ? Des milliers sans doute. C'est en raison de la dangerosité de cette pratique et de la méconnaissance du milieu que les hommes se risquèrent assez peu dans cet élément contraignant. Pourtant la tentation était grande d'aller au fond des océans.

Les trésors engloutis et les richesses sous-marines découvertes par les scientifiques, qu'il s'agisse des nodules ou du pétrole dans les nappes "off-shore" avaient de quoi séduire les plus aventureux. Quand bien même les hommes avaient envie de découvrir les plateaux sous-marins, il leur fallait un moyen de s'y rendre. Les début furent difficiles.


LES IMPÉRATIFS MILITAIRES AIDÈRENT A LA RECHERCHE ET AU DÉVELOPPEMENT

Les premiers submersibles d'origine militaire mirent en avant les contraintes du milieu. La pression en bars, augmentant très précisément, d'une unité tous les 10 mètres, faisant s'écraser les meilleures constructions (1 bar = 1,033 kg exercé sur 1 cm2). Le renouvellement en air des machines, comme leur propulsion, créait des tels problèmes techniques qu'il fallut des années avant d'inventer le sous-marin moderne. Et encore, ce système encombrant, limité en autonomie et en manoeuvrabilité, imposait un monde d'attaque prévisible, donc d'une utilité efficace.

Nous vous invitons à lire la fiche spécifique du GRIEME sur un des premiers sous-marin français, le PRAIRIAL, coulé non loin du Havre.

Document PANERAI
(Document PANERAI)

Les militaires avaient à l'esprit qu'un petit groupe d'hommes entraînés et experts dans certaines disciplines, pouvait avoir une certaine influence sur le déroulement d'un conflit, notamment dans le domaine sous-marin. La surprise est le facteur important d'une bataille et comme personne n'imaginait l'emploi "d'hommes-grenouilles" (il n'en existait pas) en opération de guerre, certains, certains comme les italiens, créerent, vers 1930, des équipes de poseurs de mines sous-marines.

En ce temps ce temps là, les maisons horlogères suisses avaient commencé à réfléchir à l'éventualité  de créer des montres étanches.


CONTRAINTES DE LA GUERRE

La guerre est souvent propice à la recherche, à l'innovation technologique, c'est parfois tragiquement connu, mais c'est aussi l'occasion d'une évolution non négligeable. Une partie de la recherche sur le domaine des montres  date de la "Grande Guerre" où les soldats s'étaient retrouvés confrontés à la pluie, la boue et les chocs dans les tranchées. Dans de pareilles conditions, il n'était pas pensable de voir durer les montres à gousset. non étanches et les premières montres-bracelets n'étaient guère solides.

Première marque à s'être posée la question de l'étanchéité : ROLEX

En utilisant son célèbre boîtier OYSTER. La manufacture devait marquer d'une invention simple, au regard de l'emploi qui est en fait maintenant, l'histoire horlogère du XX ème siècle. C'est en 1926 que Mercédes GLEITZ, une jeune anglaise décide de traverser La Manche à la nage, un montre ROLEX au poignée, que la marque signera définitivement la supériorité de son concept. En effet, la pièce sort de l'eau indemne, en parfait état de marche. La maison à la couronne profita de cet exploit pour communiquer  sur ce nouveau principe.

Le principe
En vissant la couronne de remontoir sur une tige filetée rivée à la boîte comme le serait un bouton de bouteille sur un goulot, le problème de la pénétration de l'eau était résolu, si tant est que le caisson composant le corps fût lui-même suffisamment bien fait. Brevet déposé, il ne restait plus à la marque que la communication à mettre en oeuvre pour rendre évidente d'emploi cette invention. Ce furent, en autres, les hommes expatriés dans les colonies des zones tropicales qui se chargèrent de promouvoir ce système tout à fait révolutionnaire et au caractère encore unique à ce jour. Dans les années trente toutes les autres marques se lancèrent dans l'aventure de l'étanchéité afin de mettre au point leur propre technique tout en essayant de contourner le brevet ROLEX.

C'est ainsi que nous verrons apparaître les marques comme OMEGA lançant son fameux modèle SEAMASTER. L'italien PANERAI, spécialiste en autre des montres militaires (non diffusées pour des raisons d'utilisations stratégiques), dont la renommée a été faite par Sylvester STALLONE qui la porta très souvent.

Document PANERAI
(Document PANERAI)


 JACQUES-YVES COUTEAU et EMILE GAGNAN
INVENTENT LE DETENDEUR

Toutes ces montres restent pendant longtemps réservées exclusivement aux militaires, notamment des poseurs de mines italiens. Le nombre de ces montre est très limité.

Dans le courant des années cinquante, après la seconde guerre mondiale, l'envie de liberté pousse à la découverte de nouveaux mondes. La jeunesse du monde entier se jette dans les activités de loisir... notamment la découverte du monde sous-marin.

C'est ainsi que deux hommes, Jacques-Yves COUSTEAU et Emile GAGNAN inventent  le détendeur appelé AQUA-LUNG. A partir de ce moment, le monde sous-marin va livrer progressivement ses secrets. Souvenons des fabuleuses images de l'équipe de COUSTEAU qui nous livra une ODYSSEE en partage dominicale... Combien de vocations, d'envies, cet homme a-t-il suscité ? Admiration, inquiétude, extase.... quelques mots pour définir les impressions ressenties à la vue de ces images sous-marines.

Mais revenons à l'histoire, en 1953, année charnière pour les conquérants des fonds marins, apparaissait un modèle de montre considéré par les amoureux de  l'horlogerie comme une référence en la matière : la ROLEX OYSTER SUBMARINE. Dès sa sortie, cette montre étanche à 660 pieds offrait toutes les sécurité imaginables et devançait même une très importante norme N.I.H 92-11 qui devait être édictée plus tard.

Dans le courant des années 60, grande époque des montres étanches, toutes les manufactures s'employaient à faire figurer dans leur catalogue un modèle capable de résister à l'eau de mer. Jaeger-LeCoutre fit figure de pionnier en lançant en 1965, sa POLARIS. Aujourd'hui, ce modèle a été re-interprété sous le nom de MASTER COMPRESSOR MEMOVOX.

Très récemment, à l'occasion des 50 ans de la première Expédition du célèbre Commandant COUSTEAU, l'équipe de la COUSTEAU SOCIETY, s'est de nouveau rendu sur les fonds coralliens de la Mer Rouge. Profitant de ce "retour aux sources", les plongeurs portaient la fameuse AQUATIMER d'I.W.C. qui était le partenaire de cette mission. Montre relookée avec des pièces horlogères d'une nouvelle génération (dont une série spéciale fond orange sur bracelet caoutchouc bleu) destinées à remplacer une collection mythique mise en production pour la première fois en 1967.

La nouvelle MASTER COMPRESSOR MEMOVOX
L'ALCYONE retourne sur les traces du passé.... remontant en 1967
La nouvelle MASTER COMPRESSOR MEMOVOX

Aujourd'hui, de nombreuses "maisons" proposent des montres sous-marines dites "étanches". 

Que cela avec valve à hélium, bracelet en titane, avec une seule aiguille, avec indicateur de réserve de marche, etc..... certaines marques seront toujours un gage de qualité : ROLEX,  TAG, IWC, ORIS, AQUANAUTIC, PANERAI, BLANCPAIN, HYDROMAX, GIRARD-PERREGAUX,BAUME et MERCIER.

S'il est vrai que ces modèles peu connus du grand public et d'un prix assez élevé représentent le NeC Plus Ultra en matière de technologie et de conception de montre sous-marine, il n'en demeure pas moins que ces montres sont également des pièces de collections que chaque propriétaire est fier de la porter au poignet.


TEMPS INFINI POUR UNE HISTOIRE SANS FIN

Tout va s'accélérer... la technique des hommes continuera à faire d'énormes progrès dans le domaine sous-marin. Que cela soit grâce à Jacques-Yves COUSTEAU et toute son équipe dont chacun connaît quelques noms prestigieux : Albert FALCO, WESLY, André LABAN, François SARANO, etc.... mais aussi aux grandes maisons horlogères (notamment suisses) et tous les chercheurs qui réfléchissent pour repousser les limites du temps. Notons au passage le nom de Robert MALOUBIER, du Groupe des nageurs de combat français qui fût à l'origine de la création d'une fameuse montre, la BLANCPAIN FIFTY CREATION.

Robert MALOUBIER est à l'origine de la création de la BLANCPAIN FIFTY CREATION

Les voyages autour du monde, la découverte de ce monde du silence, les expériences Pré-Continent I et II, les multiples expériences des hommes vont également hisser la France au tout premier plan des nations "spécialistes" de l'univers sous-marin. La naissance de structures militaires comme le G.E.R.S., d'état comme l'I.F.R.E.M.E.R. et le D.R.A.S.S.M., privée comme la COMEX finiront par asseoir une sorte de suprématie nationale dans la connaissance du monde sous-marin.

Au delà de cet aspect, plusieurs générations suivront les traces des ces pionniers en se consacrant à la pratique de la plongée sous-marine de loisirs. Comment ne pas rendre hommage à Jacques MAYOL dont le fabuleux destin sera porté à l'écran par LUC BESSON dans le sublime film LE GRAND BLEU.

Nous sommes tous des filles et fils de ces illustres hommes... et nous ne pouvons que les remercier pour ce qu'ils nous offert en héritage. Attachons nous à préserver ces acquis tout en restant humble, respectueux face à ce monde sous-marin qui reste malgré tout le seul maître lorque nous nous nous aventurons dans ces infinités marines. Quelque soit notre technologie, il faut continuer à chercher à progresser tout en gardant à l'esprit le fait que malgré tout, SEULE la nature aura le dernier mot si l'homme reste raisonnable.
 

Quoiqu'il en soit, pour nous plongeurs....
AU DELA DU TEMPS DE LA TECHNIQUE
il y a le temps qu'il faut prendre pour
comprendre, aimer et respecter et protéger la nature
Notamment la mer qui nous "tolère" à chaque incursion
Chaque seconde est comptée... 
au delà de votre montre si belle soit-elle !


NOTIONS TECHNIQUES A CONNAITRE - NORME OFFICIELLE

Définition : Est dite de plongée une montre bracelet disposant d'un système de contrôle du temps pouvant résister à une immersion dans l'eau jusqu'à 100 mètres de profondeur au moins.

Exigences :La montre doit être équipée d'un dispositif de présélection du temps, par exemple une lunette tournante ou autre système équivalent. Ce dispositif doit être protégé contre toute rotation involontaire s'il s'agit d'une couronne, et d'une sécurité empêchant toute modification des informations pour d'autres procédés. L'indicateur (majoritairement une lunette) doit être muni d'une échelle comptant 60 minutes et graduée, au minimum toutes les 5 minutes. Ces marques doivent être spécialement mises en évidence et facilement discernables dans l'obscurité par quelque moyen que ce soit.

Visibilité : Les indications comme l'heure, le temps mesuré par le dispositif de présélection et l'indication de fonctionnement de la montre doivent pouvoir être visibles à une distance de 25 cm dans l'obscurité totale.

Résistance à l'eau salée : Elle doit l'être et ne pas montrer de changements importants sur sa boîte ou ses accessoires (métaux employés résistants à la corrosion). Dans tous les cas, les parties mobiles doivent continuer de fonctionner parfaitement.

Étanchéité à la surpression d'eau : Toutes les montres à l'essai doivent être plongées dans un récipient adéquat rempli d'eau. La surpression doit être portée à 10 bars (1 bar = 1,033 kg par cm2) en 1 minute et maintenue pendant 2 heures. Une fois ce test fait,, la surpression doit être ramenée à 0,3 bars en une minute et maintenue pendant 1 heure. A chaque fois, il ne doit pouvoir être décelé aucune condensation dans le boîtier.


REMERCIEMENTS SPECIAUX


Le Journal LA TRIBUNE n° 2922

Accord pour exploitation de
de sources journalistiques et photographiques
Franck DECLERCK - La Centrale des Journalistes
Fred d'Aix Les Milles - Plongeur/Bidouilleur sur Photoshop

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