L'ALBERTVILLE
Sources
: SAGA DES EPAVES DE LA COTE D'ALBATRE
Mise
à jour le
19-Mar-2011 17:09
Accès à la fiche technique de notre base de données
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Année de mise à l'eau |
1928 |
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Coordonnées géodésiques |
Latitude : 49° 34' 937 N |
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HISTOIRE
Mardi 11 juin 1940
- Attaque aérienne sur le port du
Havre
15 h 45 “l’Albertville” a
cessé d’exister
Livré en 1928, alimenté au charbon, “l’Albertville”, et son jumeau le “Beaudoinville” entré en flotte un an après, assurent un service postal rapide entre Anvers et Matadi.
La récession économique des années trente survient. “L’Albertville” est reconverti en navire de croisière et d’expositions dont la finalité est d’assurer la promotion des produits belges à l’étranger.
En 1936, il subit une cure de rajeunissement aux chantiers de Mercantile à Anvers. L’étrave est affinée, les machines au charbon sont remplaçées par des turbines au fuel. Le paquebot perd une cheminée et gagne deux nœuds.
LA GUERRE
Début juin, le gouvernement
français l’affrète afin d’aller récupérer en
Angleterre
ses
troupes évacuées de Dunkerque. Il est alors armé
de deux mitrailleuses et de deux canons de 75 mm datant de la première
guerre mondiale. Les munitions sont tout autant périmées
que l’armement. A tel point que les artilleurs qui doivent servir ces pièces
déclarent “qu’il serait extrêmement imprudent de les essayer…”
Le navire est alors dirigé
sur Brest afin d’y être démagnétisé.
Survient la capitulation de la Belgique, les évènements
se précipitent, les ordres sont aussi nombreux que les contrordres.
Finalement “l’Albertville” appareille le 9 juin à seize heures
de Brest en compagnie du “Général-Metzinger”.
Les deux navires sont envoyés au Havre où ils doivent
participer à l’évacuation du port. Sur place, la rade est
un vrai parking où s’accumulent des navires de toutes tailles. La
ville est chapeautée par le nuage dégagé par les raffineries
en flammes. Dans l’attente d’instructions du sémaphore, “l’Albertville”
mouille en rade.
LE NAUFRAGE
Le 11 juin à l’aube, le patrouilleur “Saint-Dominique” interdit l’entrée du port havrais à “l’Albertville”. Ce dernier croise alors entre Octeville et la Grande vallée, au plus près de la côte. A onze heures, un vol de reconnaissance de l’aviation allemande est accueilli par des tirs, dont ceux de “l’Albertville”. Deux heures plus tard, la première vague de bombardiers s’en prend directement au navire de la C.M.B.
Quatre bombes tombent à moins de sept mètres de la coque. Le verre des hublots n’y résiste pas et des cabines sont ravagées. L’équipage s’affaire alors à remédier aux dommages. Par mesure de sécurité, “l’Albertville” se rapproche de la terre afin de bénéficier de la protection des canons de la D.C.A. postés à terre.
Rien n’y fait. A 14 h 40 une nouvelle vague ennemie surgit de l’horizon. Trois bombes vont toucher “l’Albertville”. Deux vont tomber dans la cale numéro trois. La dernière, qui occasionne le plus de dégâts détonne sur l’eau, provoquant une déchirure de la coque sous le niveau de flottaison. L’eau envahit aussitôt les cales et le navire gîte de manière importante sur tribord.
Les dommages sont considérables. Les tuyauteries principales de vapeur sont arrachées, les installations électriques et radio hors d’usage, la salle des machines est noyée par l’eau de mer et les portes étanches ne le sont plus. La gîte est de 25 ou 30 degrés. Le paquebot n’est plus qu’un amas de ferraille. Vingt minutes après le début de l’attaque quatre canots évacuent l’équipage. Ils seront secourus par la pilotine “Sénateur-Louis-Brindeau”.
Le commandant Bosquet constate alors avec surprise que son bâtiment ne coule pas. Il dérive même, ripant sur son ancre. Il est donc décidé de remonter à bord afin de mouiller une seconde ancre, de récupérer les mitrailleuses et les munitions ainsi que les papiers de bord. Ce qui est réalisé.
Devant cette réussite, l’équipage décide alors de retourner une seconde fois à bord. Mais alors qu’il se rapproche à nouveau de “l’Albertville” un volume d’air emprisonné dans la poupe du bateau se libère, projetant une haute colonne d’eau. Le paquebot pivote sur son arrière, la coque passe de babord à tribord puis la poupe s’enfonce entraînant “l’Albertville” vers les fonds par 49°34’9357’’N et 0°04’8426 E.
Ce gros paquebot belge ne survivra pas à l’attaque aérienne du Havre le 11 juin 1940. A 15 h 45, le navire a cessé d’exister. Seule consolation, le naufrage n’a pas occasionné de pertes humaines.
L'accès se fait par la câle
du Havre ou la plage d'Antifer idéale par vent de
terre ou vent faible.
Attention à la visibilité
qui est souvent réduite. D'autre part un courant soutenu est fréquent,
cela nécéssite une bonne prise en compte des heures de marée,
des coefficients. Il faut être attentif au sens du courant.
Cette épave s'adresse
de préférence à des plongeurs ayant une bonne expérience
de conditions délicates. La vision complète de
l'épave demandera plusieurs plongées. Malgré sa faible
profondeur, une immersion sur l'Albertville s'apparente davantage
à une plongée "type spéléo" qu'à une
plongée traditionnelle.
L'épave présente plusieurs dangers : filets de pêche, orins de casier, et la présence de gros morceaux de métal déchiquetés pas facilement identifiables dans les conditions de visibilité que l'on rencontre habituellement dans cette zone. Il se peut même de se retrouver à l'intérieur de la carcasse du navire sans savoir ou l'on est vraiment.
A une visibilité réduite et des conditions délicates, viendront s'ajouter les millions de m3 de vase qui seront déposés dans les cinq ans à venir à la bouée de dépot de dragage d'Octeville, en provenance directe des travaux d'aménagement de Port 2000 du Havre .
La zone comprise entre la pointe de la digue d'Antifer et le Cap de la Hève deviendra encore plus délicate à plonger. Nous ne pouvons que le déplorer car ce secteur recèle encore de nombreuses épaves intéressantes à "plonger".
Aléa climatique : Suite à la pluviomètrie hivernale importante, les plongées de ce début d'année 2001, nous ont fait apparaître la présence d'une vase molle, blanchâtre et trés fine non sédimentée comme l'année précédente (plus compacte)sur une des épaves de ce secteur.
En conclusion, une grande prudence et une organisation sérieuse doit être de mise pour "faire l'Albertville".
LE MOBILIER : ELEMENTS D'IDENTIFICATION DE L'ALBERTVILLE
Le mobilier est par excellence une bonne manière d'identifier une épave.
Pour le cas de l'Albertville, la position est connue est il n'y a aucun doute quand à l'identité de l'épave qui repose à cet endroit. Néanmoins, une confirmation est toujours confortable pour lever le moindre doute.
La vaisselle est assurément l'une des preuves les plus intéressantes.
Nous vous présentons ici une assiette qui, à première vue, ne semblait pas réveler quoi que ce soit !
Néanmoins, après quelques sequences de nettoyage et plusieurs prises de vue, on aperçoit très clairement la silhouette des navires de la C.M.B. ainsi que le drapeau de cette compagnie.
Ultime précision, le dos de cette assiette porte les informations suivantes : Anvers Dupont Foudrigniers 1939 - Compagnie Maritime Belge
SEANCES PHOTOS
Vaisselle de l'Albertville siglée au nom de la CMB (Compagnie Maritime Belge)
BIBLIOGRAPHIE
La Saga des Epaves
de la Côte d'Albatre
Epaves de Bertrand
Sciboz
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Secours
Le caisson du HAVRE
à l’hôpital Jacques MONOD est le plus proche
Clubs et stations de Gonflages dans la
région
CORS
Le Havre
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Le Club du PVCA.
au 02 35 97 80 76