WALTHER DARRE & HEINRICH HEY

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Epilogue

  • Nom : R. Walther Darré

  • Type : chalutier

  • Nationalité : allemande

  • Construction : construit à Wesermüde (chantier Seebeck) - lancé en 1933

  • Propriétaire : réquisitionné par la Kriegsmarine

  • Dimensions : longueur : 45,46 m - largeur : 7,69 m

  • Tonnage : 391 tx

  • Motorisation : non nenseigné

  • Vitesse : non renseigné

  • Armement : non renseigné

  • Naufrage :  non renseigné

  • Coordonnées géodésiques : 48° 45’ 710 N - 02° 01’ 790 W - EURO 50

  • Autres: non renseigné

Patrouilleur de la Kriegsmarine, semblable au WALTER DARRE Patrouilleur de la Kriegsmarine, semblable au Walther Darré de son vrai nom le R. Walther Darré.

 

 

 

 

La Manche est un réservoir inépuisable dans le domaine des épaves.

Découvertes ou encore inconnues, nous sommes encore loin de connaître tous ce que peut nous révéler ce couloir maritime emprunté depuis que l’homme navigue.

Nous allons donc nous écarter de quelques milles nautiques vers l’Ouest, plus précisément en baie de Saint-Malo, pour raconter dans cette fiche deux des épaves les plus célèbres de ce secteur :

 

Navire identique au Walter DARRE et au Hinrich HEY

 

Patrouilleur allemand  à quai à Saint-Malo, navire identique au Walter Darré ou R. Walther Darré et au Heinrich Hey.

 

 

Le Walter Darré / R. Walther Darré, chalutier armé immatriculé V 208 Le Heinrich Hey, chalutier armé immatriculé V 210.

Ces deux unités furent coulées le même jour, le 4 juillet 1944.

 

(blason de la 2ème Vorpostenboot-Flotille)

 

 

 

CARACTÉRISTIQUES

 

 

Le R. Walther Darré était un chalutier réquisitionné par les Allemands durant le conflit mondial 1939/1945.

Lancé en 1933 après avoir été construit à Wesermünde par le chantier Seebeck, il fut incorporé dans la Kriesgmarine en 1937, comme navire école.

D'une longueur  de 45,46 m pour 7,69 de large, il jaugeait 391 tonneaux.

Hasard de l'histoire, le saviez-vous ? Le R. Walther Darré, alias V-208, a déjà été coulé ! Et savez-vous où ? Eh bien dans un petit port de pêche normand qui s'appelle Dieppe, en 1942 ; il a été renfloué par la suite... pour couler de nouveau, mais cette fois-ci vers Saint-Malo.

 

Le Heinrich Hey était lui aussi un chalutier. Réquisitionné (tel était le sort de tous les navires à l’époque), il sortait des chantiers de Hambourg et avait été construit par Nordenwerft A.-G., en 1934. 

Un peu plus grand que le V-208, il mesurait  54,6 m de long pour 6,36 m de large et jaugeait 422 tonneaux brut.

 

 

 

 

HISTORIQUE

 

Vaisselle provenant des bâtiments de la Kriegsmarine
Vaisselle provenant des bâtiments de la Kriegsmarine.

C’est le mardi 4 juillet 1944, vers 1h30 du matin, que le destin de ces navires allait basculer. Revenant tous les deux vers Saint-Malo, en escortant le remorqueur Minautore qui transportait des prisonniers de guerre depuis Aurigny, le convoi comprenait en plus de ces deux navires le V-209 et le M-4622. Ils avaient appareillé vers 22h30 des îles anglo-normandes et étaient loin de se douter d’une attaque aussi proche des côtes menées par l’ennemi.

 

Empruntant la route entre Chaussey et les Minquiers, les navires allaient être interceptés par des vedettes lance-torpilles de la 65ème Flottille canadienne. Au nombre de quatre cette nuit là, les vedettes basées au sud de l’Angleterre étaient en patrouille au large de Saint-Malo, attendant comme toutes les nuits les mouvements des navires allemands.

 

Il était 1h10 lorsque le radar d’une des vedettes détecta un mouvement de quatre unités naviguant à 12 noeuds, cap au sud-ouest. S’approchant très rapidement au plus prés (n’oublions pas que ces vedettes pouvaient atteindre des vitesses de plus de 30 nœuds !), les canadiens se ruèrent sur le convoi. La MTB 748 (Motor Torpedo Boat - voir fiche épave R-180) du commandant Kirkpatrick lâcha deux torpilles sur le plus gros des bateaux qu’il identifia à tort comme un cargo. Il s’agissait du R. Walther Darré ! Deux impacts, tous les deux fatals. Le V-208 coula aussitôt laissant de nombreux marins dans l’eau.

 

Mais l’attaque ne s’arrêta pas là. Le Heinrich Hey, comme les trois autres navires, ne pouvait espérer son salut qu'en fuyant. Ce fut sans compter sur l’adresse des marins de l’armée canadienne qui, en un coup au but, touchèrent le Heinrich au niveau de la salle des machines. L’explosion fut très violente et le V-210 coula en quelques minutes, aussi rapidement que son compagnon d'infortune. Ce furent 45 survivants qui au total embarquèrent sur le V-209. Le Minautore, également touché, dut être remorqué pour atteindre Saint-Malo.

 

Ironie du sort, le 24 juillet devant le port de Saint-Peter à Guernesey, le V-209 fut coulé à son tour faisant 20 disparus.

 

 

 

 

PLONGEE

 

Ces deux épaves sont distantes d’environ 300 m, mais pas question de les faire toutes les deux dans la même plongée. Même si elle est souvent bonne dans ce secteur nord de la pointe de La Varde, la visibilité ne doit pas nous faire oublier que nous sommes à 5 milles de la côte et donc que l'on est exposé aux courants. Alors, plongée à l’étale de marée oblige.

 

L’épave du R. Walther Darré se situe aux coordonnées suivantes :Chaudière

48° 45’ 730 N - 02° 01’ 730 W - EURO 50, comme les cartes SHOM.

 

Cassée en deux morceaux bien distincts, au niveau des machines, l’épave est couchée sur tribord. A marée haute, le fond avoisine les -38 m, c’est donc une plongée pour niveau confirmé qu’il faudra s’attendre à faire.

 

Orientée W/E pour la partie avant et NW/SE pour la partie arrière, les accès sont au niveau des cales, les jours de bonne visibilité. Jusqu’en 1995, la cale la plus avant n’était pas accessible. Mais le temps fait ici aussi son effet : la corrosion et l’influence des courants font "travailler" ces structures, qui maintenant gisent au fond de La Manche depuis presque 60 ans !

 

ATTENTION : présence de vase, tout comme de nombreux autres pièges que sont les superstructures. Il faudra toujours avoir un œil derrière soit pour ne pas se faire piéger et ne pas rester coincé. En cas de doute, on restera à l’extérieur. Sur la proue trônait jusqu’en 1996 un canon de 88 mm, comme c’est souvent le cas sur ces chalutiers armés. Mais un rude hiver a affaibli les structures du pont ; elles n'ont pas résisté au poids du canon qui, depuis, est tombé au sable entraînant avec lui une grande partie du pont.

 

La partie arrière, de la chaudière à la proue, mérite elle aussi que l’on s’y attarde quelque peu. C’est là que les amoureux de la faune trouveront les congres dans les tubes de fumées de la chaudière et les homards sous les tôles avoisinantes.

 

 

Pour les puristes en épaves, et plus particulièrement en machinerie, on reconnaîtra le moteur triple expansion dans le prolongement de la chaudière avant d’arriver à la poupe, encore bien conservée.

 

L’épave du Heinrich Hey se situe elle dans les coordonnées suivantes :

 

  48° 45’ 710 N - 02° 01’ 730 W - ED 50 

 

Plus abîmée que l’épave du R. Walther Darré, le Heirich est lui aussi cassé en deux après la chaudière. L’avant, partie la mieux conservée de l’épave, est couché sur tribord et orienté E/W. L’arrière s’oriente lui en SE/NW et les tôles sont beaucoup plus éparses. La machine triple expansion étant la partie la plus éloignée du gisement, il est difficile de s’orienter si la visibilité n’est pas bonne.

 

 

Sur la partie avant, on retrouvera un canon de 88 mm pointant vers le sable. Il sera facile de pénétrer la cale principale avant, mais ici aussi prudence, la vase épaisse se soulève facilement. Un élément attirera l’attention entre les deux parties principales de l’épave : la cheminée, à moitié enfouie dans le sable. Avant d’arriver à la chaudière, une cale se laissera visiter facilement puisque ajourée des deux côtés : on y découvrira des restes de munitions de 88 mm et de défense anti-aérienne. La visite se terminera sur ce qu’il reste de la poupe, où une superbe hélice tripale est encore en place.

 

 

 

 

 

 

ALBUMS PHOTOS

 

 

Album photos Hinrich Hey
Album photos du Walter Darre

 

 

 

 

 

EPILOGUE

 

Durant le second conflit mondial, les Allemands étaient présents dans tous les ports français. Toutes ces zones constituaient des "territoires occupés". Chaque région maritime avait des flottilles attitrées :

 

- La 15ème Flottille était basée au Havre (voir fiche VP 1501 ou Wiking 7) - La 2ème flottille à Saint-Malo.

 

Dans une prochaine fiche épave, nous aborderons l'histoire de la 7ème flottille qui était basée à Brest.

 

 

DEVOIR DE MEMOIRE

 

Le GRIEME effectue continuellement un "relookage" de certains croquis, esquisses, dessins, que les plongeurs amis de notre association nous confient généreusement. Après avoir plongé nous-mêmes les épaves en question, après avoir échangé avec les "habitués" des lieux, après avoir entendu celles et ceux qui connaissent ces vielles carcasses, notre association actualise les documents qui nous sont confiés. Ces nouveautés viennent ensuite agrémenter les fiches épaves de notre site internet.

 

Voici ci-dessous le premier résultat d'un travail réalisé sur la base du croquis d'Emmanuel Feige. Nous vous laissons découvrir le  R. Walther Darré vu ensuite par le GRIEME, d'après l'oeuvre de base de "Manu".

 

 

 LE CROQUIS ORIGINAL D'EMMANUEL FEIGE

 

 

 

 

 

REMERCIEMENTS

 

 

Emmanuel Feige pour les documents fournis, pour sa gentillesse et sa disponibilité.

 

Retrouvez également d'autres navires dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albâtre", édité par le GRIEME, en vente par correspondance sur notre site internet.