SUR
LES PLAGES DU DEBARQUEMENT DE NORMANDIE
Les ports artificiels implantés
le long des côtes normandes dés le 6 juin 1944, l’ont été
par des bataillons de génie militaire des marines alliées
afin d’assurer toute la logistique qui permet à une armée
de vivre et de se déplacer.
Inscrit au S.H.O.M sous le n° 14590116, le "Poussoir" est le nom évocateur d’un petit bateau de travail portuaire, spécialement construit pour les ports artificiels par le génie de la marine américaine, la "Navy Construction Battalion".
Appelés "CB" au
début, puis "Seabees", littéralement les abeilles
de mer, ils s’activent autour des plateformes de débarquement, comme
les abeilles d’une gigantesque ruche. L’un de ces bataillons, le 111 ème,
avait établit son camp sur les falaises entre Viervilles sur
Mer et Saint Laurent sur Mer, dominant la plage d’Omaha et son port artificiel. Il disposait de bateaux de travail de type chalands
et remorqueurs pour les travaux portuaires : Les warping-tugs, Rhino-tugs
et barges RF.
Parfois, les bateaux de pêche
et de plongée se bousculant à proximité de la bouée
cardinale de l’épave de « l’Empire
Broadsword », il est plus aisé de choisir un lieu
plus tranquille pour mouiller son ancre et effectuer une plongée
en toute tranquillité. Le plus dur est d’arriver à se positionner
au-dessus de cette petite épave, n’excédant pas 2 mètres
de hauteur et 20 mètres de longueur. Cette opération est
plus aisée par mer calme, celle-ci reposant sur un fond de 25 à
30 mètres.
Ce 13 août 2001, j’ai failli ne pas la faire, plongeant les derniers avec Ludovic, après avoir effectué tous les deux la « sécu » de surface pour les autres palanquées qui n’avaient point assurées le mouillage ! Cet « oubli » entraîna le dérapage de l’ancre sur le fond sablonneux, laissant un trop long sillon qui nous obligea à effectuer une remontée jusqu’au « Zod », le tout suivi d’une bordée de « noms d’oiseaux » à l’encontre de l’équipage qui nous repositionna sur l’épave avec milles et une excuses.
Il aurait été dommage de rater cette petite épave sympa et très caractéristique du chaland, qui mérite bien son nom de « Poussoir ». Elle est orientée NO-SE, ne possède plus ses deux hélices mais conserve quand même les restes de ses deux barres.
(Dessin Michel TORCHE
- GRIEME)
Parmi ces épaves sans nom précis, ni histoire, peut-être coulées lors de la tempête qui suivie le débarquement, deux vrais « remorqueurs » à plonger impérativement, car vous plongerez sur des tas de ferrailles qui ressemblent vraiment encore à des bateaux, des bateaux de travail pourvus chacun d’une solide coque résistant au coup de butoir des dragues à coquilles et autres planches de chalut.
"JULIE"
LA DOUCE ?
(Source PhotoWay.com
- Un site à
visiter)
L’une de ses épaves se prénomme « Julie », inscrite comme remorqueur au S.H.O.M sous le n° 14590122, elle est orientée N/S et repose par 26 mètres de fond en moyenne, non loin de la célèbre Pointe du Hoc. Facile à localiser, elle est plus difficile à crocher, par la faible largeur de la coque et l’intégralité de celle-ci. Le pont ajouré tel un squelette, pourvu de deux portiques transversaux pour la remorque, laisse voir la chaudière et le triple expansion dans son intégralité. L’hélice quadripale en fonte est à sa place, seul le secteur cranté de la barre gît au sol à l’arrière bâbord. « Julie » pourrait être de 14-18 par la présence de cartouches de Lebel.
"Julie vue par Michel TORCHE
- Plongeur/Dessinateur du GRIEME)
"DEUX
REMORQUEURS"
L’autre, plus profonde, est inscrite au S.H.O.M comme « Deux remorqueurs » sous le n° 14590106. Personnellement je n’ai jamais encore put déterminer si deux épaves existaient sur ce gisement. L’une serait positionnée N/S, l’autre E/W et mesureraient 25 et 30 mètres. Comme celle de « Julie », c’est la même problématique pour crocher ce genre d’épaves, sauf si vous chopé le fameux H de remorquage, situé sur le pont. Le mât repose par arrière tribord, le long de la coque.
(Dessin Michel TORCHE
- GRIEME)
Le départ et la mise à l’eau la plus aisée se feront de la cale de Grandcamp Maisy, donc des plongées par marée haute, la marche de la cale oblige.
SOURCES
Musée de Chantereyne
à
Tourlaville
(50 - Manche)
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