RLE GENERAL METZINGER
Sources : SAGA DES EPAVES DE LA COTE D'ALBATRE


Paquebot

Un paquebot respectable
 

La plus facile à trouver des épaves de la Seine-Maritime, le paquebot “Général-Metzinger” est peut-être la plus courue. Le fait qu’une bouée marque sa position n’y est sûrement pas étranger.

Lorsqu’il est lancé en 1906, “Général-Metzinger” est tout d’abord baptisé “Cap-Vilano”. Son premier propriétaire, l’armement “Hamburg sud-Amerika Linie” a fait construire ce paquebot de cent cinquante mètres dans les Chantiers Blohm & Voss de Hambourg pour l’affecter à ses lignes sud-américaines. Un bateau de 12000
tonnes, propulsé à quinze nœuds par une motorisation de 6200 chevaux.




La première guerre mondiale constitue une première péripétie pour ce navire. De nationalité allemande, il ne peut plus se risquer dans l’Atlantique, aux mains des forces navales françaises et anglaises. Il se réfugie donc dans le port brésilien de Pernambouc afin d’éviter d’être saisi par les alliés. Ce qui ne changera pas grand chose. C’est le gouvernement brésilien qui s’en empare, le renomme “Sobral” avant de le louer à la France à partir de 1918.
 

En septembre 1924, les Messageries Maritimes (françaises) procèdent à l’acquisition définitive du paquebot qui va recevoir le nom du Général Metzinger qui a pris l’île de Madagascar, l’ancienne Tananarive, en 1895. Les lignes françaises à destination de l’Océan Indien et de l’extrême orient sont alors très fréquentées par les fonctionnaires. Le navire est modifié afin d’accueillir plus confortablement ceux qui vont administrer les colonies françaises du bout du monde.
 

Ses capacités sont désormais de quatre-vingt-dix-huit passagers en 1ère classe, cent douze en deuxième, quatre-vingt-sept en troisième et sept cents dans les entreponts.
 

Entre 1927 et 1933, le “Général-Metzinger” est affecté à la ligne d’Indochine. Ensuite, sa destination sera l’Océan Indien.
 
 

Arrive le second conflit mondial. “Général-Metzinger” est réquisitionné dès 1940 par les autorités françaises. 

Sa mission, transporter des soldats de la Légion Etrangère depuis Brest jusqu’à Namsos en Norvège. Il s’agit de contrer l’invasion allemande de la Scandinavie et d’empêcher que les mines de fer norvégiennes et suédoises ne tombent entre les mains du III ème Reich. Celui-ci en avait un besoin essentiel dans le cadre de son effort de guerre. Mais “Général-Metzinger” n’arrivera jamais au terme de ce voyage. Alors qu’il navigue en convoi il est abordé en Manche par un navire anglais. Ses passagers finiront le trajet à bord du “Ville d’Alger”.
 
 

Réparé, il lui est confiée une autre mission. Celle de participer à l’évacuation du Havre. La ville est en flammes et l’avancée allemande menace le port. “Général-Metzinger” se présente devant le port havrais le 11 juin 1940.

Alors que le navire est à poste sur rade, il est pris pour cible à 14 h 30 par l’aviation allemande. Sa coque blanche, censée le protéger des attaques aériennes et marines en fait une cible idéale pour les bombardiers.
 

En quelques minutes le paquebot est la proie des flammes. Il n’y a cependant pas de victime. L’équipage évacue et regagne le port en canots, déclinant au passage l’assistance proposée par le “Niobé” qui navigue lui aussi vers sa perte.

Aujourd’hui, le navire brisé en plusieurs parties repose par 49°32’483’’N et 0°01’897” W.

Par vingt-trois mètres de fond, sa position est marquée par une cardinale ouest. Ce qui en a fait pendant longtemps une épave relativement facile à localiser et à plonger.
 

Il n’existe pas de dessin de cette épave, car trop éparpillée, elle ne permet pas de se rendre compte des formes restantes. De plus la visibilité dans la baie de Seine n’étant jamais fameuse, les plongeurs havrais privilégient d’autres épaves à cette dernière.
 

Retrouvez le "Général Metzinger" dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albâtre", édité par le GRIEME, en vente par correspondance sur notre site internet.