R.180
Sources : SAGA DES EPAVES DE LA COTE
D'ALBATRE
Mise à jour
09-Fév-2009 17:27
Raümboot, Schnellboot,
Motor Torpedo Boat,
Motor Gun Boat
Même combat !
Après vous avoir présenté les M.F.P. et A.F.P. comme des épaves difficiles à identifier en Manche, il est une autre catégorie tout aussi délicate à classer, nous voulons parler des vedettes rapides qu’étaient les séries R et S des allemands (R pour Raümboot et S pour Schnellboot).
Mais auparavant il convient de repréciser quelques données. il faut savoir que les M.G.B ont été créé à l'origine pour protéger les convois côtiers anglais des incursions de S-boots ainsi que les abords portuaires fort mal pourvu au debut de la guerre en défense. Quand le vent de la defaite a évité la Grande Bretagne, les anglais ont decidé de répondre aux allemands avec les moyens qu'ils avaient à savoir les raids de Commandos (par exemple en Norvège mais aussi à Bruneval) et de copier les S-boots avec les M.T.B.
Les américains firent de même avec les P.T-boats pour harceler les japonais (un certain J.F. Kennedy commanda le PT-107 pendant la 2 ème guerre mondiale). A la fin de la guerre, les anglais utilisaient un destroyer ou une corvette qui servait de pique radar pour diriger des M.T.B. vers les cibles reperées.
Les allemands ont à leur tour crée les R-boot pour protéger leurs convois, abords de ports mais aussi pour surveiller les bateaux de pêche francais afin de leur éviter la tentation de faire des "virées" en Angleterre.
Les R.Boot étaient des vedettes utilisées pour le mouillage des mines et l’accompagnement des flottes, alors que les S.Boot étaient des vedettes lance torpilles rapides qui faisaient les interceptions de convois et autres attaques soudaines.
Dans les mêmes types de construction côté britannique, on retrouve le M.T.B. pour Motor Torpedo Boat, autrement dit vedette lance torpilles et les M.G.B. pour Motor Gun Boat qui elles étaient armées de canon de 20 mm et de plusieurs mitrailleuses de type Pom Pom pour les accompagnements de convois et donner la riposte aux allemands.
(Photo GRIEME)
(Photo GRIEME)
(photo IWM extrait de MARINES HS n°7)
(photo IWM extrait de MARINES HS n°7)
Eh bien tout simplement parce que sous l’eau, après plus de 50 ans, il ne reste plus grand chose de ces unités rapides qui interceptaient les convois ou les accompagnaient pour leur sauvegarde.
Plusieurs sites sont plongés le long de notre côte avec des appellations locales comme on en connaît tant, « Cul Carré », « la Vedette Allemande », « les 3 hélices », mais aucun de ces sites n’est franchement répertorié comme étant telle ou telle vedette. La seule chose connue réellement à ce jour pour tous ces points plongés, c’est la nationalité.
C’est souvent un armement identifié
ou une munitions qui permettront de dire que l’on a affaire à une vedette
allemande ou britannique, voire de temps à autre un objet bien significatif de
l’une ou l’autre des deux armées.
Une chose est sûre, c’est que toutes ces
épaves sont de la deuxième guerre mondiale. Les munitions datées ne trompent
pas, et il est facile pour un oeil avertit de décliner cette
période.
Alors pourquoi autant de difficulté à définir, lorsque l’on connaît la nationalité, s’il s’agit de telle ou telle vedette. Certes les écrits des services armés de l’époque donnent bien pour perdues tous les matricules de leurs vedettes, ainsi que les secteurs de leurs naufrages, mais la difficulté pour nous plongeurs et chercheurs de ces identités réside dans le fait que sur le sable, à ce jour subsistent peu d’éléments. Et pour comble, ces éléments se ressemblent énormément !
Les motorisations sont de temps à
autre présentent (lorsqu’une torpille n’aura pas coupé en deux ces fragiles
navires) et la plupart du temps les arbres d’hélices et les hélices. Mais pour
ce qui est des coques, bois ou acier, peu de choses subsistent.
De plus, les gisements restant de
ces épaves sont souvent éparses. Il n’est pas rare d’avoir 3 ou 4 morceaux
éparpillés sur plusieurs dizaines de mètres, et il est bien difficile de tous
les faire en une seule plongée. Alors commence un travail de longue haleine.
Plusieurs plongées seront nécessaires pour essayer de donner une forme au
site.
Ces navires ne mesuraient guère plus de 30 à 40 mètres pour 4 à 7 mètres de large et à peine plus de 3 mètres de haut. Alors difficile de faire même une esquisse représentative…
Pourtant, l’une d’entre elle ayant
soulevé quelques polémiques au sein même de notre Groupe de Recherche a fait
l’objet de plus d’attention dans les années 1997/98.
Il s’agit du R.180 qui était donné
coulé devant la centrale E.D.F. de Paluel, et pour lequel le bruit
courrait avec ce numéro d’identification. Certes, il aurait pût s’agir de ce
RAÜMBOOT, si cette dernière épave après mesurent prisent n’avait pas été
un ARTILLERITRÄGER.
Alors, le doute quelque peu levé, le
R.180 fût repositionné, et cette fois, c’est devant Fécamp que
nous le placions.
Une
forme beaucoup plus caractéristique de ces navires d’accompagnement rapide fût
identifiée, ainsi que 2 arbres d’hélices avec à poste les 2 hélices et le
gouvernail.
Les écrits de l’historien allemand GRÖNER venaient complémenter un combat naval observé mais surtout entendu depuis la côte par des habitants de Fécamp, et la date ne faisant aucun doute corroborait l’ensemble. Nous étions le 2 juillet 1944, et la Kriegsmarine venait de perdre le R.180.
Et alors que nous pensions avoir mis un matricule sur cette épave devant FECAMP, le doute reprenait dans nos esprits, car une autre date et un autre naufrage de R.boot apparaissait dans les écrits de GRÖNER : R.109, coulé le 26 novembre 1942.
Mais pourquoi ce doute, et bien tout simplement parce que le point donné par l’historien et les archives de guerre sont quasiment identiques :
49°46’ N pour
00°20’ E pour le R 180
49°46’ N pour 00°21’ E
pour le R 109
Mais comme pour toutes ces vedettes
perdues d’une nation ou d’une autre, peu de choses, peu d’écrits. Il faut se
référer à des ouvrages comme celui de l’amiral LEPOTIER, intitulé «
ROUEN, Le HAVRE, ANTIFER ports de la Seine » pour essayer de comprendre
toutes ces pertes.
Des
grands noms comme celui du fils de l’amiral allemand DOENITZ font partis
de la liste des soldats perdus dans ces combats qui firent rage dans la Baie
de Seine à la veille du débarquement et après ce dernier.
INFOS COMPLEMENTAIRES - REPERES
BIBLIOGRAPHIQUES
Alors si vous avez des choses plus précises sur des épaves que vous plongez régulièrement ou pas, faites vous connaître, votre aide sera précieuse pour essayer d’établir une cartographie plus précise de toutes ces vedettes perdues entre Le Havre et Dieppe : R.180, R.109, S.138, S.167, S.189, MTB.430, MTB.434, MTB.608, MGB.17 (pour les amateurs, voici les coordonnées du M.G.B. 17 : lat.: 49°22.237 N long.: 000°35.216 W. A noter que le M.G.B. 17 a coulé le 10.06.1944 suite choc sur une mine. Il appartenait à la 5 ème flotille de M.G.B.)
Retrouvez le "R.180" dans "La Saga des Epaves de la Côte d'Albatre", édité par le GRIEME En vente par correspondance sur notre site internet.
Avec qui plonger sur cette épave
?
S.V.P.C.A.- Saint Valéry Plongée Côte d'Albatre, mais aussi de
nombreux clubs hauts-normands dont vous pouvez trouver les coodonnées sur le
site de la F.F.E.S.S.M.
Caisson hyperbare le plus
proche.
Il se
situe au Havre à l’hôpital Jacques MONOD